Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Afrique du Sud

Le parc Kruger, grand comme la Belgique, nouveau Disneyland ?

Prémaquette de l’hôtel du groupe danois Redizor tel qu’il devrait être construit à Kruger.  Park Photo Sanparks/AFP

Le célèbre parc Kruger va-t-il devenir le Disneyland d’Afrique du Sud ? C’est en tout cas la crainte des puristes de l’environnement qui s’inquiètent d’un projet d’hôtel de luxe dans la réserve animalière, ciblant la clientèle noire.
La première pierre n’est pas encore posée que la polémique a déjà commencé, laissant de marbre l’Agence sud-africaine des parcs nationaux (SANParks) qui a donné son autorisation en août 2011 et mise sur cet hôtel pour attirer une clientèle noire encore minoritaire. Grand comme la Belgique et frontalier du Mozambique, le parc national Kruger est l’une des principales destinations touristiques d’Afrique du Sud. Il reçoit environ un million de visiteurs par an, en majeure partie des Sud-Africains blancs. Depuis la fin de l’apartheid en 1994, le nombre de visiteurs noirs du parc a progressivement augmenté, mais ils ne représentent encore que 26 % du total des entrées et, parmi eux, seuls 6 % dorment sur place.
Le parc compte vingt campements et plusieurs lodges de luxe. Mais aucun n’a la capacité d’hébergement de l’hôtel de 119 chambres que le groupe danois Redizor entend construire sur un étage d’ici à 2013, près de l’entrée sud de la réserve, à Malelane, avec vue sur la Crocodile River. « Il y a des craintes qui ne sont pas fondées », assure Glenn Phillips, directeur marketing et tourisme de l’agence SANParks. « Le développement sera conforme à notre mission de conservation de la nature », dit-il, sans convaincre les adversaires du projet qui critiquent le manque de consultation préalable et un changement de philosophie.
Les arguments fusent, les attaques sont féroces et volent parfois assez bas, se teintant même de racisme. L’organisme public a par exemple reçu des remarques de gens affirmant que de toute façon, les Africains n’aimaient pas la vie sauvage, ou allaient dégrader le parc en débarquant avec des voitures de luxe et de la musique à plein volume. « Cet hôtel aurait dû être construit hors du parc. Il n’y a aucune preuve que la classe moyenne noire veut un hôtel à cet endroit », s’énerve entre autres Allan Eccles, membre de plusieurs organisations de défense de la nature et propriétaire d’une agence de safari. Il accuse SANParks de « commercialiser le Kruger et de vouloir le transformer en un parc d’attraction style Disneyland ».
Selon les autorités, les controverses sont aussi vieilles que le parc, fondé en 1898 pour gérer les populations d’animaux décimées par les chasseurs, puis ouvert au public en 1927. Chaque modification a apporté son lot de débats entre amoureux de la nature et promoteurs du changement. Fallait-il ainsi construire un premier campement en 1939 ? A-t-on eu raison d’asphalter les routes et de mettre des stations essence qui permettent la visite avec sa propre voiture, sans payer le véhicule de safari d’un organisateur ?
Le safari évolue et se démocratise, soutiennent les autorités sud-africaines qui entendent doubler le chiffre d’affaires de l’industrie du tourisme d’ici à 2020 pour créer des emplois, notamment grâce à la clientèle locale. Des projets d’hôtels sont en gestation dans d’autres parcs nationaux – l’Afrique du Sud en compte 19, mais le Kruger est de loin la vache à lait. « Le développement d’un hôtel est important, cela va bénéficier au Kruger et aux populations locales », estime un autre retraité du parc, Harold Braack. Selon lui, la survie du parc dépend de sa capacité à générer des revenus. « La protection de la nature doit évoluer avec les gens et leur apporter des avantages », dit-il.
(Source : AFP)
Le célèbre parc Kruger va-t-il devenir le Disneyland d’Afrique du Sud ? C’est en tout cas la crainte des puristes de l’environnement qui s’inquiètent d’un projet d’hôtel de luxe dans la réserve animalière, ciblant la clientèle noire.La première pierre n’est pas encore posée que la polémique a déjà commencé, laissant de marbre l’Agence sud-africaine des...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut