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À La Une - Éclairage

Un gouvernement qui puisse prendre des décisions, une étape nécessaire pour un soutien international au Liban

Demain, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, se tiendra, à New York une conférence internationale sur le Liban, ou plutôt « une concertation pour un soutien politique au Liban et à ses institutions », comme l’a précisé le Quai d’Orsay, il y a quelques jours.
« L’idée de relancer un groupe de soutien au Liban » par le biais d’une conférence internationale « revient à la France », car il fallait « empêcher que le Liban ne souffre du syndrome syrien », explique-t-on de source diplomatique française à L’Orient-Le Jour. Au préalable, « c’est à l’unanimité » que les 15 membres du Conseil de sécurité se sont accordés sur la souveraineté et l’indépendance du pays du Cèdre et sur l’appui à la déclaration de Baabda qui prône la politique de distanciation par rapport au conflit syrien. Mais dans la déclaration présidentielle onusienne, adoptée le 10 juillet dernier, nulle mention des partis qui n’ont pas respecté la politique de distanciation, afin d’éviter une division sur le Liban des cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Ce consensus s’est donc concrétisé « sous forme de groupe international de soutien au Liban », avant d’être confié au département politique du secrétariat général des Nations unies. La France avait ainsi « réussi à mobiliser » la communauté internationale, avec l’aide notamment des cinq membres permanents, de l’Union européenne, de la Ligue arabe et du Haut Comité pour les réfugiés.

Former un groupe de pression
Le soutien aux institutions du Liban implique « le soutien politique à la présidence de la République, au gouvernement et à l’armée », indique-t-on de même source. La France se base sur une évaluation de la Banque mondiale de la situation libanaise et des besoins du pays du Cèdre, suite à l’afflux des réfugiés syriens. Cet appui se traduira sous forme « d’une volonté politique d’aide économique aux réfugiés et à la troupe ». Mais avant de trouver les fonds, il est nécessaire de « mobiliser » et de « rassembler » davantage d’acteurs internationaux autour de la nécessité d’aider le Liban. Autrement dit, de « former un groupe de pression ».
À titre d’exemple, on évoque de source diplomatique le soutien de la France à l’armée libanaise sous forme de missiles HOT, de même que l’important engagement de l’UE pour les réfugiés syriens. Mais Paris constate « le manque d’implication économique » de certains pays envers le Liban, « comme ils devraient l’être », à l’instar de « certains pays arabes qui ont invité leurs ressortissants à ne pas se rendre au Liban », ou même de « la Russie, qui pourrait faire plus ». 

 

(Pour mémoire: Les écoles publiques libanaises n’ont pas la capacité d’absorber tous les petits réfugiés syriens)


Paris ne se prononce pas non plus sur le volume de ces aides avant la formation effective de ce groupe de pression. Des aides pourraient toutefois être annoncées à Genève, le 30 septembre, dans le cadre d’une réunion élargie des pays donateurs et des pays limitrophes de la Syrie sous l’égide du HCR. « Les Libanais voudraient une réponse à tout, mais ils ne doivent pas s’attendre à trop », affirme-t-on toutefois de même source, tout en déplorant à ce propos « la faiblesse », voire « le manque de répondant » des autorités libanaises, qui n’ont pas élaboré « de plan d’action » jusque-là pour l’assistance aux réfugiés. « On aurait pu faire plus pour les réfugiés en présence d’un acteur institutionnel », assure-t-on, regrettant qu’un gouvernement n’ait toujours pas été formé à la veille du 25 septembre. Mais Paris estime que les choses sont désormais plus claires, rien qu’au niveau du rapport présenté par la Banque mondiale, qui est un « premier élément de confiance ». « Les réponses ne peuvent toutefois pas être immédiates ».

Les Libanais ont intérêt à se rapprocher les uns des autres
La France invite donc les autorités libanaises à se mobiliser elles aussi, « à prendre leurs responsabilités », à « faire preuve de courage » et à « former un gouvernement ». « Un gouvernement capable de prendre des décisions et qui reflète un minimum de consensus national », d’autant que « le gouvernement actuel n’est pas en mesure de prendre des décisions » et que « les institutions sont en panne ». Un appel dans ce sens devrait être lancé par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, depuis New York, observe-t-on de même source. 
La communauté internationale entend ainsi faire pression sur le Liban, sans pour autant poser des conditions au soutien qu’elle envisage d’accorder à ses institutions. Mais c’est tout comme. « Les Libanais n’ont-ils pas intérêt à se rapprocher aujourd’hui les uns des autres ? » s’interroge la source diplomatique. Elle évoque « le malaise », « la grande peur » même, ressentis en été par toutes les parties libanaises, le Hezbollah inclus, provoqués par les attentats, par la menace de frappes sur la Syrie et par le dossier des otages de Aazaz, toujours en suspens.
Dans cet objectif, « la France poursuit son dialogue avec toutes les forces politiques au Parlement, avec la branche politique du Hezbollah aussi ». Car « elle distingue entre la branche armée et la branche politique » du parti chiite. « La France veut contribuer au dialogue au Liban », assure-t-on de même source. Un engagement sans condition. Juste « parce que le Liban est un élément essentiel » et qu’« il lui tient à cœur ». Et parce que la France entend tracer, dès demain, un chemin pour le soutenir, dans le cadre d’un processus à plus long terme.

 

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