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À La Une - Sport

Malgré la crise, le football égyptien lutte pour garder son rang

"La révolution a détourné l'attention des Egyptiens de leur sport favori".

Les crises qui secouent l'Egypte depuis la chute de Hosni Moubarak en 2011 ont vidé leurs caisses et les privent de spectateurs, mais un an après le "massacre de Port-Saïd", les deux géants du football cairote, Al-Ahly et Zamalek, continuent de lutter pour jouer les premiers rôles en Afrique.

 

En novembre, Al-Ahly a remporté pour la 7e fois la Ligue des Champions africaine - un record-, quelques mois seulement après la mort de plus de 70 personnes dans de violents affrontements entre ses supporteurs et ceux de l'équipe d'Al-Masry lors d'un match de championnat d'Egypte à Port-Saïd (nord-est).

Ce drame avait ouvert une période sombre pour le football égyptien : suspension des matches, exclusion de supporteurs, violences à répétition.


(Pour mémoire : Le verdict d'un drame du foot embrase l'Egypte)

En janvier, un tribunal égyptien a condamné à mort 21 personnes, en majorité des supporteurs de Port-Saïd, accusées d'avoir participé aux affrontements meurtriers contre ceux d'Al-Ahly.

Conséquence de cette décision jugée trop timorée par certains, les "ultras d'Al-Ahly" étaient alors redescendus dans les rues du Caire et avaient incendié les locaux de la Fédération égyptienne de football.

 

Au même moment, les supporters de Zamalek, les "Chevaliers blancs", manifestaient devant le ministère des Sports pour le retour des supporteurs dans les stades.

De nouvelles violences ont conduit les autorités à renouveler en février le bannissement des supporteurs pendant les matches, qui se jouent à huis-clos depuis le drame de Port-Saïd.

 

"Le fair-play et le divertissement ont disparu, remplacés par des chants politiques", explique le journaliste sportif Hassan al-Mestekawi.

"Jouer des matchs à huis-clos a retiré le plaisir du football égyptien. Les matchs sont maintenant comme des pièces de théâtre sans public, ou des films sans bande-son", ajoute-il.

 

Les clubs sous pression financière

Le commentateur sportif Ahmed Shobeir, ex-gardien de but et ancien dirigeant de la Fédération égyptienne de football, souligne quant à lui que "les équipes égyptiennes et la fédération de football ont souffert financièrement et ont été menacées de faillite".

 

Si l'équipe nationale des moins de 20 ans a été sacrée championne d'Afrique pour la 4e fois, plusieurs joueurs ont été ainsi contraints de s'exiler pour des raisons financières, à l'instar du héros national Mohammed Aboutrika, actuellement prêté au club des Emirats Baniyas, ou Ahmed Fathi et Mohammed Nagy "Geddo", qui jouent aujourd'hui pour le club britannique Hull City.

 

La suspension des matches, au moment des émeutes de Port-Saïd, a eu des effets dévastateurs sur le Zamalek, affirme Ibrahim Youssef, membre de l'équipe dirigeante du club quintuple vainqueur de la Ligue des Champions d'Afrique qui se déplace la semaine prochaine chez les Ethiopiens de Saint George en 8e de finale retour de la C1 (aller 1 - 1), tandis que Al-Ahly recevra les Tunisiens du CA Bizertin (aller 0-0).

 

"Avant la suspension des matches, au début de la saison, le contrat de sponsoring valait 25 millions de livres égyptiennes (environ 2,7 millions d'euros), mais cette année il est tombé à 4 millions de livres (440.000 euros)", assure-t-il.

"Pour cette saison, le budget est d'environ 60 millions de livres (6,6 millions d'euros), alors que nos recettes s'élèvent à seulement 25 millions de livres (2,7 millions)", ajoute-t-il.

D'après Ibrahim Youssef, ce n'est pas la révolution qui est responsable de la mauvaise santé des clubs, mais "le rôle de quelques fans extrémistes et violents."

 

La révolution a détourné l'attention des Egyptiens de leur sport favori, explique Hassan al-Mestekawi. "Les matches entre Al-Ahly et Zamalek, qui étaient le divertissement principal des familles égyptiennes, sont devenus une source de stress et de crainte de nouvelles violences."

"Les matches de football étaient la chose la plus importante pour les Egyptiens, ils incarnaient leur patriotisme et leur fierté", assure-t-il. "Mais depuis la révolution, les Egyptiens ont tourné leur attention vers la politique".

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