Rechercher
Rechercher

Culture - Festival al-Bustan

Salvatore Accardo, l’homme qui chuchote à l’oreille du violon

L’orchestre de chambre italien, dirigé par un des plus grands chefs d’orchestre et violoniste, Salvatore Accardo, a présenté à l’auditorium Émile Bustani un programme panaché où lyrisme et sobriété allaient de pair. Un des moments forts du festival.

L’orchestre de chambre italien sous la houlette du maestro Accardo.

Le public n’a pas tari ce soir-là de bravos et de bravissimos tant la performance du maestro Accardo qui dirigeait l’orchestre de chambre italien était déconcertante de beauté. Cet élève de Luigi d’Ambrosio, lauréat du concours de Paganini à l’âge de dix-sept ans et qui a fait renaître en 1996 l’Orchestra da Camera Italiana (les meilleurs élèves de l’académie Walter Stauffer), a offert à l’audience émerveillée un bouquet de morceaux choisis de Fritz Kreisler, Nicolas Paganini ainsi que des compositions de Rossini et Britten.
Selon les spécialistes, l’école italienne du violon du XIXe et du XXe siècle n’est pas la plus fournie en virtuoses de l’histoire de l’instrument. « Si elle paraît en retrait comparée à ses sœurs russe, franco-belge ou allemande, elle n’en offre pas moins quelques étoiles de première grandeur, parmi lesquelles émerge la forte personnalité de Salvatore Accardo, technicien d’une rare sûreté et styliste au lyrisme sobre et chaleureux. »
Figure charismatique à la rigueur empreinte d’une classe et d’une élégance pudique mais néanmoins chaleureuse, Accardo débutera la soirée en interprétant cinq pièces de Fritz Kielser, compositeur et violoniste autrichien connu pour l’intensité de son vibrato et l’économie de ses mouvements d’archet. De lui, le maestro italien empruntera ces cinq pièces courtes désignées parfois par le terme de pièces de salon. Elle seront présentées de manière à traduire l’étendue et l’immensité du champ lyrique du violon. Ces vieux airs de danse viennois comme Liebesfreud (Plaisir d’amour), Liebesleid (Chagrin d’amour), Schoen Rosmarin, Rondino sur thème de Beethoven et ce sublime morceau La Gitane, imagé et vivant, ont donné la note d’accueil à l’audience qui est rentrée illico dans la danse.
Séduite et happée par une telle maturité et cette maîtrise à allier douceur et puissance, la salle n’aura pas le temps de souffler qu’arrive à grands pas un morceau choisi de La Campanella de Niccolo Paganini. Le maître se tient encore au centre de cet arc de ce quintette de « cordes frottées » formé de quatre premiers violons, de trois seconds violons, de deux altos, de deux violoncelles et d’une contrebasse. Il dirige son petit monde de ces coups d’archet tantôt en démanché, tantôt en vibrato, et offre à voir un moment magistral.
Après la pause, le violoniste change de casquette, et c’est uniquement en chef d’orchestre qu’il revient diriger ses musiciens dans deux compositions. D’abord la sonate en A majeur de Rossini (Allegro, Andante et Moderato), suivie par la suite par un hommage à Benjamin Britten (choix judicieux puisqu’on célèbre le centenaire de ce compositeur britannique mort en 1976). Le choix est donc tombé sur la Simple Symphonie (Boisterous Bourrée, Playful Pizzicato, Sentimental Saraband et Frolicsome finale). Une musique énergique, dynamisante et pleine d’images qui clôturent ce concert.

Report

La performance du pianiste Boris Berezovski prévue pour ce soir lundi 18 a été reportée. Mais l’attente ne sera pas trop longue puisque ce virtuose, habitué du Festival al-Bustan (ce sera sa neuvième fois au Liban), ne décevra pas longtemps ses fans et sera présent le mardi 26 mars à l’auditorium Émile Bustani pour présenter un récital unique.
Le public n’a pas tari ce soir-là de bravos et de bravissimos tant la performance du maestro Accardo qui dirigeait l’orchestre de chambre italien était déconcertante de beauté. Cet élève de Luigi d’Ambrosio, lauréat du concours de Paganini à l’âge de dix-sept ans et qui a fait renaître en 1996 l’Orchestra da Camera Italiana (les meilleurs élèves de l’académie...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut