Rechercher
Rechercher

Culture - Célébration

Après Noël, c’est « Happy Kwanza »

D’une fête à l’autre. Fini Noël, commencent, le 26 décembre jusqu’au 1er janvier aux USA, les rituels de la fête nommée Kwanza.

Des pâtisseries, à la manière de l’arrière-arrière-grand-mère.

La Kwanza, c’est un genre de travail de mémoire effectué par la communauté américaine noire pour nourrir les liens entre elle et le continent africain, dont elle est originairement issue. Symbole du panafricanisme des années soixante et de sa popularité aux États-Unis, cette fête a été créée en 1966 par Maulana Karenga, actuel responsable de la chaire d’études africaines à la California State University. Par le biais de cette célébration spécifiquement afro-américaine, il a voulu «donner aux Noirs une alternative aux commémorations existant déjà qui puisse leur permettre de s’adonner à des réjouissances propres à leurs ancêtres». Il s’est inspiré pour cela de la tradition africaine des «premiers fruits», en swahili «matunda ya kwanza». Et depuis, durant une semaine, la plupart des Noirs américains se mettent à l’heure des «sept principes de l’héritage africain» qui, selon Karenga, constitue une «philosophie africaine communautariste». À noter qu’avant d’opter pour l’appellation swahilie, Maulana Karenga était né Ronald McKinley Everet, en 1941, dans l’État du Maryland.

Sept jours de célébrations
Comment vit-on aujourd’hui la Kwanza, fête de la famille, de la communauté et de la culture? En suivant un rituel durant sept jours, ayant chacun son thème: «Umoja» ou l’unité de la famille, de la communauté, de la nation et de la race; «Kujichaguli», c’est l’affirmation de soi; «Ujima», assumer la responsabilité de sa communauté; «Ujamaa», bâtir et maintenir des économies collectives; «Nia», redonner au peuple sa grandeur traditionnelle; «Kumba», embellir, par la créativité artistique, l’héritage culturel; «Imani», croire en Dieu, en la famille, son environnement et dans la justice de son combat.
Ces principes sont représentés par un chandelier à sept branches, le «kinara», qui trônera en bonne place durant cette période, de même que des coupes de fruits et des cornes de maïs. On s’habille africain, on décore la maison avec des objets d’art africains et on danse africain aux sons d’un tambour de cette même veine. Sans oublier les pâtisseries confectionnées selon la recette de l’arrière-arrière-grand-mère. Et, cerise sur le gâteau, le Centre Kennedy programme chaque année une soirée «esprit de Kwanza» avec musique, danse, poésie et beaux-arts, réminiscences du continent noir. De plus, le service postal US avait émis, en 1977, un timbre commémorant Kwanza.
La plupart des Afro-Américains (il n’est plus politiquement correct de dire les Noirs américains) enchaînent les célébrations de Noël, de Kwanza (à laquelle se joignent souvent des amis d’autres communautés) et du Nouvel an. Il s’agit avant tout de ne pas se dissocier et de faire partie d’un tout. Un concept notamment puisé chez le poète et prédicateur anglais du XVIIe siècle John Donne: «Aucun homme ne peut constituer une île en elle-même; chaque homme est une pièce du continent.»
La Kwanza, c’est un genre de travail de mémoire effectué par la communauté américaine noire pour nourrir les liens entre elle et le continent africain, dont elle est originairement issue. Symbole du panafricanisme des années soixante et de sa popularité aux États-Unis, cette fête a été créée en 1966 par Maulana Karenga, actuel responsable de la chaire d’études...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut