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Économie - Liban - Savoir-faire

Petra ou le fabuleux destin d’une industrie arabe

Petra, plus grande manufacture de CVC au Moyen-Orient, concurrence depuis quelques décennies les leaders mondiaux dans le domaine de la climatisation. La ville industrielle est un exemple de réussite de l’industrie du monde arabe. À quand le tour du Liban ?

Une main-d’œuvre et un savoir-faire 100 % jordaniens ont permis à l’ensemble industriel Petra de se hisser dans la cour des grands.

C’est une petite société qui a fait le pari de croire qu’une industrie arabe concurrencerait un jour les leaders mondiaux de producteurs de systèmes de climatisation. Pari tenu pour Petra, société jordanienne qui conceptualise et produit des équipements de CVC (chauffage, ventilation et climatisation) résidentiels et commerciaux. À titre d’exemple, quand l’Empire State Building a eu besoin de rénover son système de climatisation en 2002, c’est à Petra que le monument culte new-yorkais a fait appel.
Fondée en 1987, la société Petra qui fêtait depuis peu ses 25 ans, s’impose aujourd’hui comme la plus grande industrie de manufacture de CVC au Moyen-Orient et s’étend sur une surface de 300 000 mètres carrés. Elle comprend 26 hangars de production dans la région de Hatmiyyé et compte 1 500 salariés. Les produits manufacturés par l’ensemble industriel jordanien sont présents dans plus de 50 marchés, dont le Liban à travers son représentant ICIE (Industrial & Commercial International Enterprise).
« Un jour, lorsque j’étais un jeune salarié dans une compagnie étrangère, j’ai demandé une augmentation de salaire et me suis fait rabrouer par mon directeur anglais, qui m’avait alors expliqué que je ne méritais pas cette augmentation », explique un des fondateurs de Petra, Osama Husain, pour souligner l’image quelque peu condescendante que le monde occidental de l’industrie porte aux ingénieurs de nationalité arabe. Cette remarque, il la portera comme un défi jusqu’en 1987 lorsqu’il décide de créer une compagnie de CVC, 100 % made in Jordan, qui concurrencera les plus grands. De la conception sur mesure à l’emballage, en passant par la production des différentes pièces, les CVC Petra, produits par une main-d’œuvre quasi totalement jordanienne, sont présents dans plus de 240 projets de par le monde : de Disney World en Floride à la Trump Tower à Hawaii, en passant par l’hôpital universitaire de Madrid, le projet qatari The Pearl ou encore le Parlement libanais et la Olayan Business School de l’Université américaine de Beyrouth (AUB).
Car au-delà d’un savoir-faire puisé dans un pays en manque de ressources naturelles et financières, c’est la détermination de l’équipe d’aller à la conquête du monde ainsi que l’investissement dans la recherche et le développement (R&D) qui a permis à Petra d’obtenir les plus hauts certificats de qualité tels que ISO 9001, CE, EMC, ISO 14001, UL Listing, ETL Listing et surtout la certification ARI qui, outre la société Perta, a été octroyée à 20 sociétés uniquement à travers le monde, toutes américaines.
« Nous avons le devoir d’apporter aux consommateurs un plus qu’il ne trouvera pas ailleurs et nous n’avons pas droit à l’erreur », explique l’ingénieur Shadi Abdul-Rahim, qui souligne que si une société de renommée internationale venait à produire une pièce défectueuse, elle ne serait pas jugée aussi sévèrement qu’une compagnie d’origine arabe.
Afin de conquérir le marché du Golfe et notamment l’Arabie saoudite, Petra y a fondé une manufacture qui se veut être la plate-forme du marché saoudien d’abord, mais des marchés du Golfe en général, très demandeurs de système de climatisations. Et si le Liban représente un marché restreint en termes de taille, Samir Sotiry, directeur des ventes et du marketing de ICIE, tient à mettre en avant le savoir-faire libanais et les liens de partenariat libano-jordaniens qui ont permis aux produits Petra de se répandre, grâce à la plate-forme libanaise, en Algérie, en Guinée équatoriale, à Djibouti et à Erbil.
La ville industrielle de Petra donne envie à ceux qui veulent encore y croire. Si le savoir-faire, la volonté des experts et le pouvoir relationnel sont (encore) au rendez-vous, la volonté politique, elle, semble faire fi du potentiel libanais. Plus que jamais, il y a urgence de se retourner vers les ressources du pays, les soutenir et les protéger. Messieurs et (rares) mesdames de la classe politique, l’industrie libanaise appelle au secours.
C’est une petite société qui a fait le pari de croire qu’une industrie arabe concurrencerait un jour les leaders mondiaux de producteurs de systèmes de climatisation. Pari tenu pour Petra, société jordanienne qui conceptualise et produit des équipements de CVC (chauffage, ventilation et climatisation) résidentiels et commerciaux. À titre d’exemple, quand l’Empire State...

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