La Banque mondiale est toujours plus pessimiste pour l’économie régionale

L'année 2016 « est l'une des plus difficiles pour la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (Mena), vu la gravité des défis à relever par ces pays », constate la Banque mondiale (BM) dans son dernier rapport sur l'économie de la zone Mena, publié hier. L'institution a encore revu à la baisse son estimation de la croissance du PIB de la zone pour 2016 à 2,3 %, contre 3 % lors de son estimation d'avril et 2,7 % estimés pour 2015.
La croissance des pays exportateurs de pétrole reste freinée par la faiblesse des cours, la BM prévoyant notamment une croissance moyenne de 1,6 % pour les pays du Golfe (contre 3,5 % en 2015). Quant aux effets bénéfiques de la baisse des prix sur les pays importateurs, ils sont fortement atténués par les conflits voisins et les conséquences des attentats terroristes sur le tourisme et la confiance des investisseurs, note la BM. Conséquence, leur croissance ralentit également, pour s'établir en moyenne à 2,6 % (contre 3,4 % en 2015).
Les prévisions pour le Liban ont, elles, été maintenues à 1,8 % pour 2016, le pays « continuant d'être le sujet de tensions régionales et du dysfonctionnement de sa politique intérieure », note la BM qui s'inquiète par ailleurs des effets d'une décélération des transferts de fonds en provenance du Golfe sur son économie.

Lutter contre l'extrémisme
Dans ses préconisations, la BM appelle notamment les États de la région à prendre davantage de mesures favorisant la création d'emplois qui, estime-t-elle, « peuvent aussi permettre de lutter contre l'expansion de l'extrémisme violent et d'agir contre ses effets sur la croissance ». Et ce même si une étude menée dans le cadre du rapport à partir de données internes du groupe État islamique (EI) montre que ses recrues étrangères « sont significativement plus éduquées que leurs compatriotes » et que « la grande majorité affirme avoir eu un emploi avant de rejoindre l'organisation ».