Le Hezbollah et la Jamaa islamiya dénoncent « l’inefficacité totale » des forces de sécurité

Le Hezbollah et la Jamaa islamiya ont tous les deux critiqué hier, dans des communiqués, « le désordre sécuritaire » qui règne en ce moment au Liban, mais dans des sens politiques diamétralement opposés.
Le Hezbollah l’a fait à l’issue d’une réunion de représentants des tribus, familles, partis, forces actives et édiles du Hermel. La réunion s’est tenue au bureau du parti chiite, en présence notamment de cheikh Mohammad Yazbeck, président du conseil chérié du parti, du ministre de l’Agriculture Hussein Hajj Hassan, et des deux députés Hussein Moussaoui et Nawar Sahili.
Le texte du communiqué dénonce en particulier « l’inefficacité totale des organismes de sécurité présents dans la région, notamment dans la lutte contre le banditisme ». Le communiqué demande à l’État de renforcer en hommes et en équipement les postes de gendarmerie de la région et surtout de faire preuve de fermeté à l’égard de tous ceux qui troublent l’ordre public ou menacent la sécurité des gens et de leurs biens.

La Jamaa islamiya
De son côté, la Jamaa islamiya a dénoncé « l’état chaotique de la sécurité » ainsi que les rapts de ressortissants étrangers au Liban. Elle y a vu » le lamentable spectacle d’un État incapable d’assumer ses responsabilités » et a donc exhorté « l’autorité politique incarnée par le gouvernement » à réagir.
La formation politique a vu dans les combats de Tripoli l’œuvre de certaines forces « qui exécutent des agendas au profit d’un pays étranger » et cherchent à « exporter la crise du régime syrien au Liban, en vue de l’utiliser comme front arrière de ses pratiques répressives ». La Jamaa a affirmé craindre que les combats à Tripoli soient seulement « suspendus », et demandé au gouvernement un déploiement sérieux et conséquent de l’armée et un désarmement des quartiers en guerre.
Par ailleurs, la formation islamiste a mis en garde contre tout ce qui serait de nature à « diluer » le cours de la justice dans l’affaire de l’ancien ministre Michel Samaha, accusé d’avoir planifié l’exécution d’attentats au Liban et d’avoir convoyé à cette fin des charges explosives en provenance de Syrie.