Comme son nom le suggère, MoZuluArt mélange les chants zoulous aux mélodies classiques, principalement aux compositions de Mozart. Deux mondes qui s’unissent pour concevoir une musique trait d’union entre les cultures... Cet audacieux projet est le fruit d’une rencontre entre un pianiste autrichien et trois chanteurs et percussionnistes zimbabwéens.
Le premier, Roland Guggenbichler, est né à Braunau, en Haute-Autriche. À l’âge de sept ans, il enfile les bretelles de son premier accordéon, auquel viendront s’ajouter par la suite le piano et la batterie. Bien avant la grande vogue des «musiques du monde», Roland avait son propre mélange de styles dans les oreilles et dans la tête – les chants populaires tyroliens de sa grand-mère, les mélodies classiques qu’il apprenait à l’école de musique locale, le jazz, le rock, la pop pour ce grand fan des Beatles. Au fil de sa carrière de musicien, il a joué avec quelques-uns des plus grands noms de la scène musicale autrichienne, tels que Kurt Ostbahn, Erika Pluhar, Hans Theessink, Hans Söllner et bien d’autres.
De leur côté, les trois chanteurs zimbabwéens, Vusa Mkhaya Ndlovu, Blessings Nqo Nkomo et Ramadu (voix et percussions), ont grandi aux rythmes du «tambourinement ndungu ndungu» et de la musique traditionnelle zouloue. Ils ne se doutaient même pas de l’existence d’une quelconque «musique classique». À l’adolescence, lorsqu’ils allaient faire des courses dans les grands magasins de la ville ou passaient devant un hôtel, ils entendaient «cette drôle de musique qui jouait tout le temps et que nous trouvions lente et ennuyeuse», indiquent-ils sur leur site. Qui aurait alors imaginé qu’ils allaient un jour chanter, réarranger et doter de nouveaux textes cette musique-là?
C’était sans compter avec les hasards de la vie qui les amenèrent à s’installer en Autriche. Au pays de Mozart, leurs chants se sont naturellement mélangés aux notes du divin compositeur. Il a ensuite suffi d’une rencontre avec Roland Guggenbichler pour démarrer en 2006 ce projet musical et vocal singulier qu’est leur MoZuluArt. Une «fusion enchantée» qui semble séduire autant la presse musicale que le public de leurs tournées à travers le monde. Pour leur premier passage au Moyen-Orient, ils ont choisi de se produire dans le cadre du Festival al-Bustan, où les mélomanes curieux pourront les découvrir ce vendredi 1er mars à l’auditorium Émile Boustani.