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Liban

Renforcer les liens de la diaspora avec le Liban : l’initiative du Club culturel de la jeunesse franco-libanaise

Du 6 août au 5 septembre, divers événements sont organisés afin de rassembler les jeunes Franco-Libanais venus passer des vacances au Liban.

Impliquer la diaspora dans la vie et les problèmes du pays.

« Je me sens seul au Liban, je ne connais personne, je ne suis pas du pays » : voilà une phrase que bien de parents libanais entendent à l'approche des vacances d'été, et plus encore au mois d'août lorsque toute la diaspora afflue dans les rues beyrouthines déjà encombrées. Pour les jeunes Franco-Libanais, le Liban a l'odeur de la maison familiale et la saveur des plats dégustés chez « téta » ; le goût des vacances tranquilles et non du tumulte de la vie quotidienne.
Pour Philippe Bou Hanna, fondateur et secrétaire général du Club culturel de la jeunesse franco-libanaise, cela ne suffit pas à les lier profondément à leur pays d'origine. Il est donc à ses yeux nécessaire d'extirper ces jeunes du rassurant cocon familial afin de les faire vivre au Liban, rencontrer des Libanais, visiter un pays qu'ils ne connaissent souvent que partiellement, justement parce que c'est le leur – l'idée d'y flâner en touristes ne leur a par conséquent jamais traversé l'esprit.
L'année dernière, Philippe Bou Hanna a donc créé ce club afin d'orchestrer des rencontres autour d'événements sportifs, culturels ou sociaux ouverts à tous les jeunes de 18 à 30 ans issus de la diaspora, et plus particulièrement aux francophones. Aujourd'hui 6 août, une soirée sur le rooftop du Publicity Jbeil aura lieu, tandis que le 10 août, chaque jeune pourra planter, ou plutôt « adopter un cèdre » à Kfardebian, accompagné de l'association Jouzour Loubnan – habile manière de matérialiser l'attachement national dans les racines d'un cèdre.
Mais il s'agit également, selon les termes de Philippe Bou Hanna, de « donner un coup de pouce social, environnemental au Liban », d'impliquer la diaspora dans la vie et les problèmes du pays. Le but est de les inciter à agir non seulement – comme c'est bien souvent le cas – en envoyant au Liban l'argent de leur succès, mais plutôt en s'impliquant humainement : « Des étrangers sans lien avec le Liban aident autant le pays que les Libanais eux-mêmes », déplore ainsi Philippe Bou Hanna.
Cet après-midi, les jeunes Franco-Libanais se rendront donc au camp d'été de Chabrouh afin de rencontrer les jeunes bénévoles étrangers de l'ordre de Malte, qui apportent leur soutien aux handicapés. L'année prochaine, les responsables du club espèrent créer eux aussi un camp d'été, afin que les Franco-Libanais s'ajoutent aux nombreux bénévoles internationaux. À ces événements culturels et sociaux s'ajoute un événement sportif organisé le 15 août, intitulé avec humour « la Coupe du monde de foot de la diaspora libanaise », qui permettra à huit équipes issues chacune d'une diaspora différente de s'affronter lors d'un match amical.
Mais au-delà du présent, des activités de l'ici et du maintenant, le socle de l'attachement national reste la mémoire, faite d'une culture qu'il faut sans cesse revivifier. Pour cette raison, le 17 août, l'association organise une visite du patrimoine de Beyrouth avec l'association Apsad. Les jeunes Franco-Libanais visiteront à cette occasion le musée national de Beyrouth, quelques anciennes maisons beyrouthines, le musée Sursock ainsi que Beit Beyrouth – rares traces du passé dans une ville qui perd peu à peu sa mémoire.
Pour les responsables du club, de telles initiatives sont essentielles, car au fur et à mesure que les générations se succèdent et s'éloignent, l'attachement au pays et à sa culture s'affaiblit et la mémoire se dilue : « En Europe, si on ne fait rien, l'intérêt de la diaspora va diminuer. Ce désintérêt a déjà gagné l'Amérique latine, et la même chose pourrait arriver en Europe », prévient Philippe Bou Hanna.
Quoi qu'il en soit, et malgré le spectre du déracinement, le projet du CCJFL semble rencontrer un écho non négligeable : pour l'instant, plus d'une centaine de jeunes Franco-Libanais se sont inscrits aux différents événements. Un défi demeure toutefois : attirer les Franco-Libanais nés au Liban qui ont quitté le pays lorsqu'ils étaient adolescents et qui sont encore immergés dans la vie libanaise. Ceux-là pourraient aider ceux qui sont nés en France à avoir de réelles attaches dans le pays.

« Je me sens seul au Liban, je ne connais personne, je ne suis pas du pays » : voilà une phrase que bien de parents libanais entendent à l'approche des vacances d'été, et plus encore au mois d'août lorsque toute la diaspora afflue dans les rues beyrouthines déjà encombrées. Pour les jeunes Franco-Libanais, le Liban a l'odeur de la maison familiale et la saveur des plats dégustés...

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