Exportation de pommes : Chehayeb annonce des accords avec l’Égypte et la Jordanie

Le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, a annoncé hier – en marge d'un entretien avec le patriarche maronite, Béchara Raï, à Bkerké – qu'un accord était sur le point d'être conclu d'ici à demain avec les autorités égyptiennes pour assurer l'écoulement d'environ un tiers de la production de pommes libanaises sur leur marché.
« Nous avons convenu, lors des dernières négociations, de l'exportation d'environ 50 000 tonnes de pommes vers le marché égyptien, alors que d'habitude, il recevait 30 000 à 38 000 tonnes chaque année », a assuré M. Chehayeb, qui estime la production totale de cette saison à 165 000 tonnes. « L'État libanais prendra en charge les coûts de transport tandis que les autorités égyptiennes assumeront les frais de stockage, en plus de l'achat des récoltes à un prix déterminé », a-t-il poursuivi sans donner plus de détails sur le prix en question. « Nous avons, à ce jour, déjà réussi à vendre quelque 39 156 tonnes de pommes, dont 20 000 ont été destinées au marché égyptien », s'est félicité M. Chehayeb.
Selon les chiffres des douanes, le Liban a exporté 14 230 tonnes de pommes vers l'Égypte sur les huit premiers mois de l'année (67 % des exportations totales de pommes sur la même période) pour une valeur de 3 millions de dollars.
« Le Premier ministre, Tammam Salam, a pu convaincre le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de soutenir l'exportation des pommes libanaises, lors d'une rencontre à New York (à l'occasion de l'Assemblée générale des Nations unies) », a par ailleurs affirmé M. Chehayeb.

Négociations avec Moscou
Le ministre a également révélé que « des négociations menées par l'ambassadeur du Liban en Russie ont abouti à une baisse des taxes sur les importations, qui passent de 250 à 66 dollars par tonne d'octobre à décembre, et à 23 dollars par tonne de janvier à mars. » Les dernières exportations libanaises de pommes recensées par les douanes vers la Russie remontent à 2014 et atteignaient 167 tonnes, à 261 000 dollars.
« Quant au marché jordanien, qui s'ouvre habituellement aux produits importés début novembre, il permettra l'importation des pommes libanaises dès le 18 octobre », s'est réjoui M. Chehayeb. « Nous n'avons pas encore estimé la part de la production qui sera destinée au marché jordanien », a indiqué à L'Orient-Le Jour une source au ministère de l'Agriculture. Sur les huit premiers mois de l'année, le Liban a exporté 231 tonnes de pommes (3 % des exportations totales) vers la Jordanie pour une valeur de 116 000 dollars.
Le ministre de l'Agriculture a également évoqué le cas de 500 000 caisses de pommes, représentant 20 à 25 % de la production totale, dont l'apparence a été abimée par la grêle sans que leur qualité ne soit altérée. « M. Salam a aussi évoqué (ce cas) avec le président de la Banque mondiale à New York. Et avec le ministre des Affaires sociales, nous tentons de les vendre aux organisations et pays donateurs afin que ces derniers puissent les distribuer aux réfugiés syriens », a indiqué M. Chehayeb avant de confier compter sur « la consommation locale qui atteint environ 60 000 tonnes par an » pour l'écoulement du reste de la production.
Depuis plusieurs semaines, les producteurs de pommes manifestent dans tout le Liban pour dénoncer la crise que traverse le secteur du fait du non-écoulement de leur marchandise. « La crise des pommes est liée à la fermeture des frontières (avec la Syrie) et la hausse du cours de la livre égyptienne », a une nouvelle fois rappelé M. Chehayeb. Le 20 septembre, le ministre avait émis une décision obligeant les importateurs de pommes à demander un permis préalable aux autorités.

K.O.