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Lifestyle

Quelqu’un m’a dit...

Pour les mains de Nathalie

Il est des petits bouts de bonnes femmes plus fortes que tout un régiment d’assassins. La première chose à laquelle on pense en regardant Nathalie Khayat sur cette photo (voir plus haut), c’est courir se salir et ennoblir nos mains avec elle ! Malgré les épreuves, la céramiste qui monte et qui monte fait la nique à tous les criminels. Maison détruite et atelier pulvérisé lors de l’attentat à la voiture piégée contre Wissam el-Hassan qui a dévasté tout un quartier à Achrafieh le 19 octobre dernier, elle ne baisse pas les bras. Ni les yeux. Malgré les conditions de travail, l’artiste s’est remise à son four. Un four qui résiste à tous les feux : il est le seul objet de l’atelier qui n’a pas été fauché par la tornade. Déterminée, enragée même comme seuls peuvent l’être les amoureux du beau et du bon, elle continue à créer avec un sourire grand comme une victoire. Respects !

Ainsi font (font) Jacquot et May...

Le duo Jacquot Ayoub et May Abou Adal est en soi un binôme gagnant. Quand elles font quelque chose, elles le font avec du glam, certes, mais intelligent et productif surtout. Jacquot et May sont ainsi fin prêtes pour inaugurer (dès demain, mercredi) le traditionnel marché de Noël de la boutique du Musée de l’AUB qui peut s’enorgueillir d’accueillir en ses murs les émaux exceptionnels de May Ammoun. Une passionnée qui a étudié chez les grands en France (dont Helena Klug), qui expérimente la matière depuis plus de 10 ans et qui s’est enfin décidée à exhiber quelques pièces. Rien que quelques pièces ! Le coup d’œil vaut le déplacement.
Il y a aussi le jeune Égyptien Ahmad Deif formé à l’École de poterie du Fayoum, fondée par les deux Suisses Evelyne Porret et Michel Pastore – une école où les techniques utilisées sont semblables à celles, si particulières, que la céramique islamique a portées en son temps à un haut degré de savoir-faire avant de disparaître. Deif a installé aujourd’hui son propre atelier dans le Chouf. Avec leur look unique et une explosion de couleurs, les objets Images d’Orient font aussi leur entrée à la boutique où des crèches de Noël africaines, des croix éthiopiennes, des tapis berbères, des chemins de table tissés sur la paille font souffler un vent ethnique... Mais l’espace fait la part belle à ses fidèles artistes et artisans, comme Nevine Matar, Nicole Bersudere, Najoie Nahas, Micha Amiouni, Nevine Boueiz, sans oublier la prolifique Nada Zeini et les créations d’Isabelle Cochrane (tissus en soie montés façon bracelets) ou encore les cache-nez chinés de l’AFEL.
Un glam utile, quoi...

Anthony 40

Quand Asma Andraos et Michaël Nakfoor et leur équipe font les choses, ils ne les font jamais à 50 %. Mais là c’était à 150 %. Et c’était simplement é-nor-me. Pour les quarante ans d’Anthony, Raya Nahas a concocté avec la boîte Stree une soirée littéralement de ouf à l’occasion de laquelle la magnanerie de Aïn Aar, sublime, a ressemblé à un décor de cinéma, entre Fellini et Kubrick. Des hommes en noir portant des torches de feu illuminaient le chemin, jusqu’à la piscine noire ; des centaines de bougies, coquines, tombaient du plafond ; des meubles suspendus se balançaient comme des escarpolettes ; un magnifique bouquet de roses noires glittered by Flush éclipsait presque tout le reste ; un immense bar et deux tables géantes qui croulaient sous les fingers foods de Nicolas Audi trônaient, et Câline aidée par Lana ont électrisé plus de deux cents invités. Les superlatifs ne manquent et, de l’avis général, c’était une grande fête, généreuse et d’une classe folle. Ils ne diront pas le contraire : Ahmad et Cherine Tayeb, Nader et Ghida Hariri, Robert Mouawad, Nabiha Abou Ezzedine, Georges et Carole Schoucair, Reda Gharghour, Abir Assi, Anthony et Rania Karam, Samer et Hania Bsat, Souheil Hanna, Hubert Fattal, Mazen et Sara Hakim, Carl et Céline Fakhr venus de Londres, Nagi Nahas du Brésil, Naguib Sawires du Caire, Karim et Magda Abillamaa, Jeff et Nour Abillamaa, sans oublier Marwan Hamza et Abboudi Trad, glamoureusement maquillés, portant des gilets Galliano et bijoutés chez Sélim Mouzannar... Épique !

Mysogine, LibanPost ?

Cinquante mille timbres portant l’effigie d’un grand homme qui a marqué son époque et sa patrie, Ghassan Tuéni himself, ont été mis en circulation. Bravo ! Idem pour un des acteurs de l’indépendance Adel bey Osseyran. Émis par LibanPost et réalisés par Myrna Haddad Kalfayan, ces deux timbres commémoratifs rendent hommage à deux personnalités disparues. Fait rarissime dans notre pays, LibanPost honore aussi une célébrité vivante en lançant pour la seconde fois un timbre célébrant le centenaire du poète Saïd Akl, avec un visuel signé Wagih Nahlé. La série 2012 consacre aussi des timbres pour le cinquantième anniversaire du Conseil national de la recherche scientifique ; le dixième anniversaire du Marathon de Beyrouth, dessiné par Thérèse Karkafi ; le timbre des expatriés libanais, et celui du père Noël. Bravo, bravo et bravo !
Et les femmes ? À quand les femmes sur timbres ? Des artistes pionnières comme Salwa Raouda Choucair et Yvette Achkar n’ont pas droit à un timbre ? Myrna Boustany, première femme à occuper un siège au Parlement ; Nayla Moawad, la première élue de par le suffrage populaire; elles n’ont pas droit à un timbre ? Et les écrivaines ? Les infirmières, les designers, les responsables d’ONG ? À croire que les femmes ne contribuent en rien au rayonnement du Liban ! On dirait que la philatélie est plus empressée dans ce pays d’illustrer les plantes, les animaux et les paysages que d’accorder une place aux femmes.
À quand un ministre des Télécoms qui donnerait les bonnes directives ?...

ditavonbliss@hotmail.com
Pour les mains de Nathalie Il est des petits bouts de bonnes femmes plus fortes que tout un régiment d’assassins. La première chose à laquelle on pense en regardant Nathalie Khayat sur cette photo (voir plus haut), c’est courir se salir et ennoblir nos mains avec elle ! Malgré les épreuves, la céramiste qui monte et qui monte fait la nique à tous les criminels. Maison...

commentaires (1)

En face des mains criminelles, et elles sont legion, on a les mains de Nathalie, et elles sont legion aussi, des mains qui nous donnent une promesse d'avenir, qui nous faconnent le Liban de la creation, le Liban artiste, le Liban fragile mais qui ne casse pas. Tant qu'il y aura des Nathalie Khayat, notre patrimoine sera preserve et notre culture survivra. Un vrai beaume sur le coeur cette photo et l'histoire qu'elle cache, bravo OLJ pour capturer ces precieuses images.

Fady Challita

04 h 03, le 27 novembre 2012

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Commentaires (1)

  • En face des mains criminelles, et elles sont legion, on a les mains de Nathalie, et elles sont legion aussi, des mains qui nous donnent une promesse d'avenir, qui nous faconnent le Liban de la creation, le Liban artiste, le Liban fragile mais qui ne casse pas. Tant qu'il y aura des Nathalie Khayat, notre patrimoine sera preserve et notre culture survivra. Un vrai beaume sur le coeur cette photo et l'histoire qu'elle cache, bravo OLJ pour capturer ces precieuses images.

    Fady Challita

    04 h 03, le 27 novembre 2012

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