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À La Une - Pâques

A Bagdad, les chrétiens prient pour une visite en Irak du pape François

"A l'époque de Saddam, on ne pouvait pas entrer dans l'église tellement il y avait de monde".

Des fidèles irakiens lors de la messe de Pâques, dans l'église chaldéenne du quartier de Karrada, à Bagdad, le 31 mars 2013. AFP PHOTO/SABAH ARAR

Accablées par la fuite de leurs fidèles vers d'autres contrées plus stables, les 28 églises de Bagdad ont célébré Pâques dimanche, priant, sans trop y croire, pour que le pape François, un homme "simple et bon", se rende en Irak.

 

Mouaffaq Akraoui, 70 ans et la moustache roussie par la nicotine, a glissé un portrait du pape derrière la Sainte-Vierge qui accueille les visiteurs à l'entrée de l'église chaldéenne de la Vierge-Marie, au centre de Bagdad. "Notre pape est simple et bon", dit-il dans un large sourire.

"Ce serait tellement important pour nous qu'il vienne. Il nous a déjà montré qu'il nous aimait", renchérit Acil Aysar, 17 ans, vêtue d'une minijupe en soie bleue.

 

Il y a une dizaine de jours, le patriarche chaldéen irakien Louis Raphaël 1er Sako avait d'ailleurs affirmé sur les ondes de Radio Vatican que le pape s'était montré désireux de venir apporter son soutien aux chrétiens d'Irak.

Avant la chute de Saddam Hussein en 2003, l'Eglise chaldéenne, rattachée à Rome, comptait quelque 550.000 fidèles dans le pays et 150.000 dans la diaspora. Aujourd'hui, les proportions sont presque inversées.

 

"Avec les violences, je ne crois pas (à la venue du pape). Et même pour nous, c'est dangereux", souffle Acil Aysar. Sa mère, raconte-t-elle, a été blessée à la jambe par un obus il y a trois ans.

Les insurgés n'hésitent pas à s'attaquer aux mosquées et aux églises. Au cours de la dernière attaque d'ampleur contre les chrétiens, 44 fidèles et deux prêtres avaient été tués dans une église syriaque catholique au coeur de Bagdad, le 31 octobre 2010.

 

"Nous n'avons pas peur, nous avons Dieu", martèle le curé Louis Chabi, en pointant du doigt les soldats en faction devant son église.

 

Malgré les violences, les fidèles sont venus en masse ce dimanche pour célébrer Pâques.

"A l'époque de Saddam, on ne pouvait pas entrer dans l'église tellement il y avait de monde. Aujourd'hui, comme c'est Pâques l'église est pleine. Mais en temps normal, on est une petite centaine au grand maximum", se lamente Hind Kamal, une jeune maman.

 

Andy, la vingtaine, arbore un tatouage en forme de rosaire enroulé autour du poignet. "C'est pour montrer ma foi (...). Je ne crains personne. La seule chose qui m'embête c'est que je ne pourrai jamais devenir fonctionnaire. Mon tatouage est trop voyant", s'exclame-t-il.

 

Au même moment, le pape François célébrait sur la place Saint-Pierre de Rome sa première messe de Pâques, et accordait sa bénédiction urbi et orbi.

Dans son premier message pascal, il a d'ailleurs dénoncé le "sang versé" en Syrie et en Afrique, mais aussi prié pour la paix en Irak.

 

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