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Moyen Orient et Monde - Crise

La rébellion centrafricaine suspend sa progression et accepte de négocier

Des pourparlers seraient prévus pour le 8 janvier, alors que la Fomac prévient contre une avancée vers Bangui.

Des militaires tchadiens appartenant à la Fomac ont pris position hier près de Damara, une « ligne rouge à ne pas franchir », selon la Force africaine. Photo Sia Kambou/AFP

Les rebelles centrafricains ont annoncé hier qu’ils suspendaient leur progression et acceptaient des pourparlers de paix avec le gouvernement centrafricain, qui pourraient débuter le 8 janvier à Libreville. « Je confirme que nous avons décidé de suspendre l’offensive en direction de Bangui et nous allons envoyer une délégation au Gabon en vue de participer aux pourparlers de paix », a déclaré le porte-parole de la coalition rebelle du Séléka, Éric Massi, ajoutant que le président congolais Denis Sassou Nguesso dirigera ces pourparlers en sa qualité de président du comité de suivi chargé de faciliter le dialogue entre les parties en conflit en République centrafricaine. Le porte-parole du Séléka a rappelé que les rebelles exigeaient le départ du pouvoir du président centrafricain François Bozizé. François Bozizé s’est, lui, déclaré prêt à un dialogue sans condition en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale.


Au sein de l’opposition centrafricaine, des voix commencent à s’élever pour être associées aux pourparlers. « Je suis en faveur de pourparlers à Libreville mais j’exige que tous les partis centrafricains y soient associés », a ainsi déclaré Nelson Ndjadder, coordonnateur et délégué Europe de la Convention patriotique pour le salut wa kodro (CPSK), une composante minoritaire de la rébellion.


Face aux tensions, la communauté internationale s’inquiète de la dégradation de la situation dans ce pays de cinq millions d’habitants parmi les plus pauvres du monde. La haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, a appelé le gouvernement et les rebelles à résoudre « par le dialogue et la négociation les divergences qui subsistent ». La France a de nouveau appelé au dialogue et, s’exprimant pour la première fois, les États-Unis ont appelé les rebelles à « cesser les hostilités et tout mouvement vers la capitale ».


Après avoir enlevé plusieurs villes du Nord et du centre depuis le 10 décembre face à une armée centrafricaine incapable de lui résister, la rébellion du Séléka campe à Sibut, à 160 kilomètres au nord de la capitale centrafricaine. Dans sa ligne de mire se trouve la ville de Damara, dernier verrou à 75 km de Bangui, où est positionnée la Force multinationale d’Afrique centrale (Fomac), qui s’est renforcée ces derniers jours. La Force a d’ailleurs clairement prévenu hier la rébellion que toute tentative de marcher sur Bangui serait considérée comme « une déclaration de guerre ». « Nous ne céderons pas Damara, que ce soit clair. Si les rebelles attaquent Damara, c’est une déclaration de guerre, cela veut dire qu’ils ont pris la résolution d’engager les 10 États d’Afrique centrale. Je ne pense pas sincèrement qu’ils en arriveront là », a déclaré hier à Bangui le général Jean-Félix Akaga, chef de la Force. Ses effectifs, dont le gros des troupes est tchadien, devraient atteindre 760 hommes à la fin de la semaine, selon une source interne à la Force. À ces effectifs s’ajoutent 600 soldats envoyés par la France, l’ancienne puissance coloniale, officiellement pour protéger et éventuellement évacuer ses ressortissants.


Le chef de l’État tchadien, Idriss Déby Itno, président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique centrale et allié du président Bozizé, qu’il a aidé à prendre le pouvoir en 2003, avait déjà prévenu lundi que Damara constituait « une ligne rouge à ne franchir par aucune des deux parties ». Les troupes tchadiennes sont officiellement déployées dans le cadre de la Force multinationale d’Afrique centrale, mise en place en 2008 pour aider à la stabilisation de la Centrafrique, et qui était dans un processus de retrait définitif au moment du début de l’offensive rebelle.
La situation provoque tensions, incidents et peurs, en province comme dans la capitale. Quatre personnes, dont deux rebelles, ont été tuées mardi dans le village de Ngakobo, proche de Bambari (centre), après une tentative de pillage d’une sucrerie par la rébellion qui tient la région. Dans Bangui même, de nombreux « patriotes », répondant à l’appel de M. Bozizé, élèvent dès la nuit tombée des barrages, censés prévenir toute incursion rebelle.

(Source : AFP)

Les rebelles centrafricains ont annoncé hier qu’ils suspendaient leur progression et acceptaient des pourparlers de paix avec le gouvernement centrafricain, qui pourraient débuter le 8 janvier à Libreville. « Je confirme que nous avons décidé de suspendre l’offensive en direction de Bangui et nous allons envoyer une délégation au Gabon en vue de participer aux pourparlers de...
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