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Moyen Orient et Monde - Présidentielle française

Hollande s’en va chercher l’inspiration chez Mitterrand

Plombé par son impopularité, Sarkozy augmente son activisme.

François Hollande admirant un buste en marbre de François Mitterrand, hier, à Jarnac, dans la maison natale de l’ancien président transformée en musée. Le candidat socialiste a dit y voir « beaucoup de sérénité » et de « force tranquille ». Sur le livre d’or posé sur la table de la petite cuisine, M. Hollande a écrit : « Tout a commencé pour ne jamais finir. »        Pierre Andrieu/Pool/Reuters

François Hollande et les ténors de la mitterrandie ont célébré hier à Jarnac le 16e anniversaire de la mort de François Mitterrand, dont le candidat socialiste a dit vouloir s’inspirer, sans l’imiter, dans sa façon d’aimer la France.
Le député de Corrèze a ainsi visité la maison natale du seul président socialiste de la Ve République (1981-1995) avant de se recueillir au cimetière de la petite cité charentaise où il repose. « Il y a un message de François Mitterrand que je retiens parmi beaucoup d’autres : c’est qu’il faut aimer la France si on veut la diriger, la conduire, lui donner un destin. En venant ici, j’essaie de garder cette inspiration », a dit M. Hollande. « C’est la force de l’esprit qui est ici et moi, j’essaierai d’être dans l’esprit d’une force qui doit conduire les Français à changer », a-t-il ajouté, en référence aux propos tenus par François Mitterrand lors de ses derniers vœux : « Je crois aux forces de l’esprit, et je ne vous quitterai pas. »
À une centaine de jours du premier tour de l’élection présidentielle, François Hollande a fait du rassemblement la clé de l’éventuelle future victoire. « La France, elle est à tous ceux qui l’aiment », a-t-il affirmé. « Cette France divisée, comme il faudra s’occuper d’elle, la respecter ! Y compris, et même surtout, de ceux qui n’ont pas voté pour nous. Nous touchons là à la clé de l’histoire de François Mitterrand, au cœur de son secret », a-t-il encore souligné. À ceux qui pensent deviner dans son style, notamment oratoire, une influence mitterrandienne, François Hollande répond : « Je ne suis pas là pour répéter, pour reproduire mais pour comprendre. Chacun doit être dans une authenticité. » « Mon rôle, c’est d’entendre le message de François Mitterrand et de le renouveler pour relever le défi qui nous attend et qui est celui d’une France qui a confiance en elle », a-t-il encore dit.
M. Hollande a dit ne pas s’inquiéter d’un sondage paru dans Le Journal du Dimanche lui donnant une avance de deux points devant le président Nicolas Sarkozy au premier tour – un écart largement en baisse. « Je sais bien que ça peut évoluer, bouger, dans un sens ou dans un autre. Il ne faut pas se déterminer par rapport à la poussière qu’il peut y avoir mais par rapport à la page qu’il faut écrire », a-t-il commenté.

Avec les syndicats, avant Sarkozy
Par ailleurs, M. Hollande rencontrera cette semaine les principaux dirigeants syndicaux français pour un premier contact, présenté comme un prélude au dialogue qu’il dit vouloir introduire dans la Constitution. Ces rencontres, organisées d’assez longue date, ne constituent pas un « contre-sommet » à celui qui réunira les partenaires sociaux le 18 janvier à l’Élysée pour préparer des mesures antichômage, a-t-il toutefois assuré. « Je ne fais pas un contre-sommet, je fais la concertation que je pense nécessaire. Je n’ai pas de décision à prendre encore. Je souhaite que les organisations syndicales soient pleinement indépendantes », a ainsi déclaré M. Hollande. « Sur le plus long terme, je constitutionnaliserai le dialogue social », a-t-il précisé.
De son côté, plombé par l’impopularité et toujours distancé dans les sondages par le candidat PS, Nicolas Sarkozy compte cependant arracher un second mandat le 6 mai, misant sur son activisme pour convaincre des électeurs démoralisés qu’il est le meilleur recours face à la crise. Le bilan de M. Sarkozy, 56 ans, est jugé négatif par sept Français sur dix, notamment sur le pouvoir d’achat, l’emploi (le chômage est passé de 7,5 % à 10 % en cinq ans) et la lutte contre les inégalités.
Mais à l’approche vendredi des cent jours qui le séparent du premier tour le 22 avril, et dans un climat d’incertitude profonde, celui qui s’est voulu un « hyperprésident » présent sur tous les fronts joue à fond sur les avantages que lui donne l’exercice du pouvoir à l’intérieur et sur la scène internationale, campant en « capitaine courage » face à l’adversité. En quelques jours, il a annoncé la création, sans attendre le reste de l’Europe, d’une taxe sur les transactions financières censée moraliser le capitalisme financier, lancé une réforme du financement de la protection sociale destinée à baisser le coût du travail et esquissé les grandes lignes d’une réforme de l’éducation, disputant ce thème sensible au candidat socialiste. Toutefois, le président sortant est fragilisé par l’éclatement de son camp en de multiples chapelles qui menacent toutes de présenter un candidat contre lui.
L’élection présidentielle sera suivie en juin par des élections législatives, modelant pour cinq ans le paysage politique du pays. Ce scrutin suscite toujours un fort intérêt en France. En 2007 près de 84 % des 41 millions d’électeurs s’étaient déplacés. L’abstention pourrait cependant marquer des points, tant est faible la confiance des Français envers la capacité de la politique à changer leur vie. Une majorité écrasante (84 %) a surtout retenu du début de la campagne l’échange de petites phrases et d’attaques personnelles entre les candidats ou leurs équipes. M. Hollande est ainsi fréquemment taxé d’incompétence par les partisans de M. Sarkozy. Il a en retour suscité l’ire de la droite pour avoir devant des journalistes imaginé le président se reconnaître comme « le candidat de l’échec », « le sale mec », « seul capable » cependant d’affronter cette période difficile.

(Source : AFP)
François Hollande et les ténors de la mitterrandie ont célébré hier à Jarnac le 16e anniversaire de la mort de François Mitterrand, dont le candidat socialiste a dit vouloir s’inspirer, sans l’imiter, dans sa façon d’aimer la France.Le député de Corrèze a ainsi visité la maison natale du seul président socialiste de la Ve République (1981-1995) avant de se recueillir au...
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