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Liban - Éclairage

La neutralité positive, un coup d’épée dans l’eau...

Des spécialistes retour d’une capitale proche assurent que rien ne peut plus arrêter le mouvement de changement en marche dans la région. Il devrait affecter nombre de pays. La Syrie en premier. La chute du régime Assad est voulue, aux États-Unis, aussi bien par les républicains que par les démocrates, qui se concertent sur son remplacement. Certaines capitales européennes avancent même que ce renversement aurait lieu avant le tout prochain mois de mars. Ajoutant que l’on hésite encore, pour la formule de rechange, entre un gouvernement civil transitoire, un président également civil qui prendrait le pays en charge jusqu’à des élections et une direction militaire provisoire. La période tampon devant d’ailleurs être utilisée pour réaliser les réformes dont on parle tant depuis l’éclatement de la crise. Il convient de rappeler que l’opposition syrienne a rejeté une suggestion irano-russe de former, avec le pouvoir, un gouvernement transitoire de coalition. Elle refuse que le président Bachar el-Assad conduise les réformes et elle exige son départ.
Sur un plan plus large, des gouvernements occidentaux s’efforcent de dorer la pilule d’une Russie qui s’obstine à se démarquer en continuant à soutenir Assad. Ils tentent de l’amener à composition, en lui faisant miroiter une promotion de son rôle en Orient et en lui assurant qu’elle restera un partenaire à part entière pour toute prise de décision concernant cette région. Sans être mise de côté comme cela avait été le cas pour l’affaire libyenne, lorsque la Russie s’était sentie flouée.
En tout cas, Moscou ne reste pas inactif. Selon des sources diplomatiques occidentales, il aurait engagé des contacts avec l’opposition syrienne en vue d’une solution qu’il exposerait ensuite au régime syrien en place. Tâche difficile car, répétons-le, la contestation refuse de traiter avec ce pouvoir. Tout règlement commence, pour elle, par le départ d’Assad.
Ce que la Ligue soutient quand, dans son dernier manifeste, elle prie le chef de l’État syrien de confier ses prérogatives à son vice-président. À relever que l’opposition syrienne ne veut même pas de l’initiative arabe. Elle demande que l’ONU soit saisie du dossier, et envoie des Casques bleus, comme cela s’est fait pour le Liban-Sud.
Retour à Beyrouth. Convaincu de la chute prochaine du régime syrien, le 14 Mars se concerte régulièrement, au siège du courant du Futur, et sous la direction de Fouad Siniora, sur la phase politique locale devant suivre cet événement. De nombreuses idées sont discutées. Notamment, la préparation d’un plan qui serait proclamé lors du meeting oratoire élargi prévu pour le 14 février. Il s’agirait de tendre la main au 8 Mars en vue d’une reprise du dialogue national. Autre suggestion sous étude : un colloque au Bristol, avec participation des forces centristes amies comme des indépendants, toujours pour élaborer un document-projet. Des cadres du secrétariat général du 14 Mars ont d’ailleurs commencé à plancher sur le dossier.
Cependant, des sources souverainistes indiquent qu’il faut encore attendre le retour du président Saad Hariri (actuellement soigné en France pour une fracture de ski) avant de rien faire de sérieux. Elles croient savoir qu’il sera présent pour les commémorations du 14 février.
Au plan de l’actualité, certains opposants jugent que le « naï », la neutralité positive, la mise à l’écart, par rapport aux événements de Syrie est bien la ligne à suivre. Ils s’insurgent contre les propos de l’ambassadeur syrien, Ali Abdel Karim. Après sa rencontre avec le président Mikati, il a reproché au pouvoir libanais d’avoir laissé Ban et Davutoglu critiquer le régime syrien à partir de Beyrouth. Pour souligner ensuite qu’aux termes des protocoles bilatéraux, le pouvoir devrait se tenir carrément aux côtés de son homologue syrien. Des députés opposants ont réclamé la convocation du diplomate, en faute selon eux. Pour lui rappeler qu’il ne doit pas se mêler des affaires intérieures libanaises et que l’on n’est plus au temps de la tutelle.
Il convient de signaler que nombre de majoritaires sont contre le « naï », bien que le président Nabih Berry en soit le champion. En effet, Hassan Nasrallah s’y dit hostile. Ils vont jusqu’à penser, comme Ali Abdel Karim, que le Liban ne doit pas rester neutre mais se ranger aux côtés du Baas et d’Assad au pouvoir en Syrie.
Les opposants, de leur côté, se disent fortement inquiets de ce qui peut se produire dans les régions frontalières, dans la Békaa et au Nord, où les Syriens ont tué un jeune pêcheur, blessé un autre et arrêté un troisième, avant de reconnaître leur erreur. Ils soulignent et condamnent autant l’inertie du gouvernement Mikati que son silence au sujet des violations syriennes.
Des spécialistes retour d’une capitale proche assurent que rien ne peut plus arrêter le mouvement de changement en marche dans la région. Il devrait affecter nombre de pays. La Syrie en premier. La chute du régime Assad est voulue, aux États-Unis, aussi bien par les républicains que par les démocrates, qui se concertent sur son remplacement. Certaines capitales européennes...

commentaires (1)

Je conseille à Mr Bachar de choisir son pays d'accueil avec beaucoup de prudence. En effet, Tallât Pacha, l'un des principaux organisateurs Jeunes-turcs du génocide arménien, a été assassiné en Allemagne (où il s'était réfugié et accueilli à bras ouverts car l'Allemagne était l'alliée de la Turquie dans la 1er guerre) par un jeune arménien qui a été alors acquitté par le Tribunal de Berlin après qu'il ait raconté comment sa famille fut massacré par les chabihas kurdes de l'époque.

Saleh Issal

01 h 28, le 25 janvier 2012

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Commentaires (1)

  • Je conseille à Mr Bachar de choisir son pays d'accueil avec beaucoup de prudence. En effet, Tallât Pacha, l'un des principaux organisateurs Jeunes-turcs du génocide arménien, a été assassiné en Allemagne (où il s'était réfugié et accueilli à bras ouverts car l'Allemagne était l'alliée de la Turquie dans la 1er guerre) par un jeune arménien qui a été alors acquitté par le Tribunal de Berlin après qu'il ait raconté comment sa famille fut massacré par les chabihas kurdes de l'époque.

    Saleh Issal

    01 h 28, le 25 janvier 2012

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