« Les Libanais ne se laissent jamais abattre »
Du côté de Byblos, « C Flow », ouverte en juin 2011, est exclusivement réservée aux adultes, elle se positionne comme une plage haut de gamme. Jacuzzis, spa, piscine et bungalow, le complexe vise une clientèle moyenne. Comptez 25 000 livres en semaine et 33 000 le week-end pour l’entrée, 450 dollars pour profiter d’un jacuzzi privé pour dix personnes. Du côté du menu sur la plage, il est possible de déjeuner entre 10 et 20 dollars, et entre 30 et 40 dollars par personne au restaurant de
« C Flow ». Pour Élie Farhat, le directeur général de l’établissement, les plages libanaises ont essentiellement perdu les clients arabes qui ne viennent plus à cause des problèmes en Syrie. S’ils représentent 10 ou 15 % de la clientèle globale, ce sont ceux qui dépensent le plus sur place », constate-t-il.
« Même si les dernières semaines ont été plutôt difficiles en raison de l’insécurité, nous sommes d’habitude assez imperméables aux événements, explique de son côté Georges Boustany, propriétaire de « Lazy B » à Jiyeh. « Depuis notre ouverture en 2006, nous connaissons chaque année une croissance de 30 à 40 % de notre clientèle, indique-t-il. Cette année avec le début de saison difficile nous avons tout de même progressé de 20 à 25 %. » Lazy B est un concept assez particulier au Liban, la plage se veut tournée vers la nature et la relaxation. Ici, pas de musique, mais des massages, une bibliothèque, deux bars, trois piscines dont une réservée aux enfants. Un concept qui va définitivement à l’encontre des modes locales. L’entrée est de 35 000 livres en semaine et 40 000 le week-end. Comme dans de nombreuses plages au Liban, les prix ont augmenté, car pour les propriétaires il faut rentabiliser les investissements dans un contexte assez difficile. « C’est frustrant de faire des aménagements, on investit chaque année entre 200 000 à 400 000 dollars et cela peut coûter cher en cas de mauvaise saison », livre le propriétaire. Mais Georges Boustany se veut tout de même optimiste, « si les problèmes s’arrêtent là, on aura une très belle saison ». Ce qui inquiète davantage le propriétaire sont les événements internes. « Les libanais continueront de profiter de la plage même en cas d’instabilité, mais si les routes sont coupées, là nous risquerions d’importantes pertes. »
« Je suis inquiet, comme tout le monde, livre de son côté Nassif Azzi, le propriétaire de Jonas Beach également à Jiyeh. Mais si le dialogue se renoue, les choses pourront se rétablir, car de notre côté ce sont surtout les Libanais qui viennent à Jonas. » La plage est l’une des plus anciennes stations privées créée au Liban. L’atmosphère se veut familiale. « Ce n’est pas une discothèque, insiste le propriétaire, c’est une vraie plage avec du sable et la mer. » Le prix d’entrée ne varie pas la semaine et le week-end, comptez 25 000 pour les adultes et 15 000 pour les enfants. « On est habitué aux problèmes sécuritaires. Notre plage a été lancée en 1973 avant même le début de la guerre civile, aujourd’hui on est toujours là », ajoute fièrement Nassif Azzi. Le propriétaire prévoit même l’ouverture d’un nouveau restaurant de type méditerranéen « Les Caves de Jonas » en novembre prochain, si la situation se stabilise. Preuve que les Libanais ne se laissent jamais abattre. « Nous avons lutté pendant la guerre, nous continuerons à résister, conclut Jean Beyrouthi. Encore faut-il le soutien des politiques. »
Quand on voit les filles sur cette photo, on se dit qu'il faut enlever le mot "plages" du titre.
12 h 13, le 21 juin 2012