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Moyen Orient et Monde - Syrie

Les combats de rue s’intensifient dans Alep

Après l'échec des négociations américano-russes, Washington « examine une série d'options », soit en collaboration avec d'autres pays, soit seul.

Un secouriste des Casques blancs portant le corps d’une fille retirée des décombres. Ameer Alhalbi/AFP

D'intenses combats de rue opposaient, hier à Alep, les rebelles aux forces du régime syrien qui poursuivaient leur progression. Rue après rue, les combattants progouvernementaux avancent depuis plusieurs jours dans Alep-Est, la partie de la grande ville du Nord contrôlée par les insurgés. Ils « progressent petit à petit dans le centre » où leur priorité est de prendre « les grands immeubles, qui servaient autrefois de bâtiments administratifs et d'où ils peuvent surveiller des quartiers entiers », a expliqué le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. Leur objectif est d'occuper les quartiers proches de la ligne de démarcation avec Alep-Ouest, contrôlés par le régime, et du Nord, afin de cantonner les forces rebelles au sud-est de la ville.
Les ONG et l'Onu s'alarment chaque jour davantage du sort des quelque 250 000 habitants d'Alep-Est, dont 100 000 enfants, confrontés aux pénuries, aux coupures d'eau et à la forte dégradation des conditions sanitaires. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il ne reste que six hôpitaux fonctionnant partiellement, dont un seul capable de traiter les grands blessés. Dénonçant des « souffrances indicibles », le gardien des lieux catholiques en terre sainte et le supérieur des franciscains du monde entier ont appelé à la création d'une zone protégée par la communauté internationale à Alep.

Options recherchées
C'est dans ce contexte que le secrétaire général de la Ligue arabe a appelé hier à un « cessez-le-feu urgent » à Alep pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire. « Ce qui se passe dans cette grande ville (...), c'est un carnage, au sens propre du terme », a lancé Ahmad Aboul Gheit, le secrétaire général de l'organisation panarabe basée au Caire, à l'ouverture d'une réunion extraordinaire des représentants permanents des pays membres. « Aujourd'hui, avec la suspension des pourparlers entre la Russie et les États-Unis, il faut de manière urgente (...) œuvrer pour un cessez-le-feu dans la ville d'Alep », a souligné le diplomate égyptien, interpellant le groupe des pays amis de la Syrie.
Les États-Unis ont annoncé lundi soir la suspension des pourparlers avec Moscou. « Tout le monde est à bout de patience avec la Russie », a affirmé le porte-parole de la Maison-Blanche, Josh Earnest. « Il n'y a plus rien dont les États-Unis et la Russie puissent parler » à propos de la Syrie, a-t-il estimé. Le secrétaire d'État John Kerry a une nouvelle fois accusé hier Damas et Moscou d'avoir « rejeté la diplomatie pour la poursuite d'une victoire militaire en passant sur des corps brisés, des hôpitaux bombardés et les enfants traumatisés ». Il a toutefois assuré que les États-Unis n'avaient « pas abandonné » la Syrie et pas renoncé à rechercher un plan de paix. Les États-Unis examinent des options multilatérales et unilatérales, diplomatiques, militaires, économiques et de renseignement pour répondre à la crise en Syrie, a annoncé le département d'État. « Nous envisageons toujours des options unilatérales lorsque nous examinons une situation comme celle de la Syrie », a précisé Mark Toner, porte-parole du département d'État. Mais nous envisageons également « les moyens d'œuvrer et de travailler avec les autres membres de l'ISSG », le groupe international de soutien à la Syrie. Les États-Unis, l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et l'Italie ont prévu de se réunir aujourd'hui à Berlin pour tenter d'avancer sur le dossier syrien, alors que le processus diplomatique est à l'arrêt depuis l'échec du énième cessez-le-feu, mis en place par Moscou et Washington le 19 septembre.

S-300
De son côté, la Russie a déployé des systèmes de défense antiaérienne S-300 à Tartous, ville côtière du nord-ouest de la Syrie où elle possède des installations portuaires militaires, a annoncé hier soir le ministère russe de la Défense. Ces systèmes complètent de fait le dispositif de défense mis en place sur la base aérienne de Hmeimim (Nord-Ouest) avec l'arrivée en novembre 2015 de S-400 de dernière génération. Avec ses S-300 et ses S-400, la Russie s'assure une défense aérienne de ses deux points d'ancrage en Syrie, le port de Tartous et la base aérienne de Hmeimim, dans la province de Lattaquié, où l'aviation russe dispose de dizaines de bombardiers, d'avions d'attaque au sol et d'hélicoptères.

(Sources : agences)

D'intenses combats de rue opposaient, hier à Alep, les rebelles aux forces du régime syrien qui poursuivaient leur progression. Rue après rue, les combattants progouvernementaux avancent depuis plusieurs jours dans Alep-Est, la partie de la grande ville du Nord contrôlée par les insurgés. Ils « progressent petit à petit dans le centre » où leur priorité est de prendre « les grands...

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