Les composantes de la majorité ne cachent pas leur mécontentement, non pas parce qu’elles ont perdu à travers leur allié, mais parce qu’elles ont été entraînées par celui-ci dans une bataille qu’elles ne voulaient pas mener à la base. C’est le cas notamment du Courant patriotique libre et des Marada qui voulaient laisser ce siège aux FL, d’abord parce que 8 mois nous séparent seulement des législatives de 2013 et parce que les deux courants voulaient éviter une bataille qu’ils savaient perdante et qui, plus est, risque d’avoir des répercussions graves sur la prochaine consultation électorale.
C’est le message qu’ils ont d’ailleurs fait parvenir à Bkerké. Mais le PSNS ne l’entendait pas de cette oreille et ses dirigeants, notamment Assaad Hardane et Sélim Saadé, ont pratiquement harcelé le général Michel Aoun pour que celui-ci mobilise sa machine électorale en leur faveur.
Pour l’anecdote, au dernier Conseil des ministres, le ministre Ali Kanso a demandé à son collègue, Gebran Bassil, si le CPL avait l’intention de les soutenir à l’élection du Koura. Devant le “oui”, pas très enthousiaste du ministre de l’Énergie et de l’Eau, il a lancé un “j’espère que ce sera avant le scrutin” assez sec.
Selon des sources de la majorité, le CPL savait que cette bataille serait perdante. Maintenant que ces craintes se sont avérées, il devra mettre les bouchées doubles pour tenter d’inverser la tendance aux prochaines élections. En d’autres termes, ce sera lui et non pas le PSNS qui dirigera la bataille dans cette circonscription, même si celle-ci est considérée comme étant le fief du parti prosyrien.
Mais le PSNS se défend en attribuant sa défaite à la démobilisation de ses alliés, à l’argent électoral ainsi qu’à l’avènement des émigrés. Les deux derniers arguments ont été évidemment rejetés dans les milieux de l’opposition qui assurent que les parties qui emploient l’argent électoral sont connues et que le vote des émigrés ne peut pas être contesté puisque ces derniers auraient voté de la même manière si la loi électorale les autorisait à exercer ce droit dans les pays d’accueil.
Dans ces milieux, on insiste sur le fait que la rue chrétienne et sunnite se tient en majorité aux côtés du 14 Mars et que l’organisation électorale des FL a largement contribué, avec la participation active du courant du Futur, à travers le vice-président de la Chambre, à assurer une victoire certaine à leur candidat. Dans ce contexte, il est intéressant de relever que la partielle du Koura a consacré le leadership de Farid Makari au Liban-Nord, en tant que pôle grec-orthodoxe, après Issam Farès.
Pour toutes ces raisons, plus que le résultat concret de la partielle, c’est son symbolisme qui importe, quelles que soient les critiques lancées dans le camp de la majorité contre les FL, notamment au sujet des slogans antisyriens lancés durant la bataille ou du manque d’enthousiasme de l’électorat sunnite.
Quoi qu’il en soit, les deux parties adverses ne sont pas les seules à analyser les résultats de la partielle du Koura. L’État s’y attarde aussi, mais pour d’autres raisons : son importance, aux yeux des officiels, réside dans le fait qu’elle a montré au monde entier et notamment aux États arabes qui ont mis en garde leurs ressortissants contre les voyages au Liban que la sécurité est préservée au Liban et que la situation y est parfaitement stable.
commentaires (4)
La seule différence c'est le nom...
Élie Khoueiry
10 h 46, le 17 juillet 2012