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Liban - Sécurité

Les ulémas du Nord réclament la protection des habitants de Tripoli contre « l’agression armée »

Un calme relatif prévaut dans la capitale du Nord ; les habitants hantés par le retour de la guerre civile...

L’armée s’est déployée en force ce week-end à Tripoli. Photo Reuters

Les derniers développements sécuritaires survenus à Tripoli ainsi que les événements en Syrie ont été au centre de la réunion que les ulémas de Tripoli et du Liban-Nord ont tenue hier à l’initiative du mufti du Nord, cheikh Malek Chaar.
Le communiqué publié à l’issue de la réunion stigmatise les incidents qui ont éclaté à la fin de la semaine écoulée à Tripoli. Les ulémas ont mis l’accent à ce propos sur la nécessité d’« imposer l’autorité de l’État et de protéger les citoyens de l’agression armée » dont ils sont la cible. Le communiqué invite à cet égard « toutes les parties politiques à lever la couverture (politique) dont pourraient bénéficier ceux qui portent atteinte à la sécurité et la stabilité ». « Les habitants de Tripoli, toutes communautés confondues, forment un seul et unique tissu social et ils devraient se comporter sur cette base », ajoute le communiqué.
Les ulémas ont rendu hommage dans ce contexte à « l’initiative rapide prise par le président de la Républque, le chef du gouvernement et le commandant de l’armée afin de rétablir le calme et la stabilité dans la ville ».
Le communique stigmatise en outre « la campagne menée contre le Premier ministre », soulignant que « le Conseil des ministres devrait pouvoir assumer ses responsabilités sur les plans social, sécuritaire et politique ». Rendant hommage « aux positions nationales du Premier ministre », le communiqué met l’accent sur l’importance de « respecter les prérogatives des trois présidences ».

La crise syrienne
En ce qui concerne la situation en Syrie, les ulémas du Nord ont vivement condamné « la campagne sauvage menée contre le peuple syrien pacifique dans sa lutte pour sa liberté et sa dignité ». Le communiqué appuie notamment la prise de position adoptée par un rassemblement d’ulémas syriens qui ont proclamé leur soutien à la lutte du peuple syrien. Le communiqué invite sur ce plan tous les ulémas des communautés arabe et musulmane dans le monde à se solidariser avec les citoyens syriens.
En conclusion, les ulémas du Nord ont demandé à l’État d’assurer « la protection et le soutien nécessaire » aux réfugiés syriens qui ont trouvé refuge au Liban pour fuir la répression dans leur pays.

Calme relatif
 En attendant, un calme relatif prévalait hier dans la capitale du Nord, en particulier dans les quartiers de Bab el-Tebbaneh et de Jabal Mohsen, où l’on notait un déploiement assez remarquable de la troupe et de ses véhicules. Seuls les tirs qui ont accompagné les funérailles du jeune Walid Bathich, originaire de Bab el-Tebbané et âgé de 20 ans, ont fait un instant craindre le pire.
Quant aux habitants, filmés par la chaîne de télévision MTV, ils ont fait état de dégâts matériels « importants », évoquant notamment leurs domiciles « privés d’électricité » et qu’ils ont dû « quitter momentanément ».
Signalons que le ministre de la Défense Fayez Ghosn a reçu hier le coordinateur des comités populaires du Liban-Nord Fayçal Dernayka, qui a insisté sur la « nécessité » pour l’armée d’« assumer entièrement ses responsabilités » et de « faire face à toute tentative de déstabilisation de Tripoli ».

Le spectre
En attendant, beaucoup craignent que Tripoli ne serve d’arène à des règlements de comptes qui rappelleraient à tous les années noires de la guerre civile. Et aux abords de la rue séparant les sunnites de Bab el-Tebbaneh des alaouites de Jabal Mohsen – qui porte ironiquement le nom de « rue de la Syrie » – les nerfs sont à fleur de peau après des violences qui ont fait deux morts et une trentaine de blessés depuis vendredi.
« Je paye le prix d’une guerre qui n’est pas la mienne », affirme Zeinab Yaghi, une sunnite de Tripoli âgée de 55 ans. « Je ne m’y connais pas en politique, mais les partisans de Damas au Liban veulent soulager le régime syrien, c’est pour cela qu’ils créent des problèmes ici », affirme-t-elle, après avoir été obligée de quitter avec ses cinq enfants sa maison touchée par les tirs.
Dans ces quartiers sensibles d’une ville à majorité sunnite, les violences sont fréquentes entre sunnites hostiles au régime syrien et alaouites loyaux à la famille Assad et au Hezbollah. Mais la révolte entamée il y a près de 11 mois contre le régime du président syrien a nettement ravivé les tensions.
« Récemment, on commence à craindre pour nos vies, d’autant plus que les choses commencent à prendre une tournure confessionnelle », assure Khaled el-Ali, un chauffeur de taxi alaouite de 35 ans. Chaque partie accuse l’autre de provocation. « Depuis le début de la crise en Syrie, on est traité comme des étrangers, ils nous provoquent jour et nuit en faisant des défilés antialaouites », souligne-t-il. « Les imams des mosquées haranguent les sunnites contre nous, nous recevons des menaces nuit et jour pour nous dire que nous allons être expulsés de Tripoli si le régime tombe en Syrie », s’indigne-t-il.
Mais pour un résident sunnite s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, la réalité est bien différente. « Ils nous provoquent tout le temps en montrant des portraits de Bachar el-Assad », affirme-t-il, assurant n’être pas contre ses compatriotes « parce qu’ils sont alaouites ». « Ils ne sont pas seulement partisans du régime syrien, ils participent également à la répression avec les chabbiha en Syrie, où ils tuent femmes et enfants », dit-il. « Ils se détruisent eux-mêmes car ce régime va disparaître. »
Et c’est bien le spectre de la guerre qui vient hanter ces quartiers populaires de misère. « Depuis hier, mes enfants sont dans un état d’hystérie », affirme Adel Sbeih, un sunnite de 50 ans dont la femme et les trois enfants ont échappé « par miracle » à la mort lorsque deux roquettes ont dévasté leur appartement. « À chaque fois, nous quittons nos maisons en raison de ces règlements de comptes politiques », se lamente Mohammad Khaldiyé, un alaouite de 40 ans. « Je me fiche de ce qui se passe en Syrie, je veux vivre en paix avec mes voisins, dans ma ville », dit-il.
(Source : rédaction et AFP)
Les derniers développements sécuritaires survenus à Tripoli ainsi que les événements en Syrie ont été au centre de la réunion que les ulémas de Tripoli et du Liban-Nord ont tenue hier à l’initiative du mufti du Nord, cheikh Malek Chaar.Le communiqué publié à l’issue de la réunion stigmatise les incidents qui ont éclaté à la fin de la semaine écoulée à Tripoli. Les ulémas...

commentaires (4)

Chacun sait qui sont les agresseurs qui sont prêts à mettre le pays à feu et à sang pour permettre à leurs Séïdes de respirer.

SAKR LEBNAN

06 h 59, le 13 février 2012

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Commentaires (4)

  • Chacun sait qui sont les agresseurs qui sont prêts à mettre le pays à feu et à sang pour permettre à leurs Séïdes de respirer.

    SAKR LEBNAN

    06 h 59, le 13 février 2012

  • Haaa..hahahahaha, elle est bonne, très bonne celle-là! En somme, protégez-moi de l'armée Libanaise, Bachar... je m'en charge!

    Ali Farhat

    06 h 52, le 13 février 2012

  • Comment rester insensible à ce qui se passe en Syrie, pour les 2 camps. Les alaouites se sentent protégés à cause d'un régime syrien qui les protège, et les sunnites n'attendent que la chute de ce régime pour leur faire la peau. Les appels à un Liban indépendant hors immixion étrangère est le genre d'argument qu'on utilise quand la situation est à notre avantage et jamais sincère.

    Jaber Kamel

    02 h 47, le 13 février 2012

  • - - Il y a quelque chose de pas très clair dans les événements de Tripoli , qui ont commencé juste avec le départ de l'enfant du pays et PM Mikati pour Paris , et se sont subitement arrêté avec son retour au pays ! Bizarre vous avez dit bizarre ! comme c'est bizarre .. Quelle étrange coïncidence vous ne trouvez pas ?

    JABBOUR André

    00 h 38, le 13 février 2012

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