Des camions-citernes syriens incendiés et saisis à Tripoli

Quelque sept camions-citernes, immatriculés en Syrie et transportant du mazout à partir du Liban, ont été attaqués et incendiés à Tripoli, dans la soirée de jeudi. Quatre ont été totalement brûlés au niveau du « souk du dimanche », et trois autres sur l’autoroute près de Bab el-Tebbaneh. Dans le cas de ces derniers, le moteur a été brûlé et les citernes contenant le mazout ont été épargnées.
Un couple qui passait près de l’un des camions incendiés, Yehia el-Hajj et sa femme, a été légèrement blessé par l’explosion.

Les camions-citernes transportant du mazout du Liban en Syrie provoquent la colère populaire, notamment dans certaines régions du Liban, depuis des semaines déjà. Ces habitants accusent le gouvernement libanais de permettre le transport du mazout vers la Syrie, pour le compte du régime syrien.
Selon l’agence de presse turque Anatolie, qui a interrogé un responsable de sécurité libanais, « la partie syrienne a empêché vendredi des dizaines de camions-citernes de se diriger vers le Liban à travers le poste-frontière de Arida (Nord) pour transporter du mazout ». Selon l’agence, des camions sont arrêtés du côté syrien de la frontière, alors que d’autres retournent en Syrie, « de peur d’attaques comme celle d’hier (jeudi) soir ».
Cette même source a indiqué à l’agence Anatolie que des pourparlers sont en cours avec des personnalités de Bab el-Tebbaneh pour récupérer les quatre camions-citernes saisis (qui n’ont pas été incendiés). Selon cette source, « les chauffeurs des sept camions vont bien, ils ont été retenus par les habitants en colère pour deux heures avant d’être libérés sains et saufs ». Elle ajoute : « Les sept camions-citernes étaient encore vides. »

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D’autres régions se sont jointes à Tripoli dans cette action de protestation : hier à l’aube, à Saadnayel, dans la Békaa, un nombre de jeunes ont bloqué la route de plusieurs camions-citernes qui se dirigeaient vers la Syrie et les ont saisis. Leur intention était de consacrer ce mazout aux réfugiés syriens dans le village. « Non aux citernes de la mort », a écrit un protestataire sur l’un des camions saisis.
Des pourparlers avec l’armée, dépêchée sur les lieux, ont abouti à vider les citernes de quelque 70 000 litres de mazout, alors que les jeunes voulaient initialement les brûler. Toutefois, quand les propriétaires de stations-service de la région ont refusé de recueillir une telle quantité de mazout, les protestataires, selon nowlebanon, ont tenté de vider le carburant dans le fleuve Litani ou dans les plaines. L’armée a interrompu leurs actions, qui menaçaient de causer une catastrophe écologique. Finalement, les tractations avec les propriétaires de stations-service devaient aboutir et ceux-ci ont accepté qu’on leur livre le carburant. L’armée, qui était déployée dans la région, a supervisé cette opération et promis que le mazout stocké sera distribué aux réfugiés syriens.
Par ailleurs, des informations au sujet de camions-citernes immatriculés en Syrie et brûlés à Beddaoui (Nord) par des habitants ont catégoriquement été démenties par le correspondant de l’Agence nationale d’information (ANI) à Tripoli.

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