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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

Les insensés appels d’offres d’Israël... avant les négociations

La colonisation continue ; les Palestiniens remettent en question le « sérieux » de l’État hébreu dans les négociations de paix.

Israël a annoncé hier le lancement d’un programme de près de 1 200 nouveaux logements destinés à des colons juifs en Cisjordanie occupée, deux jours seulement avant la libération annoncée de prisonniers palestiniens.
Le gouvernement israélien a donné un coup d’accélérateur à sa politique de soutien aux colonies juives depuis la reprise le 30 juillet des discussions avec les Palestiniens. Selon des informations de presse non confirmées officiellement, le projet lancé a été soumis à l’avance à Washington et vise entre autres à apaiser les opposants aux libérations de prisonniers palestiniens au sein même du gouvernement de Benjamin Netanyahu. Le ministère du Logement précise sur son site Internet avoir lancé des appels d’offres pour la construction de 793 nouveaux appartements dans la partie de la Cisjordanie annexée par Israël après la guerre des Six-Jours de 1967. Un autre projet porte sur 394 logements supplémentaires dans les implantations juives d’Ariel, d’Efrat, de Maale Adumin et de Betar, toutes situées en Cisjordanie, précise-t-il.


Les Palestiniens continuent de condamner le développement des colonies juives, mais ils ne menacent plus d’en arguer pour rompre les négociations de paix, dont une nouvelle session doit débuter mercredi à Jérusalem. « Si le gouvernement israélien pense qu’il peut franchir une ligne rouge par semaine en lançant des implantations, s’il persiste dans cette attitude, il ne fera que souligner le caractère intenable des négociations », a déclaré à Reuters Saeb Erakat, le chef de la délégation palestinienne. « La poursuite des activités de colonisation relève du diktat, pas des négociations. »


Cet appel d’offres montre qu’Israël « n’est pas sérieux » sur les négociations de paix, a déclaré hier le négociateur palestinien Mohammad Chtayyeh, ajoutant que l’État hébreu « a l’intention, par ses activités denses de construction dans les colonies, de détruire les bases d’une solution appelée de ses vœux par la communauté internationale qui vise à établir un État palestinien dans les frontières de 1967 ». Le négociateur palestinien a également demandé aux États-Unis de prendre position « clairement et fermement » pour mettre un frein à ces « attaques israéliennes en Cisjordanie, et particulièrement à Jérusalem ». Il a enfin décrit l’appel d’offres comme « un nouveau fait accompli » qu’Israël mettait en place pour « déterminer les négociations dans le sens qui lui convient ».
Mais Israël a rejeté les critiques palestiniennes, un porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu affirmant que dans la mesure où les nouvelles constructions concernaient des blocs de colonies, cela ne changerait « rien ». Les constructions « à Jérusalem et dans les blocs de colonies sont dans des zones qui feront toujours partie d’Israël quel que soit l’accord de paix possible dans l’avenir », a indiqué Mark Regev dans un communiqué. « En aucune mesure, cela ne changera la carte finale de la paix. Cela ne change rien », a-t-il ajouté.

 


Chamailleries
Parallèlement, à Ramallah, le président palestinien Mahmoud Abbas a rencontré hier le médiateur américain Martin Indyk, selon l’agence palestinienne Wafa. M. Indyk a réaffirmé à M. Abbas le soutien de son homologue américain dans ces négociations qui doivent aboutir à un accord de paix d’ici à neuf mois, selon l’objectif fixé par le secrétaire d’État américain John Kerry.
M. Netanyahu a envoyé par ailleurs au cours du week-end une lettre à M. Kerry pour se plaindre des « provocations » de M. Abbas, a indiqué un de ses proches. Le Premier ministre faisait référence à des remarques faites par le président Abbas et publiées par des journaux égyptiens en juillet. Dans ces déclarations, M. Abbas indiquait que les « Palestiniens ne veulent voir aucun Israélien, que ce soit un civil ou un soldat, sur leurs terres dans le cadre de quelque accord final ».
« Plutôt que d’apprendre à la prochaine génération de Palestiniens à vivre en paix avec Israël, cette éducation de haine les monte contre Israël et constitue le terreau d’une violence permanente, de la terreur et du conflit », a-t-il ajouté dans sa lettre.
En signe de bonne volonté dans le cadre des négociations de paix, le gouvernement israélien devait approuver tard hier la libération d’un premier groupe de 26 prisonniers palestiniens.

 

 

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