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Moyen Orient et Monde - Grande-Bretagne

Bien avant Assange, l’Amérique latine superterre d’asile...

Quito continue à analyser la demande du fondateur de WikiLeaks et ne veut « offenser personne ».

La demande d’asile politique du fondateur de WikiLeaks Julian Assange à l’Équateur est loin d’être un cas isolé en Amérique latine, une région qui, dans son histoire, a déjà abrité maints présidents, dictateurs ou guérilleros en exil.
C’est même une tradition ancrée dans la convention de Caracas de 1954 sur l’asile territorial. Signée par la plupart des pays de la région, dont l’Équateur, elle n’est toutefois censée protéger que les personnes poursuivies ou condamnées pour un délit politique. « C’est une institution à laquelle on a beaucoup recouru en Équateur et en Amérique latine en général », a indiqué l’ancien chef de la diplomatie équatorienne Mauricio Gandara.
Ironie de la situation, cette convention est née après l’occupation d’une ambassade, tout comme dans le cas de M. Assange, abrité depuis mardi par la délégation diplomatique équatorienne à Londres. À l’époque, il s’agissait du leader politique péruvien Victor Raul Haya de la Torre qui, accusé d’avoir soutenu un coup d’État avorté en 1949, vécut durant cinq ans à l’ambassade de Colombie de Lima, assiégée par les forces du régime militaire du général Manuel Odria. Selon M. Gandara, le droit d’asile s’est particulièrement développé dans la région en raison des violences politiques, un contexte différent dans le cas du fondateur du site WikiLeaks. « Haya de la Torre, le général Odria l’attendait dehors pour le passer par les armes, alors que dans les démocraties européennes, les systèmes judiciaires sont plus dignes de confiance », explique l’ancien diplomate.
Toutefois, M. Assange, qui tente d’échapper à une extradition en Suède pour une affaire de viol qu’il nie, s’estime victime d’un complot politique ourdi par les États-Unis, où il redoute d’être transféré et condamné à la peine capitale en raison de la divulgation par son site de documents confidentiels américains, d’autant plus qu’il juge que son pays, l’Australie, l’a abandonné. Le président équatorien Rafael Correa, un dirigeant socialiste qui n’a pas caché sa sympathie pour le fondateur de WikiLeaks, a accrédité cette hypothèse en rappelant que Quito défendait le « droit à la vie » et rejetait « la persécution pour des motifs idéologiques ». En attendant, le dirigeant a annoncé que l’Équateur va consulter d’« autres pays » à propos de la demande d’asile d’Assange toujours en cours d’analyse et ne veut « offenser personne, encore moins un pays que nous estimons profondément comme le Royaume-Uni ».
De nombreux habitants de l’Équateur ont d’ailleurs eux-mêmes obtenu le droit d’asile, comme les opposants politiques durant les périodes de dictature ainsi que d’anciens chefs d’État. Ce fut le cas du président Lucio Gutierrez, accueilli par le Brésil en 2005 après avoir été destitué pour corruption.
L’Équateur a aussi « accueilli plusieurs demandeurs, même s’il n’y a eu personne de célèbre, et n’a jamais refusé une demande d’asile », a affirmé l’ancien ministre des Affaires étrangères Alfonso Barrera.
Les exemples sont en particulier nombreux au Brésil, dont la Constitution interdit l’extradition d’étrangers pour des délits politiques ou d’opinion, ce qui a valu au pays de revoir des réfugiés de tous bords. Certains cas ont défrayé la chronique, comme celui de l’ancien militant italien d’extrême gauche Cesare Battisti, que Brasilia a refusé en juin 2011 de livrer aux autorités de Rome, ou celui d’un dirigeant de la guérilla colombienne des FARC, Antonio Cadena, réfugié au Brésil en 2006. Le pays lusophone a accueilli d’autres personnalités, comme le partisan de l’Algérie française, l’ancien ministre Georges Bidault, qui y passa quatre ans, et l’ex-dictateur paraguayen Alfredo Stroessner, qui y termina sa vie.
Et durant la dictature du général Augusto Pinochet au Chili, plusieurs centaines de personnes ont aussi tenté de se réfugier dans les ambassades de Santiago, mais la plupart d’entre eux avaient élu l’Europe comme terre d’asile.
(Source : AFP)
La demande d’asile politique du fondateur de WikiLeaks Julian Assange à l’Équateur est loin d’être un cas isolé en Amérique latine, une région qui, dans son histoire, a déjà abrité maints présidents, dictateurs ou guérilleros en exil.C’est même une tradition ancrée dans la convention de Caracas de 1954 sur l’asile territorial. Signée par la plupart des pays de la région,...

commentaires (2)

Superterre d'asile.... pour les Nazis de la seconde guerre en particulier !

Antoine-Serge KARAMAOUN

13 h 26, le 24 juin 2012

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Commentaires (2)

  • Superterre d'asile.... pour les Nazis de la seconde guerre en particulier !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    13 h 26, le 24 juin 2012

  • Les latinos, une fois la democratie instauree ont eu pour reflexe de donner le coup de pied a la puissance predatrice de ce monde, les arabes feront de meme avec son appendice.L'Egypte est en ce moment entrain de donner le coup d'envoi.

    Jaber Kamel

    11 h 01, le 24 juin 2012

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