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Moyen Orient et Monde - Vatican

Ultime audience de Benoît XVI acclamé par la foule

« Dieu ne laisse pas couler » l’Église malgré « les eaux agitées », déclare le pape.

Le pape Benoît XVI lors de son ultime audience publique hier, place Saint-Pierre, au Vatican.              Gabriel Bouys/AFP

À la veille de sa démission historique, Benoît XVI a été acclamé par une foule chaleureuse, hier au Vatican, lors d’adieux émouvants. Devant quelque 150 000 personnes qui l’applaudissaient à tout rompre, en brandissant des drapeaux de tous les pays et des banderoles disant « merci » dans toutes les langues. Durant son ultime audience publique, il a aussi exprimé sa confiance dans l’Église et les simples fidèles rencontrés sur les cinq continents qu’il a remerciés longuement dans plusieurs langues, du portugais à l’arabe, de l’italien au polonais. « Je suis vraiment ému et je vois l’Église vivante », a-t-il lancé à plusieurs reprises, en réponse aux acclamations de la foule qui scandait son nom en italien « Benedetto, Benedetto ! ».
Pendant le pontificat, a-t-il reconnu, en faisant allusion aux scandales et controverses (pédophilie, Vatileaks notamment), « il y a eu aussi des moments pas faciles, dans lesquels les eaux étaient agitées et le vent contraire, comme dans toute l’histoire de l’Église, et le Seigneur semblait dormir. Mais j’ai toujours su que la barque de l’Église n’est pas mienne, n’est pas nôtre mais qu’elle est Sa barque et qu’Il ne la laisse pas couler », a-t-il souligné. « Dieu guide son Église, la soutient toujours et aussi dans les moments difficiles. Ne perdons jamais cette vision de foi », a-t-il insisté dans une dernière recommandation, en demandant à 1,2 milliard de catholiques de prier pour les cardinaux qui devront élire son successeur en conclave le mois prochain.

Souriant et ému
De plus, le pape est longuement revenu sur sa décision de démissionner, qui n’a pas été toujours bien comprise, y compris par les catholiques : « Aimer l’Église signifie aussi avoir le courage de faire des choix difficiles », a-t-il dit, se déclarant « conscient de la gravité et de la nouveauté » de sa décision. Néanmoins, « je ne reviens pas à la vie privée, à une vie de voyages, de rencontres, de réceptions, de conférences, etc. Je n’abandonne pas la croix, mais je reste d’une façon nouvelle près du Seigneur crucifié. Je n’assume plus le pouvoir de la charge du gouvernement de l’Église, mais je demeure dans le service de la prière. Saint Benoît (fondateur du grand ordre contemplatif des bénédictins), dont je porte le nom comme pape, me sera un grand exemple », a-t-il ajouté.
Auparavant, il a fait un long tour de la majestueuse place en papamobile décapotée. Il est apparu voûté et frêle, mais souriant et ému, à l’approche de ses 86 ans, dans ce qui était sa 348e et dernière audience générale. À plusieurs reprises, il s’est arrêté pour embrasser des bébés et des enfants. Dès les premières heures de la matinée, par un temps frais mais avec un grand soleil, des fidèles avaient commencé à s’approcher de Saint-Pierre, pour ne pas manquer ce moment. « C’est vraiment une joie pour nous d’être là aujourd’hui en ce moment historique », confiait Alban, qui étudie au séminaire français de Rome. De son côté, Anna Santamaria, retraitée d’Orte, près de Rome, qui voulait « le voir une dernière fois », dit « comprendre sa décision, à son âge c’est trop difficile ». Alors que Leonardo Rossi, un jeune de l’Opus dei, n’est pas du même avis, « ce n’était pas le moment, avec tous les problèmes que traverse l’Église ».
Des paraboles de télévision et des écrans géants étaient là, comme à tous les grands moments, des funérailles de Jean-Paul II en 2005 à sa béatification en 2011. Si l’audience a respecté le même déroulé que les autres, il n’y a en revanche pas eu de « baciamano », ce défilé de personnes qui ont le privilège de baiser l’anneau du pape et d’échanger quelques mots avec lui. Le pape ne voulait marquer aucune différence en ce moment de départ, entre les gens importants et les anonymes.

« Joie d’être chrétien »
Après cette ultime audience, Benoît XVI a envoyé hier ce qui pourrait être le dernier tweet de son pontificat. « Je voudrais que chacun éprouve la joie d’être chrétien, d’être aimé de Dieu qui a donné son Fils pour nous ! », affirme Joseph Ratzinger, dans ce message qui reprend un des éléments de la catéchèse qu’il a faite devant quelque 150 000 personnes sur la place Saint-Pierre. Le compte @pontifex en neuf langues sera suspendu ce soir après deux mois et demi d’existence. Ce compte a attiré depuis son lancement le 12 décembre quelque 2,5 millions de « followers », dont plus d’un million et demi en anglais.
Le pape allemand, qui a pris la décision de démissionner, est premier pontife à le décider librement en sept siècles. Il avait annoncé le 11 février qu’il n’avait plus les forces d’assumer sa fonction face aux défis d’un monde en pleine mutation. Aujourd’hui, Joseph Ratzinger quittera le Vatican, sans cérémonie, pour se retirer sous le titre de « Sa Sainteté Benoît XVI, pape émérite » dans sa résidence d’été de Castel Gandolfo. Puis il s’installera dans un monastère, caché aux yeux du monde, sur la colline du Vatican. Avec une simplicité correspondant à son tempérament, le pape mettra donc fin à ses fonctions à 19h00 GMT. Rien ne marquera cet instant.
(Source : AFP)
À la veille de sa démission historique, Benoît XVI a été acclamé par une foule chaleureuse, hier au Vatican, lors d’adieux émouvants. Devant quelque 150 000 personnes qui l’applaudissaient à tout rompre, en brandissant des drapeaux de tous les pays et des banderoles disant « merci » dans toutes les langues. Durant son ultime audience publique, il a aussi exprimé sa...

commentaires (1)

Ce pape a fait preuve d'une dignité transcendante devant laquelle tous les catholiques devraient s'incliner. Il laisse au monde entier un exemple historique extraordinaire de dignité, d'abnégation et de courage.

Halim Abou Chacra

05 h 44, le 28 février 2013

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Commentaires (1)

  • Ce pape a fait preuve d'une dignité transcendante devant laquelle tous les catholiques devraient s'incliner. Il laisse au monde entier un exemple historique extraordinaire de dignité, d'abnégation et de courage.

    Halim Abou Chacra

    05 h 44, le 28 février 2013

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