Heurts entre la police irakienne et une milice soutenue par l'Iran

Plusieurs personnes ont été blessées jeudi près de Bagdad au cours d'un affrontement entre la police irakienne et des membres d'une milice soutenue par l'Iran, a-t-on appris auprès des deux parties impliquées dans les heurts.
L'affrontement a eu lieu à Zaafaraniya, au sud de Bagdad. Les échanges de tirs ont duré plus de deux heures entre la police et la milice Harakat al-Nujaba.
"Les heurts ont commencé quand les forces de sécurité ont arrêté un membre des Harakat al-Nujaba dont les forces ont ensuite attaqué une base de la police pour tenter de le libérer", a indiqué un colonel de la police irakienne. Il a précisé qu'un policier et un civil avaient été blessés. Le responsable de la milice chiite soutenue par l'Iran est toujours détenu, a-t-il ajouté.

La milice Harakat al-Nujaba fait partie des Unités paramilitaires chiites de la mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi) qui ont joué un rôle important dans la lutte contre le groupe extrémiste sunnite Etat islamique (EI) en Irak.
La milice a donné une version très différente des faits et a accusé la police de collaborer avec l'EI.
Selon un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux par le porte-parole de Harakat al-Nujaba, Nasr al-Shammari, une cellule de renseignement de la milice a arrêté un commandant de l'EI "après une traque de trois mois effectuée en coopération avec les services de sécurité" irakiens.

Mais les membres de cette cellule de renseignement de la milice ont été arrêtés à un checkpoint et la police leur a demandé de se rendre à une base toute proche pour consigner officiellement l'arrestation du commandant de l'EI. "Quand ils sont arrivés sur la base, la police a arrêté les membres de nos forces et a libéré le commandant de Daech", a poursuivi M. Shammari en utilisant un acronyme arabe de l'EI.

D'autres membres de la milice qui se sont alors rendus à la base ont été visés par des tirs de la police et trois d'entre eux ont été sérieusement blessés, a-t-il ajouté.

Pour le porte-parole de cette milice, l'incident montre que la police collabore avec l'EI et que "la situation dans le pays ne pourra pas être stable tant que l'appareil sécuritaire n'a pas été purgé".
Les Unités paramilitaires chiites de la mobilisation populaire sont officiellement sous le contrôle du Premier ministre Haider al-Abadi mais nombre des puissantes milices qui les composent répondent avant tout à l'Iran voisin.

Harakat al-Nujaba, formée en 2013 et dirigée par Akram al-Kaabi, est réputée pour avoir des liens très forts avec le Hezbollah libanais et pour prendre part aux combats dans la guerre en Syrie.