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Liban - Le commentaire

Le dialogue, oui, mais pas autour d’une tasse de café !

Une image à la Bou Melhem, regretté pionnier à tarbouche de la télé locale : le docte la-bla du petit matin, en sirotant le café noir préparé par Oum Melhem et en égrenant sa masbaha... C’est ce folklore, pour touchant qu’il fût, que les protagonistes locaux doivent soigneusement éviter s’ils veulent rouvrir la table de dialogue national. L’heure est en effet grave, dangereuse même, avec toutes ces secousses dans la région, les événements de Syrie étant les plus pressants et les plus inquiétants pour nous.
Le 14 Mars et le 8 Mars sont d’accord pour reprendre langue. Mais cela ne va pas plus loin, car ils s’opposent sur l’ordre du jour et sur ses priorités. Quel sujet faut-il d’abord traiter, l’armement ou le TSL ?
La soi-disant stratégie de défense fait fortement litige. Les prosyriens refusent que l’arsenal du Hezbollah y soit inclus, en étant mis à la disposition de l’État, de son bras séculier militaire. Le parti entend en garder le contrôle total pour préserver sa liberté de mouvement. Et de décision, même pour la guerre. Il refuse donc de reconnaître ce droit, et ce pouvoir, à l’autorité publique, qu’il foule donc aux pieds.
Alors que les souverainistes soutiennent que, sans désarmer la résistance, il reste nécessaire que celle-ci se place sous la supervision de la seule loi commune, l’État libanais. Seul autorisé par la légalité internationale à juger des moyens de riposter à une agression israélienne.
Mais les circonstances ne sont pas à négliger, tant s’en faut. Beaucoup estiment dès lors que la seule question à débattre porte sur ce qu’il convient de faire pour mettre le Liban à l’abri des orages extérieurs et notamment des événements de Syrie. Il est en effet évident que leurs retombées peuvent vite mettre la paix civile libanaise en péril. S’ils provoquent une césure pareille à l’intrusion des Palestiniens au début des années 70. Les deux camps en présence peuvent-ils convenir de discuter de ce seul thème, avec en vue la protection du pays ?
C’est apparemment douteux. Car le différend entre partisans et adversaires du régime syrien est déjà trop accusé. Du fait des incidents sérieux dont il se nourrit, comme les incursions syriennes sanglantes, les rapts ou les heurts de rue.

La Syrie...
Politiquement, les tiraillements sont déjà très prononcés. Le secrétariat général du 14 Mars presse le gouvernement, dans son dernier communiqué, de « mettre immédiatement un terme au soutien qu’il apporte au régime syrien, pour que le Liban ne se retrouve pas en posture de hors-la-loi par rapport à la légalité arabe ». Le mouvement accuse le gouvernement et le Hezbollah de « porter la responsabilité d’une violation totale de la souveraineté du Liban, des droits de l’homme et des libertés ». Il ajoute qu’il va sans faute « mettre la société arabe et le monde pleinement au courant des atteintes subies par le Liban ».
Le 8 Mars affirme pour sa part que la sécurité libanaise est indissociable de la stabilité syrienne, qui fait elle-même partie intégrante de la stabilité régionale et internationale. Dès lors, à son avis, si la situation se trouve ébranlée en Syrie, elle ne tardera pas à le devenir chez nous.
Il semble donc difficile de concilier les positions. D’autant que chaque camp parie que les résultats de la crise syrienne tomberont en définitive en sa faveur et contre le vis-à-vis local. Le 8 Mars se convainc qu’Assad viendra à bout de toutes les difficultés et en ressortira plus fort, avec avantage au Liban comme dans la région. Tandis que le 14 Mars pense que son régime va chuter tôt ou tard. Avec changement des donnes ici, sur base d’un vainqueur, lui-même, et d’un vaincu, le 8 Mars.
Or on sait, d’amère expérience de guerre intestine, que dans un pays composite comme le nôtre, la seule règle viable pour tous est qu’il ne doit y avoir ni vainqueur ni vaincu. C’est ce que répétait le regretté président Saëb Salam, qui savait parfaitement de quoi il parlait, après les événements de 1958. Cette nécessité, cette urgence, les protagonistes en sont-ils bien conscients ? S’ils veulent, s’ils doivent dialoguer, sous la direction vigilante du président Sleiman, cela ne peut être que pour s’entendre afin de juguler les divergences par rapport au dossier syrien, pour qu’elles ne provoquent pas de discorde et de confrontation internes.
Une image à la Bou Melhem, regretté pionnier à tarbouche de la télé locale : le docte la-bla du petit matin, en sirotant le café noir préparé par Oum Melhem et en égrenant sa masbaha... C’est ce folklore, pour touchant qu’il fût, que les protagonistes locaux doivent soigneusement éviter s’ils veulent rouvrir la table de dialogue national. L’heure est en effet grave,...

commentaires (3)

Ah....Abou Melhem...toute mon enfance...nostalgie...et vous savez ce qu'il aurait dit,Abou Melhem?Taa mazmez ma3é ,wou chrab kès arak....pas autour d'un café....non....autour d'un arak des familles,de lait de lionne,de boisson de Libanais!Nom de Dieu!

GEDEON Christian

05 h 28, le 15 novembre 2011

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Commentaires (3)

  • Ah....Abou Melhem...toute mon enfance...nostalgie...et vous savez ce qu'il aurait dit,Abou Melhem?Taa mazmez ma3é ,wou chrab kès arak....pas autour d'un café....non....autour d'un arak des familles,de lait de lionne,de boisson de Libanais!Nom de Dieu!

    GEDEON Christian

    05 h 28, le 15 novembre 2011

  • Prière lire : armes incluses... Merci Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    05 h 27, le 15 novembre 2011

  • Je le répète, personne n'a le droit de refuser le Dialogue. Tous doivent y aller pour Dialoguer de tout, sans exception aucune, armes inclues, TSL inclus, sans conditions préalables de qui que ce soit, les accords déjà conclus, sur la table ronde passée, en force. Vocations : DIALOGUE ! ENTENTE ! UNITÉ ! Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    04 h 35, le 15 novembre 2011

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