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Moyen Orient et Monde - Polémique

Marine Le Pen dérape comme rarement

La présidente du FN provoque la colère en s’étonnant de la barbe et du chèche des ex-otages.

Marine Le Pen a suscité la polémique hier, avec ses propos sur les ex-otages français au Sahel. Archives/Reuters

Marine Le Pen, présidente du Front national (FN, extrême droite), a suscité une polémique acerbe hier en s’étonnant des habits, barbes, chèches et attitude réservée des quatre ex-otages d’Arlit à leur arrivée sur le sol français, mercredi, après trois ans de détention.
Hier matin, la présidente du FN qui, comme son père, n’a jamais craint de dénoncer ce qu’elle considère comme un « système » politico-médiatique, a cassé le consensus autour de la libération des quatre hommes, retenus au Sahel dans des conditions extrêmes. Au micro d’Europe 1, elle a assuré que la séquence du retour retransmise en direct, mercredi à la télévision, l’a laissée « dubitative. J’ai trouvé ces images étonnantes, cette extrême réserve étonnante, leur habillement étonnant. J’ai ressenti un malaise et je pense que je n’ai pas été la seule », a poursuivi Mme Le Pen, ajoutant : « C’est ce qu’ont ressenti beaucoup de Français. » Pressée de s’expliquer, l’eurodéputée a développé : « On avait l’impression d’avoir des images d’hommes qui étaient très réservés, c’est le moins qu’on puisse dire, les deux qui portaient la barbe taillée d’une manière assez étonnante, l’habillement était étrange. » « Cet otage avec le chèche sur le visage... Tout ça mérite peut-être quelques explications de leur part », a-t-elle risqué. Pense-t-elle qu’ils ont été islamisés pendant leur détention par des ravisseurs extrémistes ? « Je n’irai pas jusqu’à faire des théories, je ne serais pas dans mon rôle », a-t-elle répondu.
Interrogée sur le versement d’une rançon, démenti par les autorités françaises, Mme Le Pen a déclaré qu’il est « problématique de payer une rançon, d’autres pays ont fait le choix inverse, de ne pas payer ». Le fait de ne pas payer « ne veut pas obligatoirement dire que les otages vont mourir », a-t-elle poursuivi.
Les propos de Mme Le Pen ont rapidement suscité la colère sur les réseaux sociaux. « À venir dans le programme du #FN, une police de la pilosité politique ? » s’interroge un twitteur. « Le père Noël fera-t-il les frais de la suspicion antibarbe ? » ironise un autre. Au niveau des médias, le quotidien Le Monde, daté d’aujourd’hui, clame en une « Le dérapage de Marine Le Pen ». Les politiques ne sont pas en reste, surtout à gauche. Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, dénonce dans un tweet une « invraisemblable indécence ».

Solidaires
Dans l’après-midi, Marine Le Pen s’est efforcée de revenir sur ses propos.
« Manifestement, je me suis exprimée de manière maladroite puisqu’il ne s’agissait en aucun cas, dans mon esprit, d’émettre la moindre critique à l’égard des otages dont, tout à fait évidemment, je me réjouis de la libération », a-t-elle assuré sur la radio RTL. Elle a ensuite expliqué dans un communiqué qu’elle avait dans son viseur non pas les otages, mais leur « instrumentalisation politique » par les gouvernements.
Réagissant de son côté aux propos de Mme Le Pen, Pascale Robert, la mère de Pierre Legrand (le plus jeune des ex-otages), a déclaré sur i-Télé : « Ils nous ont dit clairement que garder barbe et chèche, c’était en solidarité avec les autres otages restés là-bas. Ça leur appartient, on a trouvé ça très touchant qu’ils se sentent solidaires des autres. » Les quatre hommes « ne sont pas des personnalités
médiatiques. Être projetés comme ça devant les médias, ce n’est pas évident, ils ont besoin de se protéger », a-t-elle insisté, soulignant que les ex-otages « sont complètement perdus ». « Ils doivent reprendre des repères, mais ils ont plus envie de se cacher que de s’exprimer », a-t-elle encore dit, répétant qu’ils avaient « été réellement en danger » au moment de l’opération française Serval au Mali.

(Sources : OLJ/AFP)
Marine Le Pen, présidente du Front national (FN, extrême droite), a suscité une polémique acerbe hier en s’étonnant des habits, barbes, chèches et attitude réservée des quatre ex-otages d’Arlit à leur arrivée sur le sol français, mercredi, après trois ans de détention.Hier matin, la présidente du FN qui, comme son père, n’a jamais craint de dénoncer ce qu’elle considère...
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