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Moyen Orient et Monde - Analyse

Les haines religieuses, un défi de taille pour la Birmanie

Les violences entre bouddhistes et musulmans dans le centre de la Birmanie cette semaine, après celles de 2012 dans l’Ouest, ont mis en lumière une profonde fracture religieuse qui menace de prendre des proportions plus dramatiques encore, avertissent les analystes.
Le déroulement des événements qui ont embrasé Meiktila, à 130 kilomètres de la capitale Naypyidaw, reste assez flou. Mais une dispute entre un vendeur et ses clients, dans un marché, a fini par détruire une ville et faire au moins 32 morts. Des groupes d’émeutiers, dont des moines bouddhistes, ont transformé la ville en coupe-gorge. Des quartiers ont brûlé. Ceux qui vivaient ensemble se sont entredéchirés.
« Ces émeutes sont inquiétantes », constate Richard Horsey, expert indépendant. « Il y a de profondes lignes de fracture dans plusieurs zones du pays, et il existe un risque de nouvelles violences, dès lors que de vieux préjugés et revendications refont surface » à la faveur de l’ouverture.
Les réformes entamées il y a deux ans par le gouvernement, suite à l’autodissolution de la junte, font souffler un vent d’espoir. Mais les violences communautaires noircissent singulièrement le tableau. L’an passé, des affrontements entre bouddhistes de l’ethnie rakhine et musulmans de la minorité apatride des rohingyas avaient déjà fait plus de 180 morts et 110 000 déplacés. « On est dans une phase où le nationalisme remonte en flèche. Tout ce qui a été véhiculé comme clichés sur les rohingyas est retombé sur les musulmans en général, estime l’analyste Maël Raynaud. « Le potentiel est là pour que ça dégénère. »
Les observateurs relèvent que la nation birmane a du mal à intégrer chrétiens ou musulmans, même s’ils sont là depuis des générations. La majorité ethnique birmane « a une conception raciale de la nation », explique pour sa part Renaud Egreteau, de l’Université de Hong Kong. « L’appartenance à la nation se fait par le sang, la lignée et donc la race. Être birman, c’est d’abord répondre aux codes culturels de la majorité bamare, sa langue et sa religion bouddhique ».
Une commission d’enquête rendra bientôt son rapport sur les événements en dans l’État rakhine, où musulmans et bouddhistes vivent désormais séparés. Mais pour l’heure, estime Maël Raynaud, l’urgence domine : « On n’en est pas du tout au stade de la recherche de solutions. Ce qu’il faut maintenant, c’est (...) éviter que les communautés s’entre-tuent. »
(Source : AFP)
Les violences entre bouddhistes et musulmans dans le centre de la Birmanie cette semaine, après celles de 2012 dans l’Ouest, ont mis en lumière une profonde fracture religieuse qui menace de prendre des proportions plus dramatiques encore, avertissent les analystes.Le déroulement des événements qui ont embrasé Meiktila, à 130 kilomètres de la capitale Naypyidaw, reste assez...

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