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À La Une - Liban

Roquettes sur la banlieue sud de Beyrouth : le Hezbollah "ne renoncera jamais à ses objectifs"

Sleiman dénonce un acte de "terroristes et de vandales".

L'armée libanaise inspectant le lieu de l'explosion de l'une des deux roquettes qui sont tombées, sur la banlieue sud de Beyrouth,  le 26 mai 2013, blessant quatre personnes. AFP PHOTO/ANWAR AMRO

Quatre personnes ont été blessées dimanche matin dans l'explosion de deux roquettes Grad dans la banlieue sud de Beyrouth, un fief du mouvement chiite Hezbollah, selon une source de sécurité.


"Deux roquettes Grad sont tombées dans la banlieue sud de Beyrouth, à Chiyah. L'une a atteint le parc d'un vendeur de voitures : quatre personnes ont été blessées et des véhicules ont été endommagés", a expliqué cette source à l'AFP. Selon ce responsable, "les quatre blessés sont des ouvriers syriens".
La deuxième roquette a touché un appartement et a causé des dégâts matériels importants, sans faire de victime, selon un photographe de l'AFP sur place.


Les roquettes ont été tirées vers 06h50 (03h50 GMT), selon des habitants.


"Cet incident est probablement lié au conflit syrien", a affirmé la source de sécurité.

 

Le ministre de l'Intérieur, Marwan Charbel, s'est rendu sur les lieux de l'explosion, qui, dans un premier temps, avait été attribuée à une bonbonne de gaz. M. Charbel a déclaré que l'attaque "vise à créer des tensions au Liban." Selon lui, les roquettes ont été tirées du côté sud-est de la région de Chiyah, à partir d'une région non habitée.

"On ne peut pas à ce stade accuser qui que ce soit. Nous espérons que ce qui se passe en Syrie ne va pas déborder chez nous au Liban et qu'il y a des gens censés qui comprennent que le Liban ne peut pas le supporter" après avoir connu des années de guerre civile, a souligné M. Charbel.

 

Selon la source de sécurité, les deux projectiles ont été tirés depuis la région de Aïtate, dans la montagne, à 13 km au sud-est de la banlieue sud. Dans un communiqué, l'armée a dit avoir retrouvé deux lance-roquettes abandonnés dans les bois aux alentours de Aïtate.


 


View Deux roquettes tombent sur la banlieue sud de Beyrouth : quatre blessés in a larger map

 



"Des terroristes et des vandales"

Commentant l'incident, le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, a affirmé qu'il vise à créer un conflit et entraîner des réactions en représailles. "Cela est clair à en juger par le timing et la cible", a-t-il déclaré, appelant toutes les parties à la vigilance et à la sagesse.

 

De son côté, le président Michel Sleiman a affirmé que "les auteurs de cette attaque étaient des terroristes et des vandales qui ne voulaient pas la paix et la stabilité pour le Liban et les Libanais", selon un communiqué de la présidence.

 

Le député du Hezbollah Ali Ammar, qui s'est rendu à Chiyah, a souligné qu'il ne veut pas tirer des conclusions hâtives. "Les gens ne se laissent pas intimider par de tels actes et sont déterminés à défendre la résistance. Nous empêcherons toute dissension confessionnelle", a-t-il assuré.

Même son de cloche du côté du ministre démissionnaire de la Santé, Ali Hassan Khalil (Amal), qui a indiqué, à partir de Chiyah, que l'attaque vise à semer la discorde. "Notre seule réponse est de nous attacher au renforcement du rôle des institutions de l'Etat", a-t-il ajouté.

 

L'ancien Premier ministre Saad Hariri a également condamné les tirs de roquettes, qualifiant l'incident "qui a visé des régions habitées" de "terroriste et criminel". M. Hariri a par ailleurs mis en garde contre les dangers des appels à la participation dans les incendies externes", une allusion implicite aux positions du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah à l’égard de la crise syrienne.

 

De son côté, le mufti de la République, Mohammad Rachid Kabbani, a estimé que le tir de roquettes d'une région libanaise vers une autre est "un signe avant-coureur de la grande explosion qui vise à entraîner le Liban dans les conflits régionaux". Le mufti a appelé les Libanais et les responsables à "se réveiller avant que le pays n'explose et que tout le monde ne se perde".

Dans la soirée, le président du conseil exécutif du Hezbollah, Hachem Safieddine a assuré que son parti allait poursuivre son chemin, "malgré l'intimidation".
Selon M. Safieddine, "l’État est concerné par l'enquête et doit démasquer les responsables de cet incident. C'est le devoir de l’État de punir les responsables de cet attaque".
"Les moyens utilisés pour mettre en œuvre cette agression montrent que les responsables sont des lâches", a lancé le responsable chiite lors d'un discours.

Dans le même temps, le vice-président du conseil exécutif du Hezbollah cheikh Nabil Kaouk a estimé que l'objectif des responsables de cette attaque est "israélien par excellence".
"Ils n'ont pas réussi à nous intimider ou à nous terroriser, car la résistance ne saurait plier face au chantage (...)", a-t-il dit.
"Nous n'allons jamais, jamais abandonner ou renoncer à nos objectifs. Notre expérience nous a appris à résister contre l'ennemi", a-t-il martelé.

 

Le procureur général près le tribunal militaire, Sakr Sakr, a chargé la police militaire de mener l’enquête sur l'incident.

 

Deux hommes inspectent les dégâts causés sur leur balcon par l'explosion des roquettes. REUTERS/Mohammed Azakir

 

 

 

L'ASL dément son implication

C'est la première fois depuis le début du conflit en Syrie, en mars 2011, que la banlieue sud de Beyrouth est visée.

 

Un responsable de l’Armée syrienne libre (ASL), Ammar el-Wawi, a déclaré  dimanche que "le Liban n'est pas à l'abri de ce qui se passe en Syrie". "L'implication du Hezbollah (en Syrie) aura d’énormes répercussions, ce qui s'est passé aujourd'hui dans la banlieue-sud est une mise en garde", a-t-il assuré sur la chaîne LBC. "Il y aura des répercussions sur Beyrouth, sur Tripoli et sur l’aéroport (international de Beyrouth)", a-t-il poursuivi.

Ammar el-Wawi a de ce fait appelé le gouvernement libanais à faire cesser les actions du Hezbollah en Syrie. "Une goutte de sang syrien vaut largement Hassan Nasrallah et le Hezbollah. Nous ne resterons pas les bras croisés face aux agissements" du parti chiite, a-t-il conclu.

 

L’ASL a toutefois catégoriquement démenti, par la bouche de son responsable médias Fahd el-Masri, son implication dans les tirs de roquettes. M. el-Masri a qualifié les propos de M. el-Wawi d'"irresponsables", assurant qu'il va lui demander de les retirer.

 

L'attaque de dimanche intervient au lendemain du discours de Hassan Nasrallah, dans lequel le chef du Hezbollah a promis à ses partisans la victoire dans la guerre en Syrie où son mouvement est engagé aux côtés de l'armée gouvernementale contre les rebelles.

"La Syrie, c'est la protection arrière de la résistance, le support de la résistance. La résistance ne peut rester les bras croisés quand sa protection arrière est exposée et quand son support se brise. Si nous n'agissons pas, nous sommes des idiots", a déclaré M. Nasrallah, dans ce discours prononcé à l'occasion du 13e anniversaire du retrait israélien du Liban.

 

Sur la scène internationale, la France a condamné les violences au Liban. "Nous n'avons pas tous les détails sur l'origine de tout cela, mais la France condamne très fermement les violences qui se sont produites au Liban", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, lors d'une brève visite à Abou Dhabi, appelant à "éviter que la guerre en Syrie devienne la guerre au Liban".

 

Le Koweït a pour sa part appelé ses ressortissants à éviter de se rendre au Liban.
"En raison de la situation instable au Liban (...) le ministère des Affaires étrangères appelle les citoyens à faire preuve de prudence et à éviter de se rendre au Liban pour le moment", a rapporté l'agence officielle KUNA.
Le ministère a également demandé aux Koweïtiens qui se trouvent actuellement au Liban de quitter ce pays "le plus vite possible", selon KUNA.

 

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commentaires (9)

Tant mieux : Qu'il continue de cette façon et il terminera en lambeaux !

Antoine-Serge KARAMAOUN

10 h 34, le 27 mai 2013

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Commentaires (9)

  • Tant mieux : Qu'il continue de cette façon et il terminera en lambeaux !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    10 h 34, le 27 mai 2013

  • La vigilance et la sagesse devront seuls en effet triompher dans cette phase critique que traverse le Liban et qui ressemble à 1975. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    17 h 31, le 26 mai 2013

  • C'est bien il faut continuer ainsi les libanais et non libanais vont fuir le pays et ceux qui vont rester vont s'entretuer pour survivre. Les émigrés et les touristes vont changer leurs plans de vacances et Adieu le Liban.

    Georges Daniele

    14 h 25, le 26 mai 2013

  • "NOTRE SEULE REPONSE EST DE NOUS ATTACHER AU RENFORCEMENT DU RÔLE DES INSTITUTIONS DE L'ÉTAT" QUEL ÉTAT ?

    Gebran Eid

    12 h 36, le 26 mai 2013

  • C'était prévisible et à dire la vérité attendu. On ne fait d'omelette sans casser des œufs. on peut pas justifier ce genre de terrorisme qui porte la marque de ces fanatiques djihadites qui seront très certainement pris et punis.. Tout comme on ne peut justifier les bombes dans les églises, les mosquées, les marchés, les trains, les avions ou ailleurs pour se venger aveuglement sur des civils suite à une situation de guerre.. et il faut le rappeler pour certains ici, que sont des méthodes utilisées aussi et surtout par les criminels qui occupent notre voisine du sud; La Palestine bienaimée!

    Ali Farhat

    12 h 03, le 26 mai 2013

  • C'est sûrement un coup de l'ennemi israélien .. faut en l'urgence ..porter plainte auprès de l'ONU...

    M.V.

    11 h 26, le 26 mai 2013

  • L'ACTION APPELLE LA RÉACTION !

    SAKR LOUBNAN

    10 h 46, le 26 mai 2013

  • Welcome au Boomerang Sunnite !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    09 h 51, le 26 mai 2013

  • Le revers de la médaille du succés. A Londres et Paris on égorge à tour de bras, au yankyland on canarde des marathoniens...

    Jaber Kamel

    09 h 37, le 26 mai 2013

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