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Culture - Scène

Parodie d’un discours électoral...

Sur les planches du Métro (al-Madina) un auteur-acteur, Edmond Haddad, s’époumone et transpire des seaux d’eau. Pour une grinçante parodie, aux lance-flammes, d’un discours électoral...

Un « mourachah » qui crie sa révolte dans un délire absolu. (Michel Sayegh)

Edgar DAVIDIAN

 

C’est tard dans la soirée, presque vers 22h30, que s’ouvrent les rideaux du Métro, au deuxième sous-sol de Masrah al-Madina, mais avec une entrée attenante du côté gauche du Dunken. En fait, pas de rideaux pour le public bigarré, noctambule et jeune de ce théâtre de poche-cabaret (une centaine de places) où on s’approche des feux de la rampe bière ou bouteille d’eau à la main, entre siège en velours rouge vermeil et tablettes noires en formica.
Pour cette « stand-up comedy » agitée, s’écartant avec une liberté sans frein de tout respect da la gouvernance politique dévoyée, sur scène, un acteur en solo.
Edmond Haddad joue un texte de son cru intitulé al-Mourachah (le candidat). Avec cœur, certes, mais en forçant les traits (au charbon noir) et les gestes... Et en tombant souvent dans la vulgarité d’une farce et les poncifs des idées.
En ridicule veste à carreaux avec manche chauve-souris et pantalons marron étriqués, arrive, pompeux, grotesque, souriant et obséquieux, ce « candidat », judas de la politique, au discours de miel et de fiel.
Tonnant, apostrophant, salivant, insultant, menaçant, promettant monts et merveilles, ce candidat, pourtant « citoyen venu pour le citoyen », devant un verre d’eau et un lutrin pour sa rhétorique ampoulée, établit vite un lien de complicité avec le public.
Compassé, colérique, enjoué jusqu’à la putasserie, perdu et gesticulant dans un délire et une diarrhée verbale, le candidat est ivre de pouvoir. Un pouvoir qui le mène par le bout du nez comme la carotte de Buridan.
Réalité déformée et gonflée certes, mais puisant fortement ses racines dans un triste comportement adoubé de fallacieuses promesses de candidats véreux, cyniques et dominé par le désir du lucre. Comportements que les électeurs – hélas toujours après coup – ne sont pas toujours prêts d’oublier de tous ceux qui cherchent à présider aux destinées d’un pays ou d’une région...
C’est dans une pluie démentielle de mots et de vocables que ce « fils de zaïm » postule pour un poste de « gouvernant ».
C’est sur fond sonore de refrains patriotiques (cela nous ramème aux gingles miliciens de la guerre fratricide) et de ritournelles de Feyrouz chatouillant la corde nationale, le tout fortissimo et à gros décibels populaires, qu’avance le texte d’Edmond Haddad. Un texte verbeux et hystérique, vaguement aux confins ionesciens ou adamoviens dans ses lancées d’absurde tous azimuts.
Ce « mourachah » est de toute évidence un cri de révolte contre les comportements des politiciens et leur insatiable faim de pouvoir. Mais aussi contre un état de pourrissement banalisé.
Cette « révolution d’escargots » et cette « assemblée de ramasseurs d’escargots » sont des images frappantes de la lenteur de réaction chez les électeurs toujours bernés. Edmond Haddad, intenable, scéniquement et verbalement, a souvent le mot qui fait mouche, mais il reste noyé dans un texte tendu et inutilement torrentiel. Ce n’est pas parce qu’on se lâche sans contrainte qu’on touche davantage la conscience des autres.
La mise en scène de Hisham Jaber, la première pour un texte qu’il ne signe pas lui-même, est loin d’être convaincante. Elle laisse un acteur seul se dépatouiller avec ses mots, en criailleries, mimiques et gesticulations, comme un épouvantail avec un vent mauvais...

Edgar DAVIDIAN
 
C’est tard dans la soirée, presque vers 22h30, que s’ouvrent les rideaux du Métro, au deuxième sous-sol de Masrah al-Madina, mais avec une entrée attenante du côté gauche du Dunken. En fait, pas de rideaux pour le public bigarré, noctambule et jeune de ce théâtre de poche-cabaret (une centaine de places) où on s’approche des feux de la rampe bière ou...

commentaires (1)

L'acteur est bon donc. Non? Manque la consistance du texte. C'est ça? ou pas.... Désolé, mais je ne comprends pas. La critique semble bonne du début jusqu'à (presque) la fin et puis c'est le massacre avec une seule phrase. Trop facile. Expliquez siouplaît.

Daniel Lange

19 h 13, le 11 août 2012

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Commentaires (1)

  • L'acteur est bon donc. Non? Manque la consistance du texte. C'est ça? ou pas.... Désolé, mais je ne comprends pas. La critique semble bonne du début jusqu'à (presque) la fin et puis c'est le massacre avec une seule phrase. Trop facile. Expliquez siouplaît.

    Daniel Lange

    19 h 13, le 11 août 2012

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