Alors que le brouillard s’épaissit, les télésièges se vident et la file d’attente à l’entrée d’Aquariaz grandit. Les familles emmitouflées, bonnets sur la tête et bottes fourrées aux pieds, enfilent le maillot de bain avec plaisir. Le choc est brutal : Aquariaz est chauffé à 29°C, tout comme l’eau de ses piscines, d’où l’on aperçoit les télésièges à quelques mètres. « On a voulu reconstituer une jungle tropicale, en rupture totale avec la montagne », explique Stéphane Lerendu, directeur de l’Office de tourisme d’Avoriaz. Pari réussi au vu de l’affluence : dès 16 heures, le centre aquatique a atteint le maximum de sa capacité, 450 personnes.
Jean-Laurent Paris, 43 ans, est venu avec sa femme et ses deux filles « pour varier les plaisirs ». Pour Véronique Guenno, mère de famille, l’Aquariaz est « un plus » incontestable de la station, « une solution de rechange » pour les jours de mauvais temps, entre 5 et 10 euros l’entrée selon les âges. Aquariaz a clairement visé un public très familial avec son « jardin d’enfants » tropical, son immense « slidewinder », dans lequel on glisse en bouée géante.
« L’offre bien-être en France exclut souvent les enfants, ce que nous avons voulu éviter », précise Stéphane Lerendu, alors qu’en Autriche ou en Suisse, les stations possèdent souvent des centres « aqualudiques », à base d’eau thermale.
L’été, Aquariaz attire une clientèle « qui ne souhaite pas se baigner dans des lacs ou torrents », selon lui. En juillet et août derniers, Aquariaz a fait 80 000 entrées. Selon Stéphane Lerendu, « les gens veulent un accès à l’eau où qu’ils soient, toute l’année ». Le directeur de l’Office de tourisme évoque « la concurrence des “soleils d’hiver” : les séjours aux Antilles, en Afrique... ».
Un « changement des modes de consommation » qui pousse aujourd’hui toutes les grandes stations à réaménager ou construire leur centre aquatique. Tignes, Val-d’Isère ou encore les Ménuires se sont déjà jetées à l’eau. À Courchevel, un projet pharaonique de 10 500 m2, à 1 600 m d’altitude, doit voir le jour d’ici à 2015. Ce centre aquatique des Grandes Combes comptera même un bassin d’eau salée, et une piscine à surf avec une grosse vague, « totalement cohérent dans une station de ski », affirme la mairie dans sa brochure de présentation.
Pour l’élue écologiste Claude Comet, au contraire, ces centres aquatiques en montagne « n’ont aucun sens ». Elle dénonce une « mode » et « un énorme gaspillage d’eau », dans une période de changement climatique.
(Source : AFP)
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