Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, s'est rendu mercredi au palais de Baabda où il a été reçu par le président de la République libanaise, Michel Aoun. Il s'agit de la première visite du chef des FL au palais présidentiel depuis l'élection de M. Aoun à la magistrature suprême, le 31 octobre.
"La vacance présidentielle a duré plus de deux ans et demi et aujourd'hui, la République a repris vie, a déclaré M. Geagea. C'est le début d'un long chemin". "J'ai eu l'honneur de rencontrer M. Aoun et nous avons discuté de plusieurs questions. Les choses vont s'arranger petit à petit", a-t-il ajouté.
"Je suis optimiste et j'espère que le gouvernement sera formé avant la période des fêtes", a encore dit le chef des FL. "Nous continuons à parler d'un gouvernement 24 ministres", a-t-il précisé, souhaitant que "les obstacles soient aplanis le plus rapidement possible". Il a dans ce contexte indiqué que "des promesses ont été faites à M. Aoun" dans ce sens.
"Ce sont MM. Aoun et Hariri qui forment le gouvernement. Point barre", a martelé M. Geagea. "Nous sommes ceux qui ont fait le plus de sacrifices, mais ce n'est pas une question de sacrifices, a ajouté le chef des FL. Tout le monde sait que le problème (dans la formation du gouvernement, ndlr) est politique".
"Il n'y a de veto contre personne"
"Notre entente avec le Courant patriotique libre est une entente sur un plan national précis et nous avons vu aujourd'hui comment notre accord s'est prolongé jusqu'à englober le courant du Futur", a souligné M. Geagea, souhaitant que cet accord englobe par la suite Aïn el-Tiné et la banlieue-sud de Beyrouth. "Parce qu'il n'y a de veto contre personne", a-t-il conclu.
De son côté, le chef du courant des Marada, Sleiman Frangié, a déclaré mercredi soir qu'un gouvernement pourrait être formé avant les fêtes. "Nous sommes d'accord avec Saad Hariri et nous ne voulons pas paralyser la situation", a déclaré M. Frangié à l'issue d'un entretien à la Maison du Centre avec le Premier ministre désigné. "Nos demandes sont légitimes", a-t-il affirmé, ajoutant que "les choses pourraient avoir une fin heureuse avant les fêtes".
Les propos de M. Geagea et de M. Frangié interviennent au moment où le gouvernement qu'est censé former M. Hariri, n'a toujours pas vu le jour. Nombre d'observateurs estiment que le Hezbollah, de même que le mouvement Amal, formant le tandem chiite dominant, seraient à l'origine du blocage. Des spéculations sur un déblocage prochain de la formation du cabinet ont néanmoins pointé lundi, parallèlement à des informations sur un resserrage des rangs au sein du 8 Mars, notamment entre le Hezbollah, Amal, les Marada et le CPL.
Nombreux sont ceux qui estiment que le dernier nœud entravant encore la mise sur pied du cabinet de Saad Hariri est entre Bnechii et Aïn el-Tiné. Sleiman Frangié tient en effet toujours à ce qu'il appelle (son) "droit" à un portefeuille ministériel "consistant", comme condition préalable à sa participation au premier gouvernement du mandat Aoun. Nabih Berry, lui, va jusqu'à lier la présence du mouvement Amal (et donc du Hezbollah) à la prochaine équipe ministérielle à celle des Marada.
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LA LIBRE EXPRESSION
10 h 15, le 08 décembre 2016