Des violences et des morts à la chaîne

Treize personnes ont péri hier dans de nouvelles violences en Irak, où un oléoduc-clé reliant le pays à la Turquie a de nouveau été la cible d’une attaque provoquant une interruption des exportations de brut, selon des sources officielles. En dépit d’une vaste opération lancée contre les groupes armés qui s’est soldée selon Bagdad par de nombreuses arrestations, notamment 82 dont 56 capturés dans un camp d’entraînement d’el-Qaëda en début de semaine, les violences ne connaissent pas de répit en Irak. Le gouvernement peine à mettre fin aux attaques qui font de nombreuses victimes tous les jours ; la plus meurtrière a eu lieu hier au sud de Bagdad lorsqu’une voiture piégée a explosé après les prières de la mi-journée à la husseiniyah d’al-Zahraa, tuant quatre personnes et en blessant 14. Au nord de la capitale, dans la province de Salaheddine, un soldat, un combattant anti-Qaëda et deux civils ont été tués dans des attentats à l’explosif ont indiqué des sources policières et médicales. Dans le nord de l’Irak, dans la province de Kirkouk, l’explosion d’une voiture piégée a tué trois policiers. Un ex-soldat et un civil ont eux été tués par balles dans la province de Ninive, selon les mêmes sources.

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Parallèlement, un oléoduc reliant l’Irak à la Turquie a été la cible d’une nouvelle attaque à la bombe hier près de la localité de Albu Jahash, a indiqué un haut responsable de la North Oil Company, la société pétrolière publique chargée de l’exploitation des hydrocarbures dans le nord de l’Irak. La production se poursuit mais le brut est pour le moment stocké plutôt qu’exporté. Les réparations devraient prendre fin d’ici à trois jours, a dit la même source. Cet oléoduc de 970 km reliant Kirkouk au port turc de Ceyhan en Méditerranée, a été attaqué plus de 30 fois cette année, avait indiqué fin juillet un responsable pétrolier irakien.
Ces violences surviennent au lendemain d’attentats ayant fait 28 morts, selon un nouveau bilan. Elles portent à 3 421 le nombre de personnes tuées dans des attaques depuis le début de l’année en Irak, selon un bilan de l’AFP, soit une moyenne de 15 morts par jour. La vague de violences est encouragée, selon des experts, par la montée de la colère chez la minorité sunnite qui bat le pavé depuis fin 2012 et réclame la démission du chef du gouvernement. À ces problèmes s’ajoute la crise politique qui met le Premier ministre Nouri al-Maliki aux prises avec ses partenaires de la coalition gouvernementale et la minorité sunnite.