Hier, des milliers d’Irakiens sunnites ont de nouveau manifesté, notamment pour appeler à la libération de prisonniers. Des centaines de personnes se sont rassemblées dans l’enceinte de la mosquée Abou Hanifa dans le quartier majoritairement sunnite d’Azamiyah à Bagdad, mais ont été empêchées par les forces de sécurité de sortir manifester dans la rue. Elles brandissaient des bannières appelant à la libération des détenus, réclamant le respect des droits de l’homme dans les prisons et l’abrogation de la loi antiterroriste, utilisée selon elles par le pouvoir pour s’en prendre à la communauté sunnite. « Bagdad, libre, libre ! Va-t’en l’Iran », ont-ils scandé, accusant eux aussi le gouvernement Maliki d’être sous l’influence de l’Iran. « Combien de temps encore nos enfants vont-ils rester en prison, sans aucun motif, si ce n’est qu’ils sont sunnites ? » s’est demandé un manifestant. « Mes trois enfants ont été arrêtés il y a quatre ans sans aucune raison, et je demande à Maliki de les relâcher », a dit une autre manifestante.
D’imposantes manifestations ont également eu lieu dans plusieurs villes au nord de Bagdad, dans les provinces de Salaheddine, Diyala, Kirkouk et Ninive. Dans la province d’al-Anbar, les protestataires bloquaient toujours une autoroute reliant Bagdad à la Jordanie et la Syrie, pour le 12e jour consécutif. Une banderole portée par les manifestants avec une photo de M. Maliki le traite « de menteur, sectaire, voleur et imposteur ». « Nous manifestons pour soutenir les manifestants de Fallouja, Mossoul, Samarra et dans les autres villes d’Irak », a déclaré un manifestant de Kirkouk. « Nous manifestons pour dire non à l’injustice, et oui à la libération des prisonniers innocents », a ajouté l’imam d’une mosquée de Kirkouk.
Dans un communiqué, M. Maliki a appelé les manifestants et la police à la retenue, après avoir menacé de faire appel aux forces de l’ordre pour mettre un terme aux protestations. Le mouvement de protestation sunnite a reçu l’appui du puissant chef chiite radical Moqtada Sadr qui critique sévèrement M. Maliki même s’il a cinq ministres au gouvernement. Le mouvement sadriste, qui a en outre 40 députés, a assisté à la prière du vendredi dans une mosquée sunnite à Bagdad. M. Sadr a prédit l’avènement d’un « printemps irakien, si les choses restent en l’état », en référence au printemps arabe. « Les manifestations se poursuivront tant que les gens ne seront pas satisfaits des politiques menées », a-t-il dit cette semaine.
(Sources : agences
et rédaction)
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