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À La Une - Beyrouth

Mourir de plaisir dans Mar Mikhaïl piéton

« Si seulement cette journée pouvait avoir lieu chaque week-end »

Mar Mikhaïl, à Beyrouth, en mode piéton. Collection privée Patrick BAZ

En famille ou entre amis, Libanais et touristes sont venus en très grand nombre apprécier ce dimanche sans voitures dans le quartier de plus en plus hype de Mar Mikhaïl, hier de 10 heures à 17 heures, après les deux éditions précédentes initiées par le collectif Achrafieh 2020 emmené par Nadim Gemayel.


La bonne humeur était sur tous les visages, sans exception. Une journée placée sous le signe de l’allégresse et sous le soleil. « On aimerait que ce soit comme ça tous les week-ends », lance Élie, 33 ans, avant de s’arrêter à un stand de manakiche avec son amie.


L’objectif d’Achrafieh 2020? Dynamiser les quartiers traditionnels de Beyrouth. Trottinettes, vélos, rollers, skate-boards : tout a été permis sans contraintes d’espace. La foule s’est promenée le cœur léger et le sourire aux lèvres, enfants comme adultes. Le tout en musique, jouée soit par des fanfares et des musiciens ambulants, soit par Médéa Azouri en DJ installée dans la rue pour l’occasion. De nombreuses animations ont été organisées pour petits et grands, tout comme l’installation d’un banquet géant, où trônait notamment Souk el-Tayeb, et d’un marché artisanal.

 

Dimanche, la foule des grands jours à Mar Mikhaïl débarrassé de toute voiture. Photo Achrafieh 2020

 


Arts et sports urbains
Au programme : street art autorisé sur des anciens autobus totalement hors service, qui ont été tagués de main de maître par EpS; stands de peinture et de dessin pour enfants et peinture en direct pour adultes; sculpture de recyclage ; jongleurs et clowns; stands de jeux gonflables, tir à l’arc, etc. Mais aussi des danseurs de break dance et de hip hop, du freestyle en bmx, un skatepark installé sur la route pour tous les amateurs d’art urbain. « Je suis content que l’on ait organisé cette journée sans voitures car je peux prendre mes rollers et faire du freestyle, en toute tranquillité, devant un public qui ne connaît pas toujours la glisse urbaine », confie Charly, avant de reprendre son élan pour effectuer un salto sur une rampe.


Une atmosphère chaleureuse qui a ravi les habitants et a fait l’unanimité. Zeina, venue avec ses deux enfants, le confirme : « C’est vraiment très agréable de vivre sans auto et de voir plus de personnes dans les rues. En revanche, j’ai vu une voiture et cela m’a beaucoup énervée. » Même son de cloche pour Abraham et Manal, en compagnie de leurs trois bambins, en poussette et à bicyclette. « C’est super, nous sommes venus profiter du beau temps, des gens et d’une belle rue. Ce serait encore mieux si cette journée pouvait avoir lieu chaque week-end », martèlent-ils eux aussi, alors qu’un des enfants s’impatiente, voulant pédaler plus vite.

 


Notre collaboratrice Médéa Azouri aux platines hier pour l'événement d'Achrafieh 2020. Collection privée Patrick Baz.

 


Cette journée sans voitures a définitivement été un très gros succès. « Nous l’avions déjà passée à Achrafieh, c’est agréable de marcher où l’on veut. Mais ici c’est beaucoup plus sympathique car c’est plus étalé », soulignent Lea, Dina, Maya et Soraya, une vingtaine d’années. « Les gens se retrouvent et il fait bon vivre à Mar Mikhaïl sans voitures ! »

 

 

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