Rome défend un budget 2014 « prudent » et espère une croissance de 2 % en 2015-2016

Le ministre italien de l’Économie et des Finances, Fabrizio Saccomani, a défendu hier un projet de budget « prudent » pour 2014, indiquant que la péninsule espérait parvenir à une croissance de 2 % du produit intérieur brut (PIB) en 2015 ou 2016, après des années de récession.
La récente baisse de l’écart entre les taux financiers allemand et italien « démontre ce que l’on peut faire avec des politiques certes prudentes et modérées, mais constantes », a déclaré le ministre devant la presse étrangère à Rome.
Le projet de budget 2014 adopté mardi en Conseil des ministres a été critiqué par de nombreux partenaires sociaux comme étant trop timoré car les mesures de relance de l’économie sont jugées modestes et leur impact sur la croissance faible.
« Il était certainement possible de faire davantage », a estimé M. Saccomani, défendant cependant l’approche du gouvernement d’Enrico Letta qui, en adoptant ce budget et un programme triennal, « a donné des certitudes aux familles, aux entreprises et aux travailleurs » sur toute cette période.
« Nous avons été réalistes », a souligné le ministre, déplorant qu’en raison des « incertitudes politiques » nationales il n’ait pas été possible de procéder à des coupes supplémentaires dans les dépenses. « Nous n’avons pas voulu “gonfler” les espoirs », a-t-il précisé.
« Ce budget peut être accusé de ne pas être suffisamment une “thérapie de choc”. Mais cela me fait penser à un président chinois qui, évoquant l’expérience russe, disait “nous avons vu les résultats de la thérapie de choc en Russie, pas de thérapie et beaucoup de choc” », a-t-il ajouté.
« Nous avançons l’hypothèse, nous espérons qu’en 2015 ou 2016 le taux de croissance puisse arriver à 2 %. C’est un taux que l’Italie ne voyait plus depuis des années. C’est une prévision qui part du principe que l’Italie poursuivra ses politiques prudentes et de réformes macrostructurelles », a déclaré M. Saccomani, qualifiant ce chiffre de « raisonnable, non particulièrement ambitieux ».
Le ministre a confirmé que l’Italie préparait un plan de privatisation de ses biens immobiliers ainsi que de ses participations dans des sociétés, cotées en Bourse et non cotées. Mais il n’a pas donné de détail sur ce programme dont l’adoption est prévue avant la fin de l’année.
Enfin, évoquant les politiques communautaires, M. Saccomani a déclaré que l’Union européenne (UE) « doit faire davantage pour la croissance et la lutte contre le chômage des jeunes ».
(Source : AFP)