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Législatives : juin 2009 : Infos en continu

Engouement au Liban pour les législatives

Comme bon nombre d'expatriés, Oum Tony, arrivée au Liban en provenance du Brésil, a fait un long voyage pour participer aux législatives cruciales organisées dans son pays qu'elle n'a pas revu depuis 25 ans.

"Je viens du Brésil spécialement pour voter pour les Forces libanaises car la concurrence est rude", dit à Zahlé, dans l'est du Liban, cette sexagénaire qui n'a pas donné son vrai nom, en référence à un parti chrétien membre de la majorité parlementaire sortante opposée à la minorité menée par le Hezbollah chiite.

Selon les machines électorales des différents partis, des milliers d'expatriés libanais sont rentrés au pays pour participer à ce scrutin auquel sont appelés quelque 3,2 millions de Libanais et leur rôle devrait être crucial. Les Libanais n'ont pas le droit de voter de l'étranger.

Dès les premières heures du matin, les électeurs ont afflué dans les bureaux de vote, mobilisés par leurs leaders qui ont appelé à participer en masse à cette bataille "décisive".

Des files d'attente de centaines de personnes étaient visibles dans les grandes villes du pays, où les législatives sont organisées pour la première sur une seule journée, provoquant des bousculades dans certains bureaux.

Dans la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah, une femme s'est évanouie alors que des dizaines de personnes tentaient de s'engouffrer en même temps dans un bureau de vote.

Dans la ville de Zahlé, où la bataille est à son comble, Sleimane, 70 ans, est fier de son T-shirt frappé de la photo de Michel Aoun, l'allié chrétien du Hezbollah. "Si le général Aoun perd, ça sera la fin du Liban", prédit-il.

"Je vote aujourd'hui pour protéger le Liban car nous faisons face au danger de voir s'instaurer le Wilayat el-Faqih", affirme de son côté Antoine Zenati, 69 ans, dans la région du Metn (nord de Beyrouth) en référence au système clérical de l'Iran chiite, principal soutien du Hezbollah.

Le vote se déroule "en couleurs", les partisans du mouvement de Michel Aoun, le Courant patriotique libre, arborant des T-shirts, des casquettes et même des sandales orange, leur couleur fétiche.

Dans la région de Batroun, Renée Waked, foulard orange et ongles peints en orange, s'apprête à voter: "C'est comme veut le général", dit-elle.

"Les Libanais sont fatigués de la guerre, nous voulons la paix", insiste de son côté Tony Boutros, 35 ans, qui dit avoir soutenu M. Aoun dans le passé mais a changé d'avis après l'alliance conclue avec le Hezbollah, qui a affronté une guerre avec Israël en 2006.

Dans le Sud et dans la Békaa (est), deux bastions du Hezbollah, la division n'est pas de mise, les voix étant acquises à la cause du parti chiite.

"Je vais voter pour la Résistance car le Hezbollah nous a libérés d'Israël. Ni ma fiancée ni moi n'allons hésiter avant de voter pour son chef Hassan Nasrallah", affirme Hassan Hachem, 27 ans, de la ville frontalière de Naqoura, en brandissant un grand drapeau du "Parti de Dieu".

Le scrutin se tient sous haute surveillance, et près de 50.000 soldats et policiers ont été déployés par crainte de dérapage. Des chars de l'armée étaient visibles dans toutes les rues des grandes villes.

Comme bon nombre d'expatriés, Oum Tony, arrivée au Liban en provenance du Brésil, a fait un long voyage pour participer aux législatives cruciales organisées dans son pays qu'elle n'a pas revu depuis 25 ans.
"Je viens du Brésil spécialement pour voter pour les Forces libanaises car la concurrence est rude", dit à Zahlé, dans l'est du...