La représentation de la figure humaine et animalière est d’ailleurs le fil rouge qui relie la variété d’œuvres sur papier que présente cette exposition.
Ainsi, dans ses études au crayon mine réalisées pour de futures toiles, Mohammad Abbas fait fusionner l’homme et la bête dans une expression abrasive des vices humains. Une tête de cochon en complet cravate, une chèvre posant en odalisque nue, ou encore un audacieux et dénudé couple à têtes de lapins sont autant d’éloquentes allégories en dessins cinglants d’une déliquescence comportementale et sociétale...
« La Fin d’une hyène »
Tout aussi expressives, les défigurations humaines portées à leur paroxysme chez Thaër Maarouf, les faces iconographico-totémiques à l’huile sur papier de Guilain Safadi, les ultracolorées études pour portraits de Michel Karsouny, celles des nus féminins d’Ali Jawhar au tracé d’un minimalisme effilé, ou encore les silhouettes massives en mixed-médias inspirées des sculptures pharaoniques du graveur Chadi Abouhala.
Mais le clou de cet accrochage collectif est formé par un duo d’artistes syriens – aux styles toutefois totalement opposés –, Hussam Ballan et Omar Ibrahim. Le premier croque d’évanescentes et captivantes figures et silhouettes évoluant dans les huiles, aquarelles ou monoprints. Tandis que le second (aujourd’hui réfugié en Turquie) maîtrise un dessin, à l’épure japonisante et au minutieux tracé à l’encre, reproduisant, avec une certaine récurrence, des animaux abattus aux membres liés, comme dans Chute d’un cheval ou La Fin d’une hyène. Des (mises en) scènes éminemment symboliques...
* Gemmayzé, rue Gouraud. Horaires d’ouverture : du mardi au samedi, de 10h à 13h et de 15h à 19h. Tél. : 03/244577.
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E x c e l l e n t Travail, et pas N’importe qui serait Capable de faire de même !
Antoine-Serge KARAMAOUN
04 h 03, le 05 janvier 2013