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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Pékin sort les griffes contre les « gaffes » pas si involontaires de Trump

Donald Trump fait fausse route s'il entend soumettre la Chine à sa vision « fantasmée », a averti hier la presse chinoise, sortant les griffes à l'heure où les « gaffes » du futur président américain apparaissent comme les prémices d'un éventuel changement stratégique. « Les tweets de Trump camouflent sa véritable intention : traiter la Chine comme si c'était une pièce de mouton et en trancher une portion (...). Il veut piller d'autres pays pour assurer la prospérité des États-Unis », s'énerve le journal Global Times, proche du Parti communiste chinois (PCC).
Après avoir accepté vendredi un appel de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, le bouillant milliardaire avait accusé dimanche Pékin de « dévaluer » sa monnaie pour doper ses exportations, et de « bâtir un vaste complexe militaire en mer de Chine méridionale ».
Le gouvernement et les médias chinois ont, dans un premier temps, largement ménagé M. Trump, mettant ses sorties sur le compte de la simple « inexpérience » de celui dont Pékin avait semblé saluer la victoire. Changement de ton hier, où des avertissements très sévères sont adressés au magnat de l'immobilier : la presse s'alarme désormais de ses positions et l'accuse d'en sous-estimer les conséquences. Un éditorial du Quotidien du peuple, porte-voix du PCC, conseille de ne pas voir seulement dans les tweets incriminés « inexpérience » ou naïveté. L'appel avec Tsai Ing-wen a été le fruit de « longs mois de préparations et de délibérations » au sein de l'équipe du futur 45e président, assurait dès dimanche le Washington Post, citant différents conseillers proches du milliardaire. La présidente de Taïwan « figurait très tôt dans la liste » des dirigeants étrangers à contacter, expliquait ainsi Stephen Yates, ex-responsable de la Sécurité nationale, assurant que le prévisible courroux de Pékin avait été pris en compte et que M. Trump était déterminé à tenir tête à la Chine.
Le président élu est d'ailleurs entouré de plusieurs fervents défenseurs de Taïwan soucieux d'intensifier la relation avec l'île, dont le futur secrétaire général de la Maison-Blanche, Reince Priebus.
À retardement, la presse chinoise semble ainsi prendre acte du revirement stratégique à anticiper. Si le Global Times continue de s'insurger, dans sa version chinoise, contre les « provocations » d'un dirigeant « incapable de fermer sa bouche », il dénonce surtout dans un éditorial au vitriol les « intentions » cachées du président élu. Il n'aura pas les moyens de « mettre en pratique ses tirades (...). Trump fait beaucoup de bruit, mais il ne peut s'abstraire des règles du jeu des grandes puissances. (...) Pékin répliquera si les décisions de Trump affectent les intérêts chinois », avertit le quotidien, tout en pointant que les répercussions économiques d'une crise diplomatique « n'aideraient guère à rendre sa grandeur à l'Amérique ». De son côté, le quotidien China Daily enjoint à ce « bleu en diplomatie » de prendre un cours accéléré en realpolitik.

(Source : AFP)

Donald Trump fait fausse route s'il entend soumettre la Chine à sa vision « fantasmée », a averti hier la presse chinoise, sortant les griffes à l'heure où les « gaffes » du futur président américain apparaissent comme les prémices d'un éventuel changement stratégique. « Les tweets de Trump camouflent sa véritable intention : traiter la Chine comme si c'était une pièce de...

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