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Liban - Le commentaire

À la mémoire de mon très cher et regretté passé...

Rien n’explique pour certains le projet de loi électorale dit orthodoxe. À vrai dire, il détruit tout ce qui subsiste de la vie communautaire et de l’union nationale. Autant diviser immédiatement le Liban en cantons. Pourtant, ce n’est pas la première fois que l’idée que chaque communauté élise ses représentants se présente. Feu l’ancien député Edmond Naïm avait déjà osé en parler, allant même jusqu’à en expliquer les raisons au patriarche Sfeir à l’époque, pour empêcher, dit-il, qu’un candidat à la députation soutenu par sa propre communauté n’échoue à cause du vote négatif d’une autre communauté qui n’est pas la sienne.


Dans l’impossibilité d’adopter un projet éminemment dangereux comme ladite proposition « orthodoxe », la vraie parité entre chrétiens et musulmans ne pourrait s’accomplir, sans évidemment contredire la Constitution, que par la création de partis politiques qui soient plus nationaux que confessionnels, comme l’étaient un jour le Bloc national, le parti destourien, le Parti national socialiste syrien, le Parti communiste et le Parti socialiste progressiste. Malheureusement, la guerre a enlevé à ces entités leur caractère laïc, pour les enfoncer dans la mare de boue du confessionnalisme. A-t-on oublié qu’un jour l’un de ces partis a nominé un musulman pour la présidence de la République ?


Il est temps que le combat entre partis reprenne sur de nouvelles bases, celle du programme électoral, ou de la différence entre la droite et la gauche. Il fut un temps où les partis étaient plus importants que les confessions, où la loyauté des citoyens envers le Liban était plus forte que celle envers leurs communautés, où les candidats chrétiens se disputaient les voix précieuses de l’électorat musulman et où l’électorat chrétien oubliait le principe étroit des confessions pour soutenir un candidat musulman. Cette époque malheureusement révolue a témoigné par exemple de joutes loyales acharnées entre Joseph Skaff et Sabri Hamadé, entre Sami Solh et Henri Pharaon, entre Camille Chamoun et Kamal Joumblatt, entre Hamid Frangié et Abdel Hamid Karamé, entre Raymond Eddé et Ahmad Husseini. La transparence était alors le maître mot et la notion de corruption pouvait même conduire au renvoi des seviteurs de l’État aussi importants soient-ils.


Aujourd’hui, les partis de l’État ont fait place à l’État des partis. Des entités sectaires qui ne peuvent garantir la stabilité politique, sécuritaire et économique. Aujourd’hui, notre très cher et regretté passé ne peut que rougir de honte à l’égard du présent, et trembler de peur dans l’attente d’un futur des plus incertains.

 

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