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À La Une - Interview

Les angoisses d'Anthony

Il a 20 ans. Il s’appelle Anthony Touma. Samedi dernier, il a séduit le public français et enflammé le plateau de The Voice, l’émission qui cartonne sur TF1 depuis deux ans. Il livre à L'Orient-Le Jour Campus ses angoisses, ses premières impressions et les secrets de sa réussite.

Photo tirée de la page officielle d'Anthony Touma sur Facebook.

Comment est née ta passion pour la musique ?
À trois ans, ma mère, guitariste, me chantait des chansons. Je fredonnais les airs, sans les paroles. Vers l’âge de sept ans, j’ai pris des cours de piano. Je faisais également partie de la chorale du Collège des Frères Mont La Salle où j’étudiais à l’époque. Mes parents et mes profs ont alors vu que j’avais un don exceptionnel et m’ont poussé à poursuivre les cours de musique. Aujourd’hui, c’est à mes parents que je dois tout mon succès.

À quel âge as-tu entamé ta carrière musicale ?
J’ai composé mes premières chansons à 14 ans sans les diffuser. Trois ans plus tard, j’ai enregistré Morning Walk et Just See You Smiling qui ont été classées dans le top 20 de la radio NRJ. Entre-temps, j’ai créé avec des copains, au Grand Lycée franco-libanais où j’ai effectué mes études secondaires, un groupe musical, « Homemade », qui a connu beaucoup de succès auprès des jeunes Libanais.

Comment as-tu eu l’idée de te présenter à The Voice ?
Cela a commencé par une blague avec les copains qui m’ont poussé à me présenter. Je ne les ai évidemment pas pris au sérieux. Mais lorsqu’en juin les appels à candidature pour les castings ont été lancés, j’ai envoyé le clip de ma chanson Just to See You Smiling. Et en août, j’ai reçu un appel de TF1 m’invitant à me présenter aux premiers castings de l’émission !

Qui t’entraîne ?
Personne. Depuis trois mois, je m’entraîne seul dans mon studio à Paris, avec ma guitare et mon piano. J’ai passé des heures à remanier l’arrangement musical et à recomposer la chanson que j’ai choisie, Billie Jean? de Michael Jackson, qui a toujours été mon idole et mon chanteur favori. Quelques jours seulement avant le passage aux auditions à l’aveugle, un coach vocal nous échauffe la voix.

Raconte-nous tes impressions face à ces grands artistes.
J’étais très stressé car le niveau des chanteurs est très élevé et la compétition est très forte. De plus, j’étais très ému de chanter devant tous ces grands artistes. Mais comme je voulais absolument arriver et surtout leur prouver que je méritais cette place, je suis resté très concentré. Et j’ai foncé à fond.

 

Les "coachs" de The Voice applaudissent Anthony Touma. Photo via Facebook


Lors des auditions à l’aveugle, tu as demandé aux quatre coachs de chanter avec toi au piano.
C’est vrai. J’ai été moi-même étonné de mon initiative. Je suis assez réservé en général. D’ailleurs je n’étais pas sûr qu’ils accepteraient. Or ça c’est très bien passé. En réalité, je l’ai fait pour gagner du temps afin de bien choisir le coach qui allait me guider.

Les réactions à ton passage aux auditions à l’aveugle ?
Mes réseaux sociaux se sont immédiatement enflammés. La majorité des commentaires ont été positifs. J’ai plus de 20 000 abonnés sur Twitter et plus de 21 000 « J’aime » sur ma page Facebook. Mais, j’ai également reçu des critiques négatives. Certains ont dit que c’était prétentieux de ma part, que ça ne s’était jamais passé sur les plateaux de la télé française, que je voulais défier les coaches. Or ce n’était pas du tout mon intention.

Pourquoi as-tu choisi Jennifer ?
En entrant sur scène, j’étais persuadé que je rejoindrai l’équipe de Garou, car comme tous les Libanais, je suis un grand fan de ce chanteur. Finalement, je me suis tourné vers Jennifer car j’ai été touché par ce qu’elle a dit à mon sujet. J’ai eu l’impression qu’elle me comprenait. J’ai senti que j’allais avoir beaucoup plus de chances avec elle.

On ne parle plus que de ton succès au Liban. Comment fais-tu pour garder la tête sur les épaules ?
En fait je ne réalise toujours pas ce qui s’est passé. Je ne sens pas encore que je suis arrivé là où je voudrai arriver. Pour l’instant, je me concentre pour continuer et réussir.

 

Le jeune chanteur entouré de sa famille. Photo Facebook


Tu es étudiant en troisième année de business à l’AUB. Comment fais-tu pour concilier tes études et ce concours ?
J’ai dû arrêter les cours au premier semestre pour pouvoir me présenter aux auditions. Et comme j’ai été choisi, je suis obligé de rester en France jusqu’à mon élimination. J’ai dû donc également annuler le second semestre. Du coup, j’ai raté mon année. Je ne le regrette absolument pas, car je réalise un rêve que je cultive depuis mon enfance. Et pour rien au monde je n’aurai manqué cela.

Comment gères-tu ton temps à Paris ?
Au début, le plus dur était l’adaptation à l’éloignement du pays, de ma famille, de mes amis et de mes copains du groupe. Mais comme je veux y arriver, je dois tenir le coup et rester concentré sur mon travail.
Par ailleurs, j’ai trouvé un petit boulot dans l’administration d’une société. Et j’ai fait la connaissance de nouveaux copains, artistes comme moi. Tous les soirs, on chante dans de petits restaurants ou dans des soirées.

Tes projets au cas où tu gagnerais ?
C’est trop tôt pour y penser. La partie n’est pas encore gagnée. Il y a beaucoup d’étapes à franchir avant la finale. Mais comme la musique a toujours été mon rêve, je vais certainement me lancer dans ce domaine. Mais d’abord, je compte obtenir ma licence. Au Liban, on ne peut pas vivre de la musique.

Un dernier mot ?
Je suis vraiment touché par les messages et les marques de sympathie que je reçois tous les jours sur mon blog et sur ma page Facebook. Ça me réchauffe le cœur. Je promets de représenter le Liban tel que je le vois : un pays qui regorge de talents et de culture. Malheureusement, au Liban, il faut sortir du pays pour être apprécié. J’espère qu’un jour tous ces artistes – surtout ceux qui chantent en anglais ou en français – seront appréciés dans leur pays à leur juste valeur.


Pour mémoire

Franc succès pour Anthony Touma à la première émission de "The Voice"

Comment est née ta passion pour la musique ? À trois ans, ma mère, guitariste, me chantait des chansons. Je fredonnais les airs, sans les paroles. Vers l’âge de sept ans, j’ai pris des cours de piano. Je faisais également partie de la chorale du Collège des Frères Mont La Salle où j’étudiais à l’époque. Mes parents et mes profs ont alors vu que j’avais un don exceptionnel et...

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