Troisième jour de bombardements sur Gaza

La confrontation entre des groupes armés palestiniens de Gaza et l’armée israélienne a provoqué hier la mort de deux Palestiniens, un jeune adolescent et un sexagénaire.
Adel Saleh el-Issi, 60 ans, a ainsi trouvé la mort lors du dernier raid aérien dans le nord de la bande de Gaza, selon le porte-parole des services d’urgence, Adham Abou Selmiya. Plus tôt dans la matinée, un raid sur le nord du territoire palestinien avait tué un écolier de 12 ans, Ayoub Asaliya, et blessé son frère Waafi, âgé de sept ans, selon des sources médicales. Auparavant, l’armée israélienne avait confirmé un raid contre deux sites de lancement de roquettes dans le nord de la bande de Gaza, « utilisés par les organisations terroristes pour lancer des roquettes à longue portée, supérieure à 40 kilomètres, contre Israël ». Un porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu a d’ailleurs précisé qu’il s’agissait de missiles Fajr, de conception iranienne et pouvant atteindre Tel-Aviv.
Dans le même temps, les groupes armés palestiniens ont tiré 124 roquettes sur le sud d’Israël, dont 44 de modèle Grad, et 68 roquettes de fabrication artisanale, a précisé le ministre de la Défense Ehud Barak, relevant que l’aviation avait mené 26 raids sur Gaza. Néanmoins, une trentaine de roquettes ont été interceptées par le système de défense antiroquettes Iron Dome, selon l’armée israélienne. « Le système Iron Dome fait ses preuves et nous ferons en sorte de l’élargir dans les mois et les années à venir », a ainsi déclaré M. Netanyahu à l’ouverture du Conseil des ministres. Par précaution, les autorités ont demandé à la population du sud d’Israël de rester à proximité des abris, et les établissements scolaires de la région étaient fermés hier.
Ce nouveau cycle de violences entre l’armée israélienne et des groupes armés de Gaza a été déclenché par « l’élimination ciblée » vendredi par l’État hébreu de Zouheir el-Qaïssi, le chef des Comités de résistance populaire (CRP), un mouvement basé à Gaza qui prône la lutte armée contre Israël, et d’un autre cadre des CRP, Mahmoud Hanani. Au total, 18 Palestiniens ont été tués, dont 15 combattants, et 30 autres blessés, dont six grièvement, depuis le début de la confrontation vendredi. L’armée israélienne a affirmé dans un communiqué que les CRP étaient « responsables de la préparation d’une attaque terroriste qui devait avoir lieu via le Sinaï égyptien dans les prochains jours ». Les dirigeants israéliens ont toutefois écarté une opération militaire israélienne d’envergure dans la bande de Gaza, au moins dans l’immédiat. Le ministre de l’Environnement Gilad Erdan a par exemple jugé qu’une intervention militaire terrestre à Gaza « ne doit être utilisée qu’en dernier ressort ».
En réaction à cette nouvelle flambée de violence, des contacts ont été pris samedi entre le mouvement Hamas, au pouvoir à Gaza, et l’Égypte afin de réinstaurer une trêve tacite avec Israël. « Nous souhaitons vraiment mettre fin à l’agression (israélienne) dans la bande de Gaza et les contacts que nous avons noués avec l’Égypte vont dans cette direction », a déclaré un porte-parole du Hamas à Gaza, Taher el-Nounou. Mais pour ce faire, Israël doit cesser le feu en premier pour qu’une trêve puisse s’instaurer, a-t-il averti. En attendant, le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a estimé que les violences pourraient encore « durer au moins un ou deux jours ».
La communauté internationale n’est cependant pas restée silencieuse ce week-end face à ces affrontements. Si les États-Unis ont condamné samedi « dans les termes les plus forts les tirs de roquettes menés par des terroristes depuis Gaza contre le sud d’Israël », l’ONU a condamné les violences et l’Union européenne a exhorté toutes les parties à « éviter l’escalade » et à « rétablir le calme ». La France s’est également dit « vivement préoccupée » et a appelé « instamment à un retour au calme et à la retenue afin d’éviter une escalade qui risquerait de toucher à nouveau des civils ». Et dénonçant une « dangereuse escalade », les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, réunis au Caire, ont demandé à la communauté internationale de « prendre une position ferme pour dissuader Israël de poursuivre ses massacres et ses violations des droits du peuple palestinien ».
Les critiques se sont poursuivies hier, lorsque la Jordanie a déclaré hier tenir Israël pour « responsable » de ces « agressions barbares » contre les Palestiniens. « Israël continue à se servir de ses craintes sécuritaires comme d’un prétexte pour tuer des Palestiniens à Gaza. Cela ne trompe plus personne », a affirmé le porte-parole du gouvernement jordanien Rakan Majali. L’Iran a pour sa part qualifié hier ces raids de « crimes de guerre » contre « le peuple palestinien sans défense », appelant à une condamnation internationale.

(Sources : agences)