Une manifestation de soutien à l’armée au centre-ville a viré au drame hier lorsque des feux d’artifice ont mal explosé provoquant un énorme incendie et, surtout, des victimes : 1 mort et 3 blessés selon l’ANI ; 6 blessés selon la Croix-Rouge. Le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel a parlé de « nonchalance ». Et l’immense majorité des Libanais se demande jusqu’à quand l’interdiction des feux d’artifice dans les villes se fera attendre...
À l’issue d’un rassemblement en soutien à l’armée libanaise, qui s’est tenu hier au centre-ville, place des Martyrs, des voitures ont pris feu à cause de l’explosion de feux d’artifice, provoquant un énorme incendie, qui a fait un mort et trois blessés parmi les participants à la manifestation. Les pompiers de la Défense civile ont été dépêchés sur les lieux pour éteindre les flammes.
Des citoyens de toutes les régions, brandissant le drapeau libanais et celui de l’institution militaire, ainsi que des banderoles de soutien à l’armée, étaient venus se joindre à l’événement organisé à l’occasion du 68e anniversaire de l’institution, sous le slogan « Le peuple veut l’armée ».
Les routes menant à la place des Martyrs avaient été fermées aux voitures, alors que des mesures de sécurité assez rigides avaient été prises sur les lieux de la manifestation, ce qui n’a pourtant pas empêché la célébration de tourner au drame. Suite à l’incident, le producteur Michel Eleftériadès, l’un des initiateurs du projet, a affirmé que les feux d’artifice n’étaient pas au programme de la manifestation et qu’ils n’ont pas été lancés à la demande des organisateurs.
Un représentant du patriarche maronite Béchara Boutros Raï, l’évêque Élias Nassar, l’ancien ministre Ziyad Baroud, une délégation des ulémas sunnites, chiites et druzes et un grand nombre de personnalités étaient présents à la manifestation. Après le mot de M. Eleftériadès, le fils du général martyr François Hajj, Élie Hajj, a pris la parole pour appeler à arrêter l’effusion du sang des soldats. Pour sa part, l’évêque Élias Nassar a affirmé que « nous sommes là pour assurer notre soutien à l’armée et pour exhorter les hommes politiques à cesser de nuire à l’institution militaire ». Les représentants des différentes communautés présentes ont aussi prononcé un mot de circonstance.
S’exprimant en marge de la cérémonie, l’ancien ministre Ziyad Baroud a indiqué que « l’armée est au-dessus de toutes les considérations et des alignements politiques ». « Critiquer les agissements de l’armée est inadmissible et ceux qui ont des remarques à ce titre n’ont qu’à les faire parvenir à son commandement. En plus d’être une institution étatique, l’armée est le symbole du Liban. Tout État qui ne sauvegarde pas ses institutions n’en est pas un », a-t-il martelé.
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