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À La Une - Santé publique

Trafic de médicaments génériques : le ministère de la Santé se veut rassurant...

Jeudi éclatait le scandale du trafic des médicaments génériques. Les dossiers de plus de cent produits ont été falsifiés ainsi que la signature du ministre de la Santé.

« Il n’y a pas lieu de paniquer. La falsification s’est limitée uniquement aux procédures administratives. Les médicaments n’ont pas été distribués dans les pharmacies. Le ministère a saisi tout le stock. Celui-ci sera réexporté aux frais des compagnies impliquées dans l’affaire. »
Le directeur général du ministère de la Santé, Walid Ammar, se veut rassurant. Au lendemain du scandale des médicaments génériques, il explique à L’Orient-Le Jour que le ministère a renforcé depuis plusieurs mois déjà « son système de traçabilité électronique des formalités, ce qui nous a permis de découvrir les falsifications faites et de saisir les médicaments avant qu’ils ne soient distribués ».
Il convient de rappeler que jeudi, le président de la commission parlementaire de la Santé, Atef Majdalani, a tenu une conférence de presse déclarant que plus de 100 médicaments génériques ont été introduits au Liban sans aucun contrôle. Conformément à la loi, tous les médicaments génériques doivent faire l’objet d’analyse de qualité et de bioéquivalence auprès des laboratoires agréés par le ministère de la Santé. Or ce stock « n’a pas été soumis aux tests nécessaires », avait constaté le Dr Majdalani. « Les papiers, le tampon et les analyses du laboratoire de l’Université arabe de Beyrouth ont été falsifiés, ainsi que le tampon du ministère de la Santé et même la signature du ministre Ali Hassan Khalil », avait-il noté.
« Il est impossible que ces médicaments soient mis sur le marché, même si les analyses que nous sommes en train de mener montrent qu’ils sont valables, affirme le Dr Ammar à L’Orient-Le Jour. Ces produits ont fait l’objet de trafic. Par conséquent, nous ignorons les conditions dans lesquelles ils ont été transportés. » Et de réitérer : « Il y a eu un dysfonctionnement et nous y avons remédié. Le ministère avait même publié l’information sur son site web bien avant que le scandale n’éclate. Je tiens à rassurer le consommateur libanais : ces médicaments ne sont pas disponibles sur le marché. »

L’importance d’un laboratoire central
Tel n’est cependant pas l’avis du président de la commission parlementaire de la Santé, Atef Majdalani, qui affirme que ces médicaments circulent déjà dans le pays. « Ces produits doivent être retirés du marché le plus vite possible », insiste-t-il, précisant que « quatre sociétés d’importation sont impliquées dans l’affaire et nous ignorons s’il y a des parties complices au sein du ministère de la Santé ».
« Si ce scandale avait éclaté dans un autre pays, le gouvernement aurait immédiatement démissionné », confie le Dr Majdalani, assurant qu’il suivra de près le dossier avec les parties compétentes. « Si ces médicaments étaient valables, pourquoi avoir alors recouru à la falsification des papiers ? » se demande le Dr Majdalani.
Pour lui, « il faut apposer les scellés sur les bureaux et les dépôts des compagnies impliquées dans l’affaire », « déférer les responsables devant la justice » et « interdire de pratique tous ceux dont l’implication dans le trafic sera prouvé, qu’ils soient des pharmaciens ou des commerçants ».
« Ce scandale met en avant, une fois de plus, la nécessité d’avoir un laboratoire central pour tester les médicaments », fait remarquer le Dr Majdalani. Et de conclure en soulignant que « la seule manière de prévenir une récidive de ce genre est de prendre une décision ferme de ne plus jamais accepter un médicament, même générique, qui ne soit approuvé par la FDA ou l’EMEA ».

Un comité d’investigation
Même son de cloche chez le président de l’ordre des pharmaciens, Ziad Nassour. « La santé du citoyen est une priorité, affirme-t-il. Il s’agit d’un crime et toutes les parties impliquées doivent être déférées devant la justice. Le code pénal doit être appliqué sans atermoiement. »
« Le Liban doit se doter d’un laboratoire central qui sera chargé d’effectuer des analyses périodiques des médicaments, poursuit le Dr Nassour. De plus, le ministère de la Santé doit mettre en place un comité d’investigation qui sera chargé de vérifier la véracité et l’authenticité des dossiers des médicaments introduits au Liban. »
Le Dr Nassour indique enfin que lorsqu’il a été informé de la présence de ces médicaments, « nous avons donné nos directives à toutes les pharmacies, pour qu’elles retirent de leurs stocks les produits en question ».
« Il n’y a pas lieu de paniquer. La falsification s’est limitée uniquement aux procédures administratives. Les médicaments n’ont pas été distribués dans les pharmacies. Le ministère a saisi tout le stock. Celui-ci sera réexporté aux frais des compagnies impliquées dans l’affaire. »Le directeur général du ministère de la Santé, Walid Ammar, se veut rassurant. Au lendemain...

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