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Lifestyle - Aventure

De Kaboul à Istanbul en rickshaw

Une initiative humanitaire pour promouvoir le Minicirque mobile pour enfants en Afghanistan.

Annika Schmeding, anthropologue allemande de 25 ans, et Adnan Khan, son compagnon canadien de 41 ans, journaliste de profession, entourés par des jeunes du Rickshaw Circus. Ils vont parcourir un périple de 8 000 kilomètres reliant Kaboul à Istanbul, via les steppes d’Iran et du Pakistan. Photos Massoud Hossaini/AFP

Aventure et solidarité : un couple germano-canadien va relier en rickshaw Kaboul à Istanbul, via les steppes d’Iran et du Pakistan, pour soutenir une association qui, par le cirque, éduque et redonne le sourire à une jeunesse marquée par trois décennies de guerre en Afghanistan.
Le défi est de taille pour l’équipage – auquel se joindra un troisième larron à Islamabad : parcourir ces huit mille kilomètres de route en deux mois, à raison de 300 km par jour en six heures, de préférence la matinée quand il ne fait pas encore 50 degrés. Décoré de motifs bariolés, l’engin à trois roues motorisé ne passera pas inaperçu, malgré les risques de fusillade ou d’enlèvement. « Made in Afghanistan », il a été spécialement customisé pour l’occasion, afin de ne pas tomber en panne lors d’un trajet parfois dangereux, notamment aux frontières du Pakistan avec l’Afghanistan et l’Iran. Deux points qu’il devrait traverser confortablement juché sur la remorque d’un camion.
Le voyage a été longuement préparé en amont par les deux principaux protagonistes, Annika Schmeding, une anthropologue allemande de 25 ans qui vient de passer huit mois à Kaboul, et Adnan Khan, son compagnon canadien de 41 ans, journaliste connaissant parfaitement la zone. L’issue se doit d’être positive. Le couple, qui a pris la route mercredi, ne voyage pas seulement pour le plaisir. L’idée est d’apporter le maximum de fonds et de notoriété au Minicirque mobile pour enfants (MMCC en anglais), une association où tous deux ont travaillé bénévolement et qui, sous pression financière, a dû se séparer de 35 % de ses effectifs en un an. « Le MMCC est très bon pour mettre en œuvre ses programmes, mais bien moins en termes de publicité. Nous voulions que les gens sachent qu’il y a un cirque social travaillant en Afghanistan depuis près de dix ans », observe Adnan Khan lors de la présentation du projet.
Près de lui, des fillettes vêtues d’un habit traditionnel chantent. De jeunes garçons dansent en cercle autour du rickshaw. Puis ils passent aux sauts périlleux, très aériens. Derrière, de jeunes filles jonglent avec des balles de tennis ou des quilles. Depuis 2002, depuis la chute des talibans, quelque 120 jeunes suivent ainsi des cours dans l’école de Kaboul. Une fois formés, ils donnent dans la capitale des spectacles devant d’autres enfants de leur âge.

 Divertir et éduquer
Le MMCC, via des spectacles comiques joués par des adultes, fait aussi passer des messages de prévention – contre les mines, la malaria, pour l’hygiène basique, etc. – ailleurs dans le pays. L’ONG prétend avoir ainsi diverti plus de 2 millions de bambins en une décennie, dans un pays où le chant, la danse et les spectacles artistiques ont longtemps été interdits par les fondamentalistes musulmans. « Nous voulons divertir et éduquer par le cirque. En faisant des pyramides humaines, avec de la musique derrière, remarque David Mason, fondateur et codirecteur du MMCC. Cela leur donne de la joie. Ils comprennent que la vie peut aussi être faite de plaisir. » « En Afghanistan, s’amuser ne veut pas dire la même chose qu’en Europe. Les enfants européens n’ont pas subi de traumatisme. Ici, se divertir a une autre mission. C’est une thérapie, une thérapie collective », poursuit M. Mason.
L’Afghanistan est en guerre depuis la fin 1979. Trois décennies marquées par une invasion soviétique puis une guerre civile, l’arrivée au pouvoir des talibans, chassés fin 2001 par une coalition de l’OTAN. Depuis lors, une guérilla sanglante secoue le pays et a fait plus de 3 000 morts chez les civils en 2011, dont de nombreux enfants, selon l’ONU.
Lorsqu’ils s’initient au cirque, « les enfants sont très timides, ils ne socialisent pas. Ils ne font pas confiance. Mais ensuite, ils apprennent à jongler, à partager. Ils montent sur scène et deviennent tellement sûrs d’eux », s’enthousiasme Annika Schmeding. Selon ses promoteurs, le cirque encourage la concentration, la discipline, le développement cérébral. Au Pakistan et en Iran, le Rickshaw Circus s’arrêtera tous les trois jours dans une grande ville, où il travaillera avec des organisations locales s’occupant d’enfants à problèmes, dans des écoles, orphelinats, hôpitaux ou camps de réfugiés. Là encore, l’équipage veut promouvoir son concept de « cirque social ». « Si, quelque part au Pakistan, une organisation se dit : “ Hé, ça devrait être bon pour nous ”, alors nous aurons réussi », confie Adnan Khan.
Une fois à Istanbul, le véhicule changera de mains. Et le reporter-chauffeur d’imaginer : « Quelqu’un le prendra et voyagera en Europe. Un rickshaw est quelque chose qui se transmet. » Pour que la cause du cirque kaboulie soit connue partout, sur le Vieux Continent et ailleurs. MMCC :
www.afghanmmcc.org Pour suivre le périple :
www.rickshawcircus.com
(Source : AFP)
Aventure et solidarité : un couple germano-canadien va relier en rickshaw Kaboul à Istanbul, via les steppes d’Iran et du Pakistan, pour soutenir une association qui, par le cirque, éduque et redonne le sourire à une jeunesse marquée par trois décennies de guerre en Afghanistan.Le défi est de taille pour l’équipage – auquel se joindra un troisième larron à Islamabad : parcourir...
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