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Valls juge "possible" une victoire de Marine Le Pen à la présidentielle

"Ça veut dire que l'équilibre de la vie politique française va totalement changer", met en garde le Premier ministre français.

Le Premier ministre français Manuel Valls a mis en garde jeudi à Berlin contre la victoire "possible" de la candidate d'extrême droite Marine Le Pen à la présidentielle, quelques jours après le choc provoqué par celle de Donald Trump aux Etats-Unis. AFP / John MACDOUGALL

Le Premier ministre français Manuel Valls a mis en garde jeudi à Berlin contre la victoire "possible" de la candidate d'extrême droite Marine Le Pen à la présidentielle, quelques jours après le choc provoqué par celle de Donald Trump aux Etats-Unis.

Au terme d'un discours offensif sur la mondialisation et l'Europe, M. Valls, qui n'est pas à ce jour candidat à la présidentielle, s'est cependant présenté de manière implicite comme le meilleur pour battre l'extrême droite, ne mentionnant pas le président François Hollande, au plus bas dans les sondages et qui doit encore déclarer s'il brigue ou non un deuxième mandat.

Marine Le Pen peut-elle emporter la présidence française en 2017? interroge une personne dans l'auditoire du forum économique du Süddeutsche Zeitung. Oui, "c'est possible" répond M. Valls, reconnaissant que la France n'est pas à l'abri d'un séisme politique similaire aux victoires de Donald Trump et du vote du Brexit.
"Toutes les enquêtes d'opinion disent que la candidate Marine Le Pen sera présente au deuxième tour (...) ça veut dire que l'équilibre de la vie politique française va totalement changer", a souligné M. Valls, alertant sur "le danger que représente l'extrême droite".
Il a toutefois assuré "ne pas tout confondre", Donald Trump ayant été investi par le parti républicain, pilier historique de la vie politique américaine.

Portée par les difficultés économiques françaises et un discours anti-immigration, Marine Le Pen peut espérer un score historique lors de la présidentielle du printemps prochain et renouveler l'exploit de son père Jean-Marie qui était parvenu au second tour de l'élection présidentielle en 2002 avant d'être largement battu par Jacques Chirac.
Dans ce contexte, M. Valls a insisté sur la nécessité de "répondre aux angoisses et aux colères des peuples" sans tomber "dans la facilité et encore moins dans la démagogie". A ce titre, il a prôné "une mondialisation au service des peuples". Il a aussi appelé l'Europe à dire plus clairement "qui peut et ne peut pas entrer et rester sur notre sol", pour ne pas laisser cette question aux "populistes" dont "le but est de construire des murs".

Ces déclarations interviennent à la veille d'une rencontre d'adieux réunissant à Berlin Barack Obama et cinq leaders européens, dont François Hollande, qui sont dans l'expectative quant aux intentions du futur président américain.

 

(Lire aussi : L'ancien ministre Emmanuel Macron candidat « irrévocable » à la présidentielle)



Ambition présidentielle
Le Premier ministre français en a profité pour laisser transparaître ses propres ambitions.
Interrogé sur ce que serait "le candidat idéal" pour battre Mme Le Pen, Manuel Valls a listé : "générosité et solidarité", mais aussi "préserver le modèle républicain" et valeurs "d'autorité, de sécurité, fermeté", des thèmes que, ancien ministre de l'Intérieur, il a particulièrement défendus ces derniers mois. L'allusion était si transparente qu'il a reconnu qu'aller plus loin en présence "de la presse française" risquait de lui valoir "des ennuis", le président français n'ayant pas encore fait état de ses propres ambitions électorales.

Dans un autre registre, M. Valls a appelé l'UE à refuser "de tout laisser faire" en matière commerciale car "les peuples ne l'acceptent plus", tirant à boulets rouges sur l'accord controversé de libre-échange transatlantique (TTIP ou Tafta) négocié depuis des mois entre l'UE et les Etats-Unis.
Ce texte, cible privilégiée de l'extrême gauche et de l'extrême droite européenne, est porté par la chancelière Angela Merkel et M. Obama. Il est cependant en contradiction avec la ligne protectionniste et isolationniste de M. Trump.

Le Premier ministre français a aussi lancé une pique à l'Allemagne, chantre de la maîtrise budgétaire, en réclamant une fois encore davantage de dépenses publiques pour relancer la croissance en Europe, faisant écho à un appel similaire la veille de l'UE.

Manuel Valls a également proposé que le couple franco-allemand fasse "converger" les deux principales économies européennes, prenant acte que l'Europe à 28 n'arrivait plus à avancer sur ces questions. "La France et l'Allemagne doivent d'autant plus montrer l'exemple", a-t-il proposé.
"Je veux mettre toute mon énergie - et j'en ai à revendre ! - pour qu'ensemble, Français et Allemands et tous les Européens, nous relevions l'Europe", a-t-il dit.

 

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Au terme d'un discours offensif sur la mondialisation et l'Europe, M. Valls, qui n'est pas à ce jour candidat à la présidentielle, s'est...

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