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Moyen Orient et Monde - Afghanistan

Risque de tensions religieuses après des attaques antichiites

Les attentats meurtriers commis mardi en Afghanistan à l’occasion de la Achoura font craindre des tensions interconfessionnelles, dans un pays déjà ravagé par la violence liée au conflit contre les talibans.
L’attentat-suicide au sein d’une procession chiite à Kaboul, qui a fait 55 morts et 134 blessés, et l’explosion quasi simultanée d’un vélo piégé qui a tué quatre pèlerins chiites dans le Nord sont les premières attaques de cette ampleur visant explicitement la minorité chiite en Afghanistan depuis l’arrivée des Occidentaux à la fin 2001. Notons que les chiites représentent environ 20 % de la population et sont majoritairement issus de la communauté hazara.
« Il y a un risque » de réactions violentes, « les relations entre chiites et sunnites afghans restant fragiles », estime l’analyste afghan Ahmad Saeedi, soulignant qu’il y a déjà eu « des violences sectaires dans le passé, la violence sectaire peut éclater si on la provoque ». Selon une source sécuritaire occidentale, « désormais tout va dépendre de la gestion des réactions des Hazaras et des autres chiites », après ces attentats, celui de Kaboul étant le plus meurtrier depuis 2008 en Afghanistan. Les principales figures de ces communautés ont d’ores et déjà appelé publiquement au calme. Immédiatement après les attaques, le Conseil des ulémas chiites a publié un communiqué appelant à ne pas répondre par la violence.
Selon Kate Clark, chercheuse de l’Afghanistan Analyst Network (AAN), un centre de recherche installé à Kaboul, « les attentats semblent avoir été conçus pour déclencher intentionnellement des violences ethniques et sectaires ». Néanmoins, « elles pourraient également galvaniser la résistance autour contre ce qui est perçu comme une tentative extérieure de perturber les relations entre Afghans, déjà précaires », ajoute-t-elle. « Pour comprendre les implications à long terme de ces massacres, nous devons savoir qui est derrière l’attentat (de Kaboul), quel était le message attendu et à qui ce message était destiné », poursuit Kate Clark.
Pour l’heure, les talibans afghans, auteurs revendiqués de nombreux attentats-suicide extrêmement meurtriers en Afghanistan, ont catégoriquement nié toute implication et les ont « fermement condamnés ».
Le président afghan Hamid Karzaï a quant à lui accusé hier le groupe pakistanais extrémiste Lashkar-e-Jhangvi (LeJ) d’avoir commandité l’attentat. « Le LeJ est une organisation interdite (au Pakistan). Nous invitons Kaboul à nous montrer par voie officielle les preuves (de ces accusations), si elles existent », a répondu à Islamabad un porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères, Abdul Basit. Un classique dans les relations orageuses entre Kaboul et Islamabad : les Afghans accusent régulièrement des groupes rebelles du Pakistan, voire les services secrets de l’État, de commettre des attentats, ce que les Pakistanais démentent en leur demandant des preuves.
(Source : AFP)
Les attentats meurtriers commis mardi en Afghanistan à l’occasion de la Achoura font craindre des tensions interconfessionnelles, dans un pays déjà ravagé par la violence liée au conflit contre les talibans.L’attentat-suicide au sein d’une procession chiite à Kaboul, qui a fait 55 morts et 134 blessés, et l’explosion quasi simultanée d’un vélo piégé qui a tué quatre...
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