Rechercher
Rechercher

Culture - Initiative

Un asile dans un Beyrouth follement artistique

Haven House est une ONG apolitique à but non lucratif basée à Mar Mikhaël, au profit des artistes underground. Cette plateforme entièrement dédiée à l'art depuis 2011 trouve enfin refuge, cinq ans plus tard, dans une maison abandonnée.

Rue el-Qobayet, derrière les buissons, une vieille maison repensée et rénovée par des artistes, pour des artistes : Haven House.

On n'est jamais longtemps perdu dans Mar Mikhaël, entre les cafés, les bars et les restaurants qui rassemblent les fêtards de Beyrouth. On n'est jamais longtemps perdu dans Mar Mikhaël quand on se contente de flâner sur les trottoirs, vestiges d'un autre temps. Mais quand on est artiste et qu'on est isolé ou méconnu, oublié ou incompris, ce ne sont pas quelques breuvages ou vielles bâtisses qui vous mettraient sur la voie. Mais en se perdant davantage dans les méandres des ruelles de ce quartier, il est possible de trouver refuge, rue el-Qobayet, dans une vieille maison repensée et rénovée par des artistes, pour des artistes. Cette demeure baptisée, justement, Haven House – asile, havre, refuge, abri ou encore sanctuaire – a pour objectif d'encourager et d'exposer la scène underground de l'art du Liban et du Moyen-Orient.
Au cœur de cette initiative, des femmes liées par l'amitié : Dayna Ash (directrice), Thea Khoury (coordinatrice de l'administration), Alia Samman (productrice) et Nada Ammous (coordinatrice audiovisuel). Thea, Alia et Nada sont diplômées de la faculté de théâtre et film de la LAU. Dayna est écrivaine et charpentière tout en ayant un master de cinéma en poche.

Surcyclage
Agissant comme des mères nourricières pour les artistes égarés, elles mettent la balle dans leur camp « pour qu'ils puissent jouer sur le terrain de l'art avec le soutien moral et matériel d'une équipe solidaire et unie », disent-elles. L'une des valeurs que la maisonnée salue et encourage est la collaboration plutôt que la compétition. Pour Haven House, une communauté ne peut effectivement se former qu'avec des partenaires et non des adversaires. « L'homme a-t-il oublié que la sécurité ne s'obtient pas dans la solitude, mais dans l'union des efforts et dans la coordination des actions individuelles ? »
Cette maison tout à fait modeste où tout est « upcycle » (surcyclé) a néanmoins quelques prétentions muséales dans la mesure où tout le mobilier a été conçu par des créateurs. L'ameublement est également en libre service d'échange ou d'achat, comme le serait une installation ou une œuvre à part entière. La maison, en continuelle construction ou reconstruction, remplace les objets monnayés et se comporte comme une galerie. Le sanctuaire Haven House devient alors galerie et accueille tout un chacun désireux de partager son travail, d'exposer ses recherches, de mettre en commun un certain savoir-faire ou tout simplement de créer sous un toit dédié aux sens, aux émotions, aux intuitions et à l'intellect, sans fonction pratique définie, et pour seul objectif d'atteindre le beau.

On n'est jamais longtemps perdu dans Mar Mikhaël, entre les cafés, les bars et les restaurants qui rassemblent les fêtards de Beyrouth. On n'est jamais longtemps perdu dans Mar Mikhaël quand on se contente de flâner sur les trottoirs, vestiges d'un autre temps. Mais quand on est artiste et qu'on est isolé ou méconnu, oublié ou incompris, ce ne sont pas quelques breuvages ou vielles...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut