Rechercher
Rechercher

Économie - Énergie

L’Amérique va-t-elle exporter du gaz de schiste ou tout garder pour elle ?

Du gaz de schiste américain bientôt dans nos chaudières ? Portés par l’essor fulgurant de la production gazière aux États-Unis, les projets d’exportation vers l’Asie et l’Europe se multiplient, mais l’hypothèse ne ravit pas tout le monde outre-Atlantique.
Avec le recours massif à la fracturation hydraulique (interdite en France), qui a fait bondir leur production d’hydrocarbures de schiste, « les États-Unis pourraient devenir le 1er producteur mondial de pétrole ainsi que de gaz à la fin de la décennie », a rappelé cette semaine le directeur adjoint de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’Américain Richard Jones, lors d’une conférence à Paris.
Cet essor a fait chuter les cours du gaz naturel sur le marché américain, désormais inférieurs à 3 dollars par million de BTU (l’unité standard de mesure du secteur gazier), contre une dizaine en Europe et plus de 15 en Asie, où la catastrophe de Fukushima a fait bondir la demande japonaise en gaz.
Du coup, les producteurs américains sont très désireux d’exporter à l’étranger leur gaz, issu de gisements classiques ou de schiste, sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL), afin de pouvoir lui faire traverser les océans et bénéficier de cours plus élevés.
Alors qu’il y a encore quelques années, c’était les projets de terminaux d’importation de GNL qui se multipliaient aux États-Unis, ce sont désormais les terminaux d’exportation qui sont en vogue, l’Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (Ifpen) recensant près d’une vingtaine de projets.
Mais cela nécessite de surmonter un immense obstacle politique, car la législation américaine encadre très strictement l’exportation d’hydrocarbures.
Et si les producteurs ont tout intérêt à accéder aux juteux marchés étrangers, les industriels américains cherchent à l’inverse à limiter les exportations, histoire de maintenir au plus bas les prix du gaz aux États-Unis.
« L’autonomie énergétique est un thème particulièrement populaire aux États-Unis et l’exportation de GNL va donner lieu à un débat particulièrement vif » entre, d’un côté, « Detroit » (les industriels) et, de l’autre, « Houston » (les compagnies pétrogazières), souligne Olivier Appert, président de l’Ifpen, « avec un impact majeur sur l’économie, l’industrie et la finance mondiale », ajoute-t-il.
Pour l’instant, la Commission fédérale de régulation de l’énergie (FERC) n’a autorisé la construction que d’un seul terminal de liquéfaction et d’exportation de gaz naturel. Il s’agit du terminal de Sabine Pass, en Louisiane (Sud-Est), dont la mise en production est attendue dans deux ou trois ans.
Selon M. Appert, les projets américains d’exportation de GNL correspondent à la production mondiale actuelle de gaz liquéfié, avec 300 milliards de mètres cubes. Mais selon lui, « c’est de l’ordre de 30 à 100 milliards » qui devraient se concrétiser d’ici à 2020.
L’AIE se montre également prudente. « Selon nos projections, les États-Unis devraient devenir un exportateur net de gaz aux alentours de 2035 », a souligné M. Jones.
Mais dans tous les cas, « nous pensons que cela va créer une pression grandissante sur les producteurs traditionnels de gaz comme la Russie », a-t-il dit.
Avec toutefois un énorme point d’interrogation. Vu les inquiétudes environnementales générées par la fracturation hydraulique, « un petit incident où que ce soit pourrait se propager à tout le secteur et stopper net la révolution du gaz de schiste », a averti le numéro 2 de l’AIE.
(Source : AFP)
Du gaz de schiste américain bientôt dans nos chaudières ? Portés par l’essor fulgurant de la production gazière aux États-Unis, les projets d’exportation vers l’Asie et l’Europe se multiplient, mais l’hypothèse ne ravit pas tout le monde outre-Atlantique.Avec le recours massif à la fracturation hydraulique (interdite en France), qui a fait bondir leur production...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut