Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Contrôle des Syriens à la frontière : l’ONU et le Liban négocient

« Pour empêcher les personnes liées à des organisations terroristes (...) de profiter de la situation humanitaire, nous sommes maintenant plus stricts », explique la Sûreté générale.

Fatima (centre), une réfugiée syrienne ayant perdu son mari dans les combats de Homs, et ses filles, rompent le jeûne du ramadan, dans leur habitation de fortune, à Tripoli, au Liban nord. AFP/JOSEPH EID

Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR) veut définir avec les autorités libanaises un cadre clair sur les contrôles des Syriens aux frontières libanaises, prenant en compte la protection des réfugiés et les impératifs de sécurité du gouvernement.


« Nous constatons que le gouvernement exerce maintenant des contrôles plus stricts à la frontière. Nous continuerons à collaborer avec (lui) pour assurer un accès aux réfugiés qui ont besoin de protection, tout en respectant les impératifs de sécurité du pays », a dit Ninette Kelley, la représentante de l’UNHCR à Beyrouth.
Cette déclaration survient trois jours après l’annonce par le gouvernement libanais de nouvelles règles de contrôle aux frontières, en invoquant la nécessité de réduire les tensions entre la population libanaise et les réfugiés syriens.

 

Au moins 645 000 réfugiés syriens se trouvent actuellement au Liban, mais leur nombre véritable pourrait être plus important. Le pays du Cèdre abrite la plus grande partie des 1,8 million de réfugiés syriens qui ont fui vers les pays voisins.


Les ministres ont assuré mardi qu’ils n’ont aucune intention de fermer la frontière aux réfugiés fuyant le sanglant conflit qui dure depuis 28 mois dans leur pays. En revanche, ils ont précisé que seuls auront droit au statut de réfugié ceux qui fuient les régions syriennes les plus touchées par les violences. Les critères d’application de cette directive restent toutefois imprécis.


La Sûreté générale, en charge du contrôle des frontières, assure qu’aucune nouvelle restriction n’a été imposée jusqu’à présent. « Les règles sont les mêmes », a dit à l’AFP un responsable de la Sûreté sous couvert d’anonymat.
« Mais pour empêcher les personnes liées à des organisations terroristes (...) de profiter de la situation humanitaire, nous sommes maintenant plus stricts et nous nous assurons que seules les personnes disposant d’une pièce d’identité valable entrent », a-t-il expliqué.
Cette source a précisé que les Syriens doivent également justifier d’une adresse au Liban.
Plus de 15 000 Syriens entrent et sortent quotidiennement du pays, a-t-il ajouté.


Les responsables gouvernementaux ont invoqué des inquiétudes sécuritaires ainsi qu’un manque de financement pour soutenir les réfugiés et ceux qui les accueillent.
L’ONU n’a reçu que 26 % des 1,6 milliard de dollars nécessaires au financement de son plan d’assistance aux réfugiés, a indiqué Mme Kelley aux journalistes.
Luca Renda, directeur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a cité « la compétition pour l’emploi, des services publics débordés, la raréfaction de l’eau potable, des difficultés dans la collecte des ordures, des problèmes sanitaires (et) des tensions croissantes entre les communautés » parmi les problèmes affectant les régions du Liban où les Syriens se sont réfugiés.
M. Renda a réitéré une demande de soutien financier international, invoquant la « solidarité extraordinaire » dont fait preuve la population libanaise, exhortant le monde à ne « pas laisser le Liban assumer seul cette responsabilité ».

 


L’aide australienne
Pour sa part, l’ambassade d’Australie au Liban a publié hier un communiqué dans lequel elle précise que le gouvernement australien vient d’allouer une somme supplémentaire de 21,5 millions de dollars dont pourront bénéficier « les personnes affectées par la détérioration de la situation en Syrie ».
Le communiqué cite le ministre australien des Affaires étrangères, le sénateur Bob Carr, et la ministre du Développement international, Melissa Parke, qui précisent que le total du montant alloué par leur gouvernement aux aides humanitaires en réponse à la crise syrienne depuis 2011 est de 100 millions de dollars.
Rappelant qu’il existe actuellement près de 6,8 millions de personnes qui ont besoin d’aide, le sénateur Carr a précisé que « cette situation est dangereuse pour la région », soulignant qu’il s’agit du mouvement de déplacement de population le plus important « depuis le génocide qui s’est produit au Rwanda ».
Mme Parque a souligné de son côté que l’aide supplémentaire australienne profitera en même temps aux déplacés à l’intérieur du territoire syrien comme à ceux qui se sont réfugiés dans les pays voisins, en Jordanie, au Liban et en Turquie.


Le sujet des réfugiés a été au centre des discussions entre le président de l’Assemblée et l’envoyé spécial du ministre des Affaires étrangères belge pour les questions syriennes, Marc Otte, qui a été reçu à Aïn el-Tiné par Nabih Berry.
Cette question a également été évoquée par la chef de la Délégation de l’Union européenne, Angelina Echhorst, et le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, avec lequel elle a examiné la coopération mise en place entre les institutions et organisations internationales et la Sûreté.
Le dossier des réfugiés syriens a enfin été abordé par l’ambassadrice du Canada au Liban, Hilary Child Adams, qui a rencontré à ce sujet au Grand Sérail le président du comité de dialogue libano-palestinien, Khaldoun
Charif.
La diplomate a informé ce dernier des efforts entrepris au niveau international pour tenter de contenir les éventuelles conséquences négatives que la crise syrienne pourrait avoir au Liban.

 

Pour mémoire

La fermeture des magasins ouverts illégalement dans la Békaa par des Syriens débutera lundi, annonce Nahas

 

Le Liban va prendre des mesures plus strictes pour l'entrée des Syriens

 

54 % des Libanais ne veulent plus de réfugiés syriens

Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR) veut définir avec les autorités libanaises un cadre clair sur les contrôles des Syriens aux frontières libanaises, prenant en compte la protection des réfugiés et les impératifs de sécurité du gouvernement.
« Nous constatons que le gouvernement exerce maintenant des contrôles plus stricts à la frontière. Nous continuerons...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut